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Qu'est-ce-que le maternage ?

Des êtres de lien...

Une situation spécifique et nouvelle

Des différences fondamentales

Comment se crée le maternage

Les conséquences du non-maternage

Les erreurs principales

Changer l'éducation pour changer l'homme

Qu'est-ce-que le maternage ?

Le maternage désigne l'art de s'occuper d'un enfant à la manière d'une mère. Cela sous-entend d'une part, que la manière de faire d'une mère diffère de celle de toute autre personne amenée à s'occuper d'un enfant qui n'est pas le sien. On sait bien que personne n'est plus habilitée que la mère biologique à interpréter les signaux de son nouveau-né et à y répondre adéquatement. Cela sous-entend aussi que le maternage est inscrit biologiquement en chaque mère. C'est ce qu'on appelle communément l'instinct maternel.

A l'image de tous les mammifères, nos bébés sont conçus dans nos ventres, y grandissent grâce au travail du placenta et naissent en en sortant reliés par un cordon ombilical, totalement immatures et dépendants des soins qui vont leur être procurés. De même, le corps de toutes les mères élabore, à leur insu même, les différentes hormones qui entrent en jeu à la naissance chez tous les mammifères.
Mais l'espèce humaine, plus évoluée, a développé un néo-cortex impressionnant qui enveloppe notre cerveau limbique, plus primitif et plus "animal". C'est pourquoi, influencés par notre culture occidentale qui privilégie la séparation d'une part, et par le savoir scientifique survalorisé d'autre part ; nous pensons parfois ne plus être doté d'instinct et ressentons fortement le besoin d'un mode d'emploi pour s'occuper de notre bébé. Nous avons été préparés à jouer à la poupée. On nous a enseigné qu'il faut donner à l'enfant son biberon à boire, lui changer sa couche, et le recoucher dans son berceau. On ne nous a pas enseigné qu'il avait besoin de contact, de présence, de chaleur humaine et d'échanges, avec ou sans paroles. Certaines d'entre nous le savent, d'autres ne savent pas qu'elles le savent...

Des êtres de lien...

Nous sommes des êtres de lien puisque nous naissons reliés à notre mère, mais aussi parce que nous restons dépendants des soins procurés par les autres pendant de longues années, et enfin parce que nous passons notre vie à créer des liens avec les autres. Nous savons bien maintenant que le premier lien, élaboré par force avec cette mère à qui nous naissons re-liés, est déterminant car il influence tous ceux que nous aurons ensuite.

La naissance est la sortie de l'utérus maternel symbolisée par la rupture du cordon ombilical, mais elle n'est pas pour autant la rupture du lien biologique avec la mère puisque le corps de la maman se prépare alors, à l'insu même de sa volonté, à fabriquer le lait qui va nourrir l'enfant. La nature n'a donc pas prévu que le lien cesse à la naissance, mais qu'au contraire il se prolonge, en évoluant d'un lien mère-bébé qui s'effectue à l'intérieur du ventre, par l'intermédiaire du placenta, vers un lien mère-bébé qui s'effectue à l'extérieur du ventre, par l'allaitement maternel. Le bébé de l'humain naît particulièrement inachevé à cause de la grande taille de sa tête à 266 jours d'âge foetal qui rend la naissance nécessaire à ce moment-là. En effet, dans la première année de vie, son cerveau va doubler de volume pour atteindre 66 % de sa future taille adulte. Le petit de l'homme va devoir compléter après sa naissance le développement et la maturation que les autres mammifères ont pu faire avant de naître. Il ne sera capable de ramper que ...266 jours plus tard environ. On peut donc dire que la gestation humaine ne s'arrête pas avec la naissance, pas plus que la vie ne commence à ce moment-là qui n'est qu'une série de transformations fonctionnelles très importantes qui permettent au nouveau-né de passer d'une relation interne à une relation externe avec la mère qui est la mieux préparée à répondre à tous ses besoins. L'allaitement au sein et le maternage sont donc le prolongement naturel de la grossesse qui sont nécessaires pour le développement optimal du futur individu.

Selon les espèces et leur mode de vie sociale (en couple ou en groupe), les mammifères ont développé des laits très différents pour répondre aux besoins spécifiques de l'espèce. Ainsi il y a les animaux à caches qui laissent leur portée de bébés au fond d'une tanière de longues heures pendant que la mère, qui s'occupe seule de ses enfants, va chercher de la nourriture. Cela ont un lait très riche en protéines, qui permet aux petits de patienter le temps nécessaire. Le lait humain, à l'inverse, est pauvre en protéine et riche en graisse, et totalement digéré en moins de deux heures, car il est conçu pour que des bébés constamment portés par leur mère se nourrissent fréquemment à volonté, comme le font nos plus proches cousins que sont les grands singes.

Drôles de primates que les humains, qui se comportent avec leur progéniture comme le font les espèces nidicoles qui nourrissent régulièrement l'oisillon laissé au nid...

BEBE A DU RYTHME. OUI, SON RYTHME

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LA PLACE DU PERE DANS L'ALLAITEMENT MATERNEL

LES BEBES ONT FAIM D'AMOUR

Une situation spécifique et nouvelle

Or de nos jours, dans les sociétés occidentales et les pays dits industrialisés, la persistance du lien biologique par l'allaitement maternel est rare et très courte, en raison de l'existence et de la banalisation de substituts capables de faire grandir (et surtout grossir) les bébés.
Ces substituts sont le résultat d'une évolution à la fois technologique, culturelle et commerciale. Ils ont certes sauvé des vies lors de leur mise au point à la fin du 19ème siècle, en réduisant la mortalité qui découlait de la mise en nourrice et des abandons d'enfants (deux situations qui résultaient de l'industrialisation du travail et des sociétés), mais il est important de savoir qu'aujourd'hui ces substituts en tuent de nombreuses. L'Unicef estime en effet que chaque année, 1 million 500 000 enfants meurent du fait de ne pas avoir été allaités, et cela ne concerne pas que les pays en voie de développement. Dans les pays industrialisés, 4 enfants sur 1 000 décèdent faute d'avoir été allaités. La précocité de l'arrêt de l'allaitement réduit par ailleurs les chances de survenue d'attitudes maternantes comme le portage ou le co-dodo.

Des différences fondamentales

Le lait maternel est un liquide unique, irremplaçable, totalement adapté à l'espèce humaine, riche en élements vivants que nous ne savons pas synthétiser, dont la composition évolue en permanence, au fil des tétées, de la journée, des semaines et des mois, en qualité comme en quantité, pour s'adapter aux besoins spécifiques de chaque bébé. Les substituts industriels ne sont que de pâles copies, constants en goût comme en composition, préparés à partir du lait d'une autre espèce (la vache) porteuses d'informations (hormones de croissance, nature des protéines, etc...) très différentes et adaptées à l'espèce bovine, manipulées et préparées industriellement. Le recours à ces substituts occasionne mortalité et morbidité des enfants (qui sont en moins bonne santé, plus souvent et plus gravement malades), cancers maternels, pollution et dépenses inutiles.

Mais le choix de l'alimentation du nouveau-né détermine aussi le mode d'administration. Les substituts du lait maternel ont pour corollaire l'alimentation au biberon. Et là aussi ils sont dommageables car ils vont dans le sens de la séparation précoce d'avec la mère ("le père peut donner le biberon" est souvent présenté comme un avantage) nuisible à la naissance du maternage. Le lait maternel donné au sein rend la mère indispensable (c'est d'ailleurs ce qu'on lui reproche souvent) et ceci la valorise et la rend fière ("il ne se nourrit que de mon lait") à condition que son entourage la soutienne dans ce choix. L'allaitement au sein favorise l'attachement maternel par la répétition des tétées qui sont de nombreux moments d'échanges où tous les sens sont sollicités, ce qui n'est pas du tout le cas avec le lait industriel donné au biberon. Cet échange multisensoriel procure une intense satisfaction à l'enfant et à sa mère, aidés en cela par les endorphines secrétées naturellement dans le lait et le sang, qui apaisent maman et bébé tout à la fois.

LES AVANTAGES DE L'ALLAITEMENT SUR LA SANTE DES ENFANTS

CONSEQUENCES DU NON-ALLAITEMENT SUR LA SANTE DES ENFANTS

LAITS DE SUBSTITUTION : LES QUESTIONS QU'ILS SOULEVENT

Comment se crée le maternage

Ainsi, l'allaitement maternel favorise la création d'un lien d'amour puissant, bénéfique pour l'enfant qui en gardera le modèle toute sa vie, et pour sa mère, qui devient peu à peu, sans le savoir, maternante. Cela se met en place d'une manière simple et naturelle lorsque la maman donne le sein véritablement à la demande de l'enfant qui régule ainsi ses apports par lui-même comme il le faisait avant dans notre ventre, avec le placenta. Habituée à suivre la demande de son enfant, la maman sera mois encline à ne pas respecter ses rythmes biologiques. Ainsi, elle aura moins tendance à laisser pleurer son bébé, à exiger de lui un sommeil parfait selon ses critères à elle, à le forcer à manger lorsque le temps des solides sera venu, à lui refuser son temps, son écoute attentive et sa tendresse tant qu'il en exprimera le besoin...

Pour cela, il est nécessaire d'avoir confiance en sa capacité à fabriquer du lait, primordial de savoir où trouver un soutien de qualité pour avoir les réponses adaptées aux difficultés passagères des premières semaines, conseillé de se retrouver avec d'autres mères pour partager ses expériences et renforcer la confiance en ses capacités, et fondamental de suivre la demande de son enfant en oubliant toute règle de quantité, de durée et de fréquence des tétées.

Les conséquences du non-maternage

Le résultat de la culture de séparation, particulièrement développée en France, c'est un nombre croissant de mères qui font des dépressions du post-partum (dans les mois qui suivent la naissance), des jeunes mamans qui sont perdues au milieu de tous les conseils contradictoires qui leur sont délivrés de tous côtés par la famille, les relations, les médias ; des femmes tiraillées entre leur instinct maternel qui les incite à materner et l'entourage familial et social qui prône la séparation et la "mise au pas" du bébé.

Mais les conséquences de l'absence de maternage ce sont surtout des enfants pas du tout ou très peu allaités, peu portés, qui ont bénéficié de très peu de contacts peau-à-peau, qui sont sommés de s'endormir seuls, dans une pièce à part, parfois en pleurant, et qui, pour finir sont confiés durant de longues journées à des personnes qui leur sont étrangères à l'âge de 10 semaines selon le congé de maternité français.

L'absence d'allaitement (et l'allaitement court) a de très nombreuses répercussions en terme de santé physique, pour les enfants mais aussi pour leurs mères, et des conséquences financières importantes pour les familles et les sociétés.
Mais les conséquences majeures du non-maternage sont psychologiques. Elles se retrouvent tout au long de la vie avec des relations parents-enfants difficiles, une forte croissance du recours au soutien psychologique pour les enfants, l'augmentation des dépressions, des suicides et des comportements toxicomaniaques des adolescents, et plus généralement l'accroissement de la violence de la société, dont les racines sont à chercher dans un développement bancal de la capacité d'aimer de nos enfants. En effet, en l'absence de maternage, et de prise en compte de leurs besoins et de leur rythmes, les enfants ressentent une carence affective à un âge précoce où ils n'ont pas les ressources nécessaires pour le comprendre et l'accepter. Ce qui est bien logique, puisque c'est justement dans la petite enfance que se fabrique la sécurité affective, qui est le socle de toute la construction de l'individualité. Un sentiment profond de frustration s'inscrit alors en l'enfant non materné. Cette frustration qui influence le comportement à tout moment est tout à fait visible dans les relations entre enfants au square ou à l'école, incapables de prêter, de demander sans prendre de force, de faire preuve d'empathie au lieu de moquerie. Cette frustration se retrouve aussi dans les relations parents-enfants qui sont entâchées d'un besoin permanent de l'enfant de vérifier l'amour de ses parents, d'autant plus s'il ne reçoit que colère et punition en retour de ses provocations. Enfin, cette frustration se retrouve chez l'adulte, jamais satisfait de son sort, de plus en plus prêt à tout pour "réussir", de plus en plus individualiste, égoïste et indifférent à la souffrance d'autrui, de plus en plus infantile et irresponsable.

 

REHABILITONS LE PLAISIR

MEFAITS DU NON MATERNAGE

Les erreurs principales

En France, il est plutôt de bon ton de considérer l'enfant comme une source de contraintes et les soins à lui apporter comme une succession de corvées. Pour preuve de cette habitude, il n'y a qu'a écouter la phrase quotidienne de conclusion de la présentatrice de l'émission "les maternelles" sur la 5è chaîne de télévision française... Nous partons bien souvent du principe que les enfants sont tous des vauriens en puissance, prêts à tout moment à faire une bêtise pour le seul plaisir de nous embêter et que seule une éducation rigide permet de les mettre sur le "droit chemin" et de conserver l'autorité. Nous voyons la relation parent-enfant comme une relation de domination où le plus fort l'emporte toujours. Pourtant, comme le disait Françoise Dolto dans La cause des enfants, "Nous avons un mythe de progression du foetus, de la naissance à l'âge adulte, qui fait que nous identifions la progression du corps à celle de l'intelligence. Or, l'intelligence symbolique est étale de la conception à la mort". C'est nous, parents et éducateurs en refoulant sans cesse l'enfant en nous et en exigeant des enfants qu'ils se comportent comme nous le voulons, qui les rendons impatients, coléreux, irrespectueux, individualistes, égoïstes, violents, en étant tour à tour tout cela avec eux. Ainsi se répète de génération en génération une société pour adultes, amputée des forces inventives, créatiques et poétiques de l'enfance, qui sont le ferment de renouveau des sociétés.

Dans les cultures occidentales dites "de séparation", nous confondons malheureusement autonomie et indépendance. L'autonomie veut dire "suivre son propre chemin", on ne peut donc pas la donner à l'enfant, c'est lui qui devient autonome peu à peu, en franchissant à son rythme des étapes progressives. Il faut un temps pour chaque chose : 9 mois pour être prêt à affronter la vie aérienne, 12 mois pour apprendre à marcher, 18 mois pour apprendre à parler et plusieurs années pour acquérir ce que Boris Cyrulnik appelle l'attachement sécure. L'évolution de la puériculture dans le domaine de la propreté est exemplaire. En effet, si dans les années 50 les enfants étaient "dressés" à faire sur le pot dès qu'ils tenaient assis, on fait aujourd'hui très nettement marche arrière en revenant à un respect du rythme normal pour cet apprentissage qui se déroule facilement entre la deuxième et la troisième année si l'on a attendu que l'enfant soir prêt. Il n'en va pas autrement pour la prise d'autonomie, étroitement liée à la qualité de l'estime de soi. De la même façon que l'on apprend pas à nager à une personne apeurée par l'eau en la jetant d'emblée dans la piscine, mais en lui faisant apprivoiser progressivement cet élément angoissant ; on ne rend pas un enfant indépendant et autonome en le forçant à se séparer de ceux qu'il aime avant qu'il n'y soit prêt. Ce faisant, on fragilise psychiquement l'enfant qui apprend alors qu'il ne peut compter sur personne, même pas sur ceux qui l'ont voulu, désiré, attendu, et dont il dépend totalement. Comment, par la suite, la vie durant, être capable d'établir des relations basées sur la confiance ?

On confond aussi dépendance affective et addiction alors que cette dernière découle d'un manque de la première. C'est en effet pour combler le vide laissé par l'absence de dépendance affective à la mère et le manque de plaisir vécu à travers une relation d'amour puissante, que l'enfant, devenu grand, va rechercher à être dépendant d'une autre source de plaisir, par l'addiction à des produits ou des comportements pourvoyeurs de plaisirs, qui ne cessent de prendre de l'ampleur. Nous initions nous-mêmes fort bien nos enfants au recours à la substitution en les nourrissant au biberon (rapidement pris seul) avec un lait dit "de substitution" qui leur procure bien moins de satisfactions et bien plus de frustrations ; puis en leur proposant un doudou, qui se veut le substitut de la mère, non seulement accepté, mais même fortement recommandé. Ce faisant nous leur apprenons aussi à se consoler et se rassurer auprès d'objets et non auprès de personnes, ce qui va dans le sens d'une société toujours plus consommatrice et matérielle.

Changer l'éducation pour changer l'homme

Pour l'évolution vers une société plus solidaire et plus respectueuse de son environnement, il nous faut développer la capacité d'aimer, d'écouter, de partager, de pardonner, de donner de soi-même. Or pour pouvoir donner il faut d'abord avoir reçu. Comment être patient et compréhensif quand nos appels sont restés vains ? Comment être généreux quand nos besoins ont été négligés ? Comment être capable d'aimer vraiment l'autre pour lui-même et non pour ce qu'il nous apporte, quand on ne s'est pas senti aimé pour ce que l'on est ? Comment offrir à notre tour notre amour inconditionnel à nos enfants quand on a été aimé seulement sous certaines conditions ? On doit à Alice Miller la description des conséquences effroyables d'une éducation basée sur la violence et l'humiliation, avec ses livres sur l'enfance d'Hitler et celle de Staline, entre autres. A l'inverse, je suis certaine qu'il n'est pas d'homme fondamentalement bon qui n'ait pas bénéficié d'une relation d'amour saine et puissante avec sa mère...

ORIGINES DES POTENTIELS HUMAINS D'AGRESSIVITE

LE PLAISIR DU CORPS ET L'ORIGINE DE LA VIOLENCE

HOMO ECOLOGICUS