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maternage.free.fr
L'allaitement
maternel ... longtemps irremplaçable
Pendant
les millénaires qui ont précédé ce vingtième
siècle qui s'achève à peine, les petits de
l'homme étaient nourris de lait maternel ou ne vivaient pas.
Dans toutes les cultures et dans toutes les régions du monde,
les enfants étaient allaités au moins deux ans. L'introduction
des solides se faisait bien avant, sans pour autant sonner le glas
de l'allaitement. Pendant très longtemps, les tentatives
de nourrissage des bébés avec d'autres laits animaux
se soldaient par leur mort. Néanmoins, de tous temps et dans
toutes les cultures aussi, on retrouve une pratique fréquente,
celle du recours à une autre femme allaitante. Cela va de
la femme africaine vivant en communauté tribale qui peut
laisser son enfant à une autre femme, quelques heures ou
bien plus selon les necessités, aux femmes occidentales des
classes sociales élevées qui laissaient à une
nourrice le soin d'allaiter l'enfant, et ce au-moins depuis l'Antiquité.
Avec
l'avènement de l'ère industrielle, le recours aux
nourrices prit une autre dimension et toucha les femmes de rangs
inférieurs qui devaient se séparer de leur enfant
pour travailler dans les fabriques. Ce fut le début des nourrices
au loin qui accueillaient l'enfant chez elles, parmi de nombreux
autres, à des centaines de kilomètres de la mère,
l'en privant environ deux années. La mortalité qui
découlait de cette pratique (les 2/3 des enfants décèdaient)
activa sans doute la recherche dans la mise au point de substituts
fiables du lait maternel.
Les
progrès apportés par la découverte de l'aseptie
et de la pasteurisation permirent enfin de nourrir les bébés
avec des laits animaux. Cela incita des hommes comme Henri Nestlé
à concevoir et fabriquer en usine des laits en poudre à
base de lait de vache, capables de nourrir les bébés,
lançant ainsi l'une des plus belles réussites industrielles
actuelles. D'autres se lançèrent, avec plus ou moins
de succès, dans la mise au point et la fabrication de biberons
employant les dernières avancées techniques.
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DOSSIER
HISTOIRE sur le site d'IPA - Information Pour l'Allaitement
BREF
APERÇU HISTORIQUE DE L'ALLAITEMENT MATERNEL
PRATIQUES
DE MATERNAGE DANS LA FRANCE ANCIENNE
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L'allaitement
maternel ... une pratique désavouée
C'est
avec le baby-boom qui suivit la seconde guerre mondiale que les
substituts du lait maternel prirent une ampleur considérable.
Le corps médical avait accepté sans réserve
ces laits alors qualifiés de "maternisés"
(cette appellation est interdite depuis 1971, ces laits n'étant
pas comparables au lait maternel). En effet, ces laits faisaient
très bien grossir les enfants et s'adaptaient plus facilement
par leur mode d'administration au contexte du milieu hospitalier
où les femmes accouchaient dorénavant en masse. Avec
ces substituts donnés au biberon, le corps soignant pouvait
enfin contrôler les quantités de lait ingérées
et faire entrer l'enfant dans les normes toutes neuves mises en
place à cette époque avide de tout mesurer. Accouchés
à la chaîne, les nouveau-nés étaient
souvent séparés de leur mère et plaçés
en nurserie où ils recevaient des biberons de substituts.
Les mères n'étaient plus entourées du cercle
familial qui permettait traditionnellement la transmission des gestes
indispensables à un bon démarrage de l'allaitement.
Enfin, les substituts du lait maternel trouvèrent une justification
supplémentaire de taille avec les années 70 animées
par les mouvements féministes. Cela est plus particulièrement
vrai en France où le mouvement féministe a basé
ses revendications sur l'égalité totale entre les
sexes (les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes
sans distinction de sexe). Le maternage des enfants étant
ressenti par nos féministes comme une forme d'esclavage moderne,
le biberon qui peut être donné par "n'importe
qui" a été un objet fondamental de leur libération.
Dans d'autres pays européens, le féminisme qui s'est
développé a certes cherché à octroyer
des droits nouveaux aux femmes, mais sans pour autant nier les différences
entre les sexes. Les femmes de ces pays ont aussi voulu protéger
leurs droits de mères en demandant "plus de congé
maternité" tandis qu'en France la revendication principale
a toujours été "plus de places en crèche".
Ce féminisme particulier à la France, ainsi que l'ampleur
du recours antérieur aux nourrices et la place de deuxième
industrie du secteur tenue par une entreprise française,
expliquent ensemble que les taux d'allaitement de la France soient
aujourd'hui l'un des pires au monde.
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HISTOIRE
DE LA REVOLUTION MATERNELLE
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Les
Françaises n'allaitent pas beaucoup...
En
Europe, à quelques centaines de kilomètres, se retrouvent
les taux d'allaitement les plus extrêmes de la planète
: Norvège 98 %, Suisse 92 %, Allemagne 85 %, Royaume-Uni
63 %, Irlande 42 %. En France 1 jeune maman sur 2 seulement tente
l'expérience de l'allaitement à la maternité.
Il est intéressant de constater que le taux français
d'allaitement à la naissance avoisine le taux d'allaitement
à 9 mois en Norvège (46 %). La France est par ailleurs
dans le peloton de queue des pays industrialisés, le taux
d'allaitement à la naissance des Etats-Unis étant
de 60 %. Les pays non industrialisés ayant tous des taux
supérieurs à la naissance à ceux des pays industrialisés,
on peut dire que la France se place à l'avant dernière
place mondiale juste devant l'Irlande. Mais ce dernier pays faisant
depuis peu de gros efforts en faveur de l'allaitement, la France,
qui elle, ne fait rien, risque de se retrouver bientôt lanterne
rouge du monde...
Du
nouveau en matière de statistiques, grâce à
La Leche League France qui a commandé auprès de l'Institut
des mamans un sondage sur l'allaitement maternel en France, désormais
consultable en ligne.
Celui-ci nous apprend entre autres choses que les françaises
allaitent plus longtemps que le chiffre habituellement cité
de 10 % à 8 semaines. En effet, les durées d'allaitement
révélées par ce sondage sont comprises entre
3 et 6 mois pour 31 % des mamans qui ont opté pour l'allaitement
à la naissance, entre 1 et 3 mois pour 28,6 % et encore entre
6 mois et1 an pour 22,5 %.
Ce sondage confirme
aussi malheureusement des hypothèses moins surprenantes comme
le fait que 69 % des mamans ont arrêté d'allaiter plus
tôt qu'elles ne l'avaient prévu, toutes durées
confondues ; et que près d'un tiers d'entre elles ne sont
pas satisfaites des conseils prodigués à la maternité...
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L'incroyable
richesse de l'allaitement maternel
La
composition du lait des différents mammifères montre
des divergences très importantes. Comme chaque lait, le lait
humain est spécifique à notre espèce. C'est
un liquide biologique, parfaitement adapté aux besoins du
bébé. Les préparations pour nourrissons industrielles
présentent de grandes différences avec le lait maternel
dont la supériorité est absolue et s'en démarquent
nettement.
L'allaitement maternel est à considérer comme le premier
et le plus naturel des alicaments. Il est un vaccin naturel non
injectable mais d'administration orale, partout et toujours disponible,
capable de sauver gratuitement chaque année 1 million d'enfants
ou plus, sans risque, et sans nécessité de stockage
ni de conservation au froid. Si un tel vaccin existait sur le marché,
quel pays n'en ferait pas une impérieuse exigence de santé
publique ?
Des
publications scientifiques de plus en plus nombreuses démontrent
l'incroyable richesse du lait maternel qui procure de nombreux bénéfices
aux enfants et à leurs mères, mais aussi aux sociétés
et à l'environnement. Ces avantages concernent en premier
lieu la santé des enfants, mais ils sont aussi d'ordre nutritionnels,
immunologiques, développementaux, psychologiques, sociaux,
économiques et environnementaux.
Des études épidémiologiques effectuées
aux Etats-Unis, au Canada, en Europe et dans d'autres pays occidentaux
et du monde, au sein de populations de milieu socio-économique
le plus souvent moyen, montrent que l'allaitement induit une baisse
significative de la prévalence de nombreuses maladies aiguës
et chroniques en étant le seul à offrir une foultitude
d'avantages pour les enfants, sur le plan immunologique, mais aussi
en raison de sa composition biochimique inégalée et
de son mode d'administration privilégié. D'autres
études démontrent aussi l'intérêt de
l'allaitement maternel sur la santé à long terme des
mères, notamment pour l'ostéoporose et les cancers
féminins.
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LES
AVANTAGES DE L'ALLAITEMENT SUR LA SANTE DES ENFANTS
IMPACT
SUR LA SANTE INFANTILE
IMPACT
SUR LE SYSTEME IMMUNITAIRE
ALLAITEMENT
ET INTELLIGENCE
PROTECTION
CONTRE LES CANCERS
PROTECTION
CONTRE LES OTITES
PROTECTION
CONTRE LES MALADIES ALLERGIQUES
PROTECTION
CONTRE L'OBESITE
CROISSANCE
DES ENFANTS ALLAITES
ALLAITEMENT
ET PATHOLOGIES CHRONIQUES A L'ADOLESCENCE
DIMINUTION
DU RISQUE D'OSTEOPOROSE POUR LES MERES
DIMINUTION
DU RISQUE DE SURVENUE D'UN CANCER FEMININ
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Des
recommandations internationales pour TOUS les enfants
Conscientes
de cette richesse, les recommandations internationales émises
par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Unicef
préconisent, depuis plusieurs décennies déjà,
l'allaitement maternel exclusif jusqu'à 6 mois, puis la poursuite
de l'allaitement maternel jusqu'à deux ans, voire plus, complété
par l'introduction progressive d'une alimentation solide diversifiée.
Ces recommandations concernent tous les enfants du monde et pas
uniquement ceux des pays dits "en voie de développement".
En 1981, l'Assemblée Mondiale de la Santé a adopté
par 118 pays (un seul Etat a voté contre : les Etats-Unis,
pour finalement s'y rallier en 2002) le Code international de commercialisation
des substituts du lait maternel qui réglemente la vente des
substituts du lait maternel. Ce Code doit être retranscrit
par chaque pays dans sa loi nationale.
En 1990, la déclaration d'Innocenti est élaborée
et adoptée par 32 pays dont la France, lors d'une réunion
prospective de OMS et de l'Unicef consacrée à "l'allaitement
maternel dans les années 90 : une initiative mondiale".
Elle fixait, pour chaque gouvernement, des objectifs précis
à adopter pour 1995. La France n'en a respecté qu'un
-très partiellement- et ignoré purement et simplement
les 3 autres.
En 1991, l'OMS et l'Unicef prennent conscience des freins à
l'allaitement qui existent dans les maternités, et adressent
aux personnels des établissements une "Déclaration
conjointe" qui énonce "les 10 conditions pour la
réussite de l'allaitement maternel".
Deux ans plus tard, est mise en place l'Initiative Hôpital
Ami des Bébés (IHAB) qui consiste en la délivrance
du label "Hôpital Ami des Bébés" aux
établissements hospitaliers qui acceptent de se conformer
à une charte qui reprend ces 10 conditions et à ne
pas distribuer de substituts du lait maternel gratuits ou à
bas prix. La France ne dispose à ce jour que de deux "Hôpitaux
Ami des Bébés" : la maternité de Lons-le-Saunier
dans le Jura (en décembre 2000) et la maternité St
Jean à Roubaix, dans le Nord (en mai 2002). Espérons
que d'autres établissements suivront le mouvement.
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RECOMMANDATIONS
INTERNATIONALES
LE
CODE INTERNATIONAL DE COMMERCIALISATION DES SUBSTITUTS
DU LAIT MATERNEL
DECLARATION
D'INNOCENTI
INITIATIVE
HOPITAL AMI DES BEBES
L'IHAB
sur le site d'IPA - Information Pour l'Allaitement
|
Le
démarrage laborieux d'une volonté politique en France
Réclamée
depuis de nombreuses années par les associations de soutien
à l'allaitement, et pourtant prévu dans la déclaration
d'Innocenti ratifiée par la France, la création d'un
poste de coordinateur national de l'allaitement ou d'un comité
national d'allaitement est toujours refusée par les gouvernements
successifs, comme le respect des autres points de cette déclaration.
C'est ainsi que le premier hôpital français qui a souhaité
obtenir le label "Hôpital Ami des Bébés"
délivré par l'Unicef et l'OMS a rencontré des
difficultés pour son évaluation, étant donnée
l'absence d'instance nationale chargée de s'en occuper, et
a été obligé de recourir à un autre
comité européen. Enfin, concernant l'application dans
la loi française du Code international de commercialisation
des substituts du lait maternel, ce n'est que 17 ans plus tard qu'a
enfin été promulguée la loi du 3 juin 1994
qui ne reprend pas tous les éléments du Code et ne
s'applique qu'à une partie seulement des produits concernés
par le Code (les laits 1ier âge). Son décret d'application
date du 30 juillet 1998.
La dernière preuve concrète de soutien à l'allaitement
maternel apportée par l'Etat français date de 1917,
avec la loi qui figure toujours dans le code du travail (article
224-2 à 6), relative aux pauses d'allaitement. La "prime
d'allaitement" versée par les allocations a elle été
supprimée dans le début des années 80, alors
que l'article de loi sur les chambres d'allaitement toujours en
vigueur, totalement inconnu et inappliqué, est en passe de
disparaître du Code du Travail.
En 2001, le gouvernement a bien lancé le Programme National
Nutrition Santé qui parle brièvement de la nécessité
d'augmenter la prévalence et la durée de l'allaitement
maternel et prévoit pour ce faire des actions d'éducation
et d'information intéressantes, mais insuffisantes, et sans
calendrier précis... Du nouveau cependant en 2002 sur le
site internet du gouvernement, espace du ministère de la
santé qui a mis en ligne un "guide à l'intention
des professionnels" qui délivre enfin les bonnes informations
pour la réussite de l'allaitement maternel.
Et
voilà qu'en ce début 2003, un évènement
majeur est intervenu avec la publication, désormais consultable
en ligne, d'une recommandation sur "la mise en oeuvre et la
poursuite de l'allaitement maternel dans les six premiers mois de
la vie de l'enfant" par l'Agence Nationale pour l'Accréditation
et l'Evaluation en Santé. Cet organisme officiel français
délivre ses recommandations dans tous les domaines de la
santé et de la pratique clinique auprès de l'ensemble
des professionnels de santé concernés. C'est ainsi
que cette recommandation va être adressée à
8 675 sages-femmes, 6 451 pédiatres, 5 296 gynécologues
et 2 286 puéricultrices, répartis sur le territoire.
A cela s'ajoute une diffusion par voie de presse professionnelle
touchant notamment 257 000 médecins généralistes
et infirmiers.
Les recommandations de l'Anaes n'ont pas un caractère obligatoire
mais constituant la synthèse la plus récente des publications
médicales et scientifiques, elles sont à considérer
comme la "bonne pratique" à observer, si l'on se
veut un professionnel compétent à jour de ses connaissances...
Or cette recommandation consacrée à l'allaitement
maternel -vous l'aurez compris à mon enthousiasme- énonce
les mêmes règles que celles délivrées
depuis des décennies par les associations de soutien à
l'allaitement maternel, qui sont en effet celles qui fonctionnent
pour toutes les mamans comme l'allaitement à la demande,
l'éviction des compléments et bien d'autres encore.
Malheureusement ces règles essentielles n'étant pas
encore enseignées aux professionnels de santé dans
le cadre de leur formation initiale, leur compétence en guidance
de l'allaitement maternel risque de continuer à dépendre
encore longtemps de leur seule capacité individuelle à
se remettre en question...
Pourtant
le coût de l'alimentation au lait industriel est élevé
pour les familles comme pour les sociétés. Les familles
dépensent en effet entre 1,4% et 14,2% de leurs ressources
annuelles à l'alimentation avec un lait industriel, contre
0,3% à 3% pour l'allaitement. Quant au coût pour l'Etat
de l'alimentation au lait industriel, il s'éleverait à
350 millions de Francs selon le calcul effectué par Anne
Marie LECLERCQ, pour un Mémoire de DESS en Economie et Gestion
Hospitalière Privée présenté en septembre
1996 à l'Université de Montpellier I : "L'allaitement
maternel: choix personnel, problème de santé publique
ou question de finance publique?".
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LOI
DU 03 JUIN 1994
DECRET
DU 30 JUILLET 1998
LIMITES
DE LA LOI FRANCAISE
PROGRAMME
NATIONAL NUTRITION SANTE
GUIDE
A L'USAGE DES PROFESSIONNELS SUR LE SITE DU MINISTERE DE LA SANTE
RECOMMANDATIONS
DE L'ANAES SUR LA MISE EN OEUVRE ET LA POURSUITE DE L'ALLAITEMENT
MATERNEL
LE
COUT DE L'ALIMENTATION AU LAIT INDUSTRIEL
L'ALLAITEMENT
: DES BENEFICES EVALUES sur le site d'IPA - Information Pour l'Allaitement
|
Une
industrie de l'alimentation infantile très puissante
Le
secteur des laits infantiles représente à lui seul
une recette de 22 millions de dollars US par jour ! Et c'est un
objectif quotidien de 104 millions de dollars US qui pourrait être
atteint si tous les bébés du monde étaient
nourris au lait artificiel durant 6 mois ! Pour ce faire, une pincée
de multinationales du secteur agro-alimentaire investissent des
sommes considérables auprès du grand public, en publicités,
opérations marketings, brochures et dépliants d'information
sur la nutrition distribuées gratuitement partout où
se trouvent des enfants
Les magazines et revues pour les mères,
comme les livres pour les enfants associent pour ainsi dire systématiquement
bébé et biberon. Une jeune femme enceinte aura vu
avant d'accoucher 50 fois plus d'enfants au biberon que d'enfants
au sein, dans la réalité comme en représentation.
Quant aux
documents d'information sur la nutrition infantile distribués
gratuitement à profusion auprès des futures et jeunes
mères, ils sont toujours financés ou influencés
par les sociétés industrielles de l'agro-alimentaire,
qui dictent plus ou moins astucieusement le recours à leurs
produits comme à la précocité de la diversification
alimentaire, en évacuant toute information sur l'allaitement
au-delà de la phrase légale, et en omettant même
parfois de respecter le Code international qui les régule.
Mais
des sommes encore plus considérables sont dépensées
en direction des professionnels de santé -premiers prescripteurs
suivis fidèlement à 95% par les mères- par
le financement de conventions et congrès médicaux,
de publications médicales, de salons, de formations, de sites
web de conseils en nutrition réservé aux médecins,
etc
Les fabricants de laits de substitution, devenus aujourd'hui des
multinationales aux pouvoirs financiers colossaux, au budget de
publicité supérieur pour une seule d'entre elles (Nestlé)
au budget ordinaire de l'OMS, sont parvenus en moins d'un siècle,
à nous vendre, souvent cher, un produit de qualité
moindre que celui qui nous est naturellement donné avec chaque
bébé. Par la commercialisation intensive de leurs
produits, ces groupes industriels forgent l'image sociale des substituts
auprès de l'opinion publique, et notamment auprès
des jeunes femmes et futures mères, et effacent ainsi peu
à peu l'identité culturelle de l'allaitement maternel.
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L'INFLUENCE
DE LA PUBLICITE
AUPRES DES MERES
PUBLICITE
DANS LES PUBLICATIONS GRAND PUBLIC sur le site d'IPA - Information
Pour l'Allaitement
EVALUER
LE MATERIEL D'INFORMATION
SUR L'ALLAITEMENT
DES
PRESCRIPTIONS SOUS INFLUENCE
COMMENT
L'ALLAITEMENT
EST COMPROMIS ?
VIOLATIONS
DU CODE
CES
FABRIQUANTS DE LAIT QUI S'ACHARNENT
A MAL NOURRIR LES BÉBÉS
RIEN
N'ARRÊTE LES MULTINATIONALES DU LAIT EN POUDRE...
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Des
professionnels de santé le plus souvent incompétents
Depuis
l'après-guerre et l'acceptation massive du lait industriel
par le corps soignant, l'enseignement dispensé auprès
des professionnels de santé est largement consacré
à "l'allaitement artificiel" au détriment
de l'apprentissage des bases physiologiques de la lactation, qui
n'ont finalement jamais été enseignées -jusqu'à
la mise en place cette année d'un Diplôme Universitaire
en allaitement maternel à la faculté de médecine
de Grenoble, réservé aux professionnels de santé.
Faute de connaissances scientifiques sérieuses, le savoir
des professionnels de santé est souvent erroné, s'appuyant
sur des mythes infondés entachédu vécu personnel
propre à chaque individu. Tous (ou presque) partagent l'idée
de la supériorité de l'allaitement maternel, mais
la plupart ne savent rien de sa spécificité qui est
de devoir être mené à la demande pour réussir
à coup sûr et très peu sont finalement en mesure
de conseiller correctement une jeune maman inexpérimentée
en difficulté. Or durant les premières semaines de
l'allaitement de nombreux soucis sont susceptibles de se produire
(seins douloureux, crevasses, poussée de croissance du bébé,
cris et pleurs incompris, rythme des tétées, engorgement...)
qui peuvent tous être généralement solutionnés
par de simples conseils. Mais la technique de l'allaitement maternel
n'est absolument pas enseignée et d'un pédiatre à
l'autre la réponse sera bonne (rarement) ou tout à
fait néfaste pour l'allaitement (le plus souvent). Ainsi,
il est très fréquent actuellement qu'une jeune accouchée
se voit donner des conseils tout à fait néfastes pour
son allaitement, ou encore des conseils contradictoires variant
avec les différents professionnels -qui ont tous un avis
à donner sur l'allaitement-, notamment lorsqu'un membre isolé
de l'équipe médicale a récemment reçu
une formation de bonne qualité comme celles qui sont aujourd'hui
proposées par des associations comme La Leche League France
et Co-naître.
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COURS
SUR L'ALIMENTATION DU NOUVEAU-NE
POUR LES FUTURS PÉDIATRES
DES
DÉCLARATIONS D'INTENTION
A LA BONNE PRATIQUE PÉDIATRIQUE
RECOMMANDATIONS
DE
L'ACADÉMIE AMÉRICAIN DE PÉDIATRE
L'HYPOGLYCÉMIE
DU NOUVEAU-NE
L'ICTÈRE
DU NOUVEAU-NE
COMMENT
ÉVALUER UN PROFESSIONNEL DE SANTÉ
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Les
mythes ont la vie dure ou comment les allaitement sont systématiquement
sabotés...
A la naissance, le sabotage de l'allaitement est généralement
la conséquence du minutage des tétées et de
la restriction de leur fréquence. Rares sont en effet les
équipes qui conseillent à la mère de mettre
l'enfant au sein à la demande. L'autre moyen de saboter l'allaitement
à ses débuts consiste à donner à l'enfant
un ou plusieurs biberons, ce qui est une pratique courante (bébé
de petit poids de naissance, ou ne reprenant pas assez vite son
poids de naissance, ou la nuit lorsqu'il est placé en nurserie).
Parfois la mère ne sait même pas qu'il a reçu
un biberon. L'enfant alors ne saura parfois plus téter, car
il fait une confusion sein-tétine d'autant plus risquée
qu'il est plus jeune (heureusement tous ne font pas cette confusion,
sinon quasiment aucun enfant français ne serait allaité
à la sortie de maternité !). On dira alors que l'enfant
"ne sait pas téter" ou "ne veut pas téter"
et on s'empressera de le "passer au biberon" sans même
tenter de rééduquer sa succion.
Comme
autre exemple de sabotage très courant, on peut citer les
moments des poussées de croissance du bébé
(autour de 7 à 10 jours, 3 semaines, 6 semaines, 3 mois et
6 mois) qui sont fréquemment à l'origine du sevrage
des enfants encore allaités. Le bébé ayant
besoin de recevoir plus de lait, demande plus souvent à téter
car il sait -lui- que le sein n'est pas un réservoir qui
se vide et se remplit entre les tétées, mais une glande
qui fabrique le lait en direct et que c'est en tétant plus
souvent qu'il passe commande de plus de lait. Le bébé
passe alors 24 à 48 h à réclamer "sans
cesse" le sein, puis, lorsque plus de lait à chaque
tétée arrive enfin, il retourne à une fréquence
moindre de tétées. La maman, généralement
mal informée, pense "qu'elle n'a pas assez de lait"
ou que "son lait n'est pas assez nourrissant" puisque
le bébé veut téter "tout le temps"
et, sur les conseils non avisés -mais cela la maman ne le
sait pas- du professionnel de santé consulté -largement
influencé par ailleurs par les laboratoires- elle introduit
des compléments de lait industriel donnés au biberon.
Ceux-ci, réduisant le temps que l'enfant passe au sein (puisqu'il
se nourrit aussi au biberon) aboutissent inévitablement à
une baisse de la quantité de lait produite par la mère
qui ne pourra rapidement plus satisfaire les besoins sans cesse
croissants de son nouveau-né. Par ailleurs, la succion d'une
tétine et celle du sein ne sont pas comparables et demandent
un travail très différent au bébé, ce
qui explique que certains enfants feront une confusion entre les
deux et ne parviendront plus à obtenir le lait au sein, le
sollicitant comme au biberon.
En
cas de crevasse, on conseillera le port de bout de sein qui perturberont
aussi la succion au lieu de montrer d'autres positions d'allaitement
à la maman alors que 9 fois sur 10 la position est responsable
des douleurs et des crevasses. Enfin,
on lui compliquera la vie avec des crèmes qui doivent être
rincées 15 minutes avant chaque tétée (comment
faire quand elles doivent être données "à
la demande" ?) alors qu'il existe d'autres solutions (des crèmes
à base de produits naturels qui ne nécessitent aucun
rinçage et surtout le lait de fin de tétée,
gras et antiseptique, à utiliser une fois la montée
de lait survenue).
En cas de maladie
de la mère, on ne cherchera pas forcément un médicament
compatible avec l'allaitement et on imposera le sevrage alors qu'il
est très rarement obligatoire.
Enfin, quand la mère a réussi à mener l'allaitement
jusqu'au terme de son congé maternité et que celui-ci
est enfin bien installé et "coule de source", on
lui dira comment sevrer sans l'informer de la possibilité
de poursuivre l'allaitement tout en travaillant.
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DEUX
CONDITIONS NÉCESSAIRES ET SUFFISANTES
LES
CONDITIONS NÉCESSAIRES A LA RÉUSSITE DE L'ALLAITEMENT
MATERNEL
CONSEILS
POUR
BIEN DÉMARRER L'ALLAITEMENT
ALLAITER
A LA DEMANDE
LE
RISQUE DE CONFUSION SEIN-TETINE
SUPPLEMENTATION
EN EAU INUTILE
VÉRIFIER
LA BONNE SANTÉ DU NOURRISSON ALLAITE
LES
TRACAS DE L'ALLAITEMENT MATERNEL
LES
MYTHES AUTOUR DE L'ALLAITEMENT MATERNEL
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Allaiter
et travailler, c'est possible...
Pour
bien des femmes, et bien des pédiatres, la reprise du travail
est automatiquement associée au sevrage du bébé.
Pourtant, s'il cesse de téter, il ne cesse pas pour autant
de boire du lait. Trop systématiquement, le lait maternel
pris au sein est remplacé en quelques semaines par du lait
industriel donné au biberon.
Peu de femmes savent que la loi française leur donne le droit
de bénéficier d'une heure quotidienne pour allaiter
leur enfant ou tirer leur lait.
Répartie en deux demies heures, le matin et l'après-midi,
cette heure sera placée en milieu de journée faute
d'accord entre l'employeur et la salariée. La rémunération
de cette heure qui n'est pas prévue par la loi reste négociable
avec l'employeur. Cette heure est accordée par la loi jusqu'au
1ier anniversaire de l'enfant.
Plusieurs possibilités s'offrent à la mère
qui souhaite poursuivre l'allaitement maternel après sa reprise
du travail. Elle peut d'une part continuer à donner le sein
à son bébé à chaque fois qu'elle est
en sa présence (matin, soir, nuit, jours de repos) ce qui
permet de maintenir un certain niveau de sécrétion
lactée qui se passera d'autant mieux que la restriction des
tétées n'est pas démarré trop tôt
(après environ 3 mois). Pour éviter la confusion sein-tétine
parfois préjudiciable à la poursuite de l'allaitement,
elle fera donner le lait au bébé en son absence en
excluant le biberon au profit de plusieurs possibilités qui
respectent la succion naturelle de l'enfant (cuillère, seringue,
tasse, verre à bec). Mais pour que l'allaitement ait toutes
les chances de se maintenir plusieurs mois, il est préférable
de tirer son lait quand le bébé ne peut pas téter
et de lui faire donner sur son lieu de garde. Ainsi, la maman évite
l'engorgement, le bébé continue de recevoir le meilleur
lait possible, et la lactation se maintient au niveau nécessaire
à la satisfaction totale des besoins du bébé.
La maman qui opte pour cette solution a besoin de conseils pour
savoir comment, quand et en quelle quantité exprimer son
lait, comment le conserver, le réchauffer, le faire donner
à l'enfant de façon à éviter le risque
de confusion sein-tétine, etc... Ces conseils pourront lui
être fournis par tous ceux qui soutiennent l'allaitement (associations
comme LLL notamment), internet (lactaliste et réseau des
marraines d'allaitement maternel) et par les rares consultantes
en lactation françaises.
Le plus difficile restant alors sans doute de faire accepter l'entrée
de lait maternel en crèche collective ou de convaincre une
nourrice de donner le lait au bébé sans recourir au
biberon...
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LÉGISLATION
TRAVAIL ET ALLAITEMENT
QUAND
ON VEUT TIRER SON LAIT
CONSERVATION
DU LAIT MATERNEL
LE
SOUTIEN NÉCESSAIRE AUX FEMMES QUI ALLAITENT
UNE
CRÈCHE AMIE DE L'ALLAITEMENT
|
Allaiter
selon les recommandations internationales
L'OMS
et l'Unicef préconisent depuis plus de 30 ans l'allaitement
maternel exclusif jusqu'aux six mois de l'enfant, puis l'introduction
progressive d'aliments solides qui viennent compléter l'allaitement
qui doit être poursuivi jusqu'à l'âge de deux
ans, voire plus.
En
France, de nos jours, la vue d'un bambin qui marche, voire qui parle,
et prend encore le sein de sa mère, suscite l'étonnement,
la perplexité, voire la réprobation. Pourtant, nos
grands-mères se souviennent bien de l'enfant de 2 ou 3 ans
qui déclenchait les rires et la bonne humeur en demandant
le "tété" à sa mère dans le
bus... Encore aujourd'hui, partout sur la planète, de nombreux
enfants de 2 / 3 ans ont accès au sein de leur mère
sur les continents africain, sud-américain, antarctique et
asiatique. Une étude de 1992 a montré que l'âge
moyen de sevrage dans le monde était de 4,2 ans. Nous en
sommes loin... Pourtant, on
constate facilement, en observant un bambin au sein, que la distance
séparant les genoux des seins de la mère lui convient
parfaitement alors qu'elle est trop grande pour un nouveau-né
que l'on doit surélever avec un coussin faute d'avoir mal
au dos. La même observation peut être faite en regardant
le rapport entre la grosseur du mamelon et la taille de la bouche
du nouveau-né qui heureusement grandit avec son âge.
Cela permet d'affirmer que l'allaitement n'a pas été
prévu par la nature pour ne durer que quelques semaines,
mais bien plutôt quelques années.
La
plupart du temps, dans nos pays industrialisés où
le sevrage du sein a lieu très précocement, l'enfant
ne cesse pas de consommer du lait lorsqu'il cesse de téter.
Le lait maternel est alors simplement remplacé par un autre
lait, choisi en fonction de son âge (2è âge en
poudre, lait de croissance, lait de vache normal) et de sa tolérance
envers les protéines spécifiques à chaque lait
(lait de vache, de brebis, "laits" végétaux).
Pourtant
le lait maternel reste tout au long des mois et des années
le meilleur lait pour l'enfant, pour les mêmes raisons qui
font de lui le meilleur lait à la naissance : une composition
biochimique inégalée, une minéralisation parfaitement
adaptée, un équilibre nutritionnel idéal, etc...
Dans la deuxième année de vie d'un enfant, 500 ml
de lait maternel lui fourniront quotidiennement 95 % des apports
recommandés en vitamine C, 45 % des apports recommandés
en vitamine A, 38 % de ses besoins protéiques et 31 % de
ses besoins énergétiques.
On
sait aussi maintenant que certains effets protecteurs de l'allaitement
maternel sont directement corrélés à la durée
de l'allaitement, voire n'apparaissent qu'après une durée
minimale d'allaitement rarement atteinte en France. C'est le cas
du risque de cancer du sein pour les mères, qui est divisé
par deux après un allaitement de 24 mois par enfant, comparativement
à des allaitements de 1 à 6 mois, ce risque tombe
à 24 % pour celles qui avaient allaité en tout plus
de 109 mois (= 3 enfants chacun 3 ans).
Pour les enfants, les bénéfices de l'allaitement prolongé
se retrouvent en qui concerne la protection contre l'obésité,
qui est véritablement dose-dépendante : 4,5 % des
enfants non allaités seront obèses à 5/6 ans,
3,8 % des bébés allaités 2 mois, 2,3 % des
bébés allaités 3 à 5 mois, 1,7 % des
bébés allaités 6 à 12 mois, et 0,8 %
des bambins allaités plus de 12 mois. L'allaitement prolongé
offre aussi une protection significative contre les troubles atopiques
(cutanés, digestifs ou respiratoires) pendant l'enfance et
l'adolescence. L'allaitement maternel exclusif pendant au moins
1 mois abaisse déjà significativement la prévalence
des allergies alimentaires à 3 ans et des allergies respiratoiresà
17 ans, mais un allaitement d'au-moins 6 mois est indispensable
pour abaisser la prévalence de l'eczéma pendant les
trois premières années ainsi que la maladie atopique
à 17 ans. Enfin, un allaitement exclusif de 6 mois réduit
de moitié le risque de survenue d'un cancer infantile avant
la quinzième année de vie.
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L'ALLAITEMENT
LONG EST LA NORME CHEZ LES HUMAINS
L'ALLAITEMENT
DANS LES CULTURES TRADITIONNELLES sur le site d'IPA - Information
Pour l'Allaitement
PRATIQUES
DE MATERNAGE DANS LES SOCIÉTÉS NON INDUSTRIALISÉES
LES
BIENFAITS
DE L'ALLAITEMENT LONG
ALLAITER
UN BAMBIN : UNE DRÔLE D'IDÉE ?
LE
SEVRAGE :
MÉTHODE & DÉFINITION
QUAND
SEVRER ?
LE
SEVRAGE : COMPARATIF HOMME/SINGE sur le site d'IPA - Information
Pour l'Allaitement
LA
CROISSANCE DES BÉBÉS
SURESTIMATION
DES BESOINS ÉNERGÉTIQUES
RECONSIDÉRER
LES RECOMMANDATIONS HABITUELLES SUR L'INTRODUCTION DES SOLIDES CHEZ
LES ENFANTS ALLAITES
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Les
effets psychologiques bénéfiques de l'allaitement
NATUREL
Les
enfants qui ont accès aussi longtemps qu'ils le désirent
au sein maternel ne se développent pas de la même manière
que les autres sur le plan psychologique.
Selon
le psychothérapeute américain Alexander Lowen dans
"La dépression nerveuse et le corps", "dans
une civilisation qui renonce à l'allaitement naturel ou qui
se limite aux trois, six, neuf premiers mois le développement
"normal" d'un enfant passe en effet par les phases suivantes
: frustration - colère - perte. Mais les nourrissons qui
ont accès au sein maternel au gré de leurs besoins
et aussi longtemps qu'ils le désirent, ceux-là ne
passent pas par ce stade de "rapacité insatiable, fantasmes
destructeurs, pulsions d'agressivité" dirigées
contre cette source de plaisir. Si l'enfant l'a à sa disposition
pendant environ 3 ans, ce qui est à mon avis le temps requis
pour combler ses besoins fondamentaux, le sevrage ne provoque guère
de traumatisme puisque la perte de ce plaisir est contrebalancée
par les nombreux autres plaisirs que l'enfant découvre à
ce moment là".
Les
enfants qui ont accès au sein maternel aussi longtemps qu'ils
le désirent, entretiennent avec leur mère une relation
puissante, sécure et chaleureuse qui, va, avec l'âge
croissant, bien au-delà du seul aspect nutritif. La poursuite
de l'allaitement maternel malgré la diversification alimentaire
permet de comprendre la richesse de cette relation pour l'enfant
: le meilleur lait qui soit quelque soit l'âge de l'enfant,
mais aussi une présence chaleureuse, aimante et réconfortante
offrant quotidiennement de multiples moments de peau-à-peau,
de consolation en cas de bobo ou de petit malheur, de réassurance
après une expérience exaltante ou intimidante, et
de tendresse pour s'endormir sereinement. Les mères qui allaitent
un bambin parlent de l'allaitement prolongé comme d'une baguette
magique. La relation d'allaitement évolue bien évidemment
avec l'âge de l'enfant, passant du besoin le plus impérieux
à la naissance, auquel il faut répondre sans délai,
à une envie de plus en plus substituable par une autre chez
l'enfant de 3 ou 4 ans, ce qui permet l'apprentissage en douceur
de la frustration. La poursuite de cette relation permet la défusion
progressive, toute en douceur, forcément moins brutale pour
l'enfant, mais aussi pour sa mère, que celle engendrée
par un sevrage imposé en quelques jours ou quelques semaines
à l'initiative de la mère.
Contrairement
à ce que l'on entend parfois, la poursuite de l'allaitement
n'empêche pas à la prise d'autonomie, (ni l'acquisition
du langage comme j'ai déjà pu le lire !), mais, au
contraire, la favorise. En effet, la poursuite de l'allaitement,
en maintenant une relation étroite avec la mère, procure
à l'enfant un havre de paix et de ressourcement qu'il peut
quitter ou regagner à sa guise, en fonction de ses besoins
affectifs.
Cela apprend deux choses à l'enfant : d'abord qu'il peut
compter sur sa mère pour répondre à ses besoins,
ce qui forge sa capacité à faire confiance; ensuite,
qu'il peut se passer d'elle et acquérir ainsi son autonomie
véritable, à l'inverse des enfants avec doudous tétines
et biberons, longtemps incapables de s'en passer...
Ayant rencontré de nombreux bambins allaités pour
mon reportage photo, je peux témoigner de ce que ces enfants,
non seulement parlent très bien, mais sont aussi très
autonomes et bénéficient d'un attachement sécure.
On sent chez eux une sécurité intérieure fortement
ancrée qui leur permet d'aller aisément à la
rencontre d'inconnus et de créer facilement des relations.
Enfin, les bambins allaités ont rarement recours aux "colères"
car ils savent, l'accès au sein maternel leur étant
toujours autorisé, que maman les aime toujours, même
quand elle leur refuse quelque chose, les dispute ou les ignore
momentanément. Cet accès libre au sein est comme "un
droit à être toujours aimé", que l'enfant
peut vérifier à tout moment, et notamment lorsqu'il
en doute.
Enfin,
certains prétendent que le sevrage doit obligatoirement être
imposé par la mère car l'enfant ne mettra jamais de
lui-même un terme à une relation aussi gratifiante.
C'est tout à fait faux. Tous les enfants qui ont un accès
libre au sein maternel finissent inexorablement par se sevrer d'eux-mêmes,
le plus souvent entre 3 et 5 ans. On parle alors de "sevrage
naturel". La différence fondamentale entre les enfants
qui choisissent de se sevrer et ceux à qui l'on impose le
sevrage est évidente : les uns en finissent avec la relation
fusionnelle à leur mère quand ils le veulent, c'est
à dire quand ils n'en ont plus besoin, tandis que les autres
ressentent la frustration d'être privés de cette relation
avant d'en avoir tiré tous les bénéfices.
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Les
conséquences néfastes du recours aux laits industriels
Les
laits de substitution sont préparés à partir
du lait d'une autre espèce -celui de la vache- adapté
aux besoins spécifiques du veau, qui double son poids de
naissance en 2 mois (le bébé le fait en 6 mois), tandis
que son cerveau croît 2 fois moins vite que celui de bébé.
Ces laits industriels ont une composition unique et invariante,
au goût monotone qui ne prépare pas l'enfant aux différentes
saveurs de son alimentation future, à l'inverse du lait maternel
qui le fait très bien. C'est d'ailleurs pour cette raison
que la diversification alimentaire est proposée si tôt
(4 mois en général) car le bébé se lasse
d'un repas toujours identique. Avec le lait maternel, la diversification
peut se faire bien plus tard (vers 8 mois en général)
et beaucoup plus progressivement, l'enfant équilibrant naturellement
ses apports entre le lait maternel et les solides.
Les préparations pour nourrissons ne contiennent aucun facteur
de défense contre les maladies, ce qui a un effet majeur
sur la santé publique des enfants et de leurs mères.
Les enfants privés de lait maternel bénéficient
d'un développement global moins optimal (physiologique, moteur
et intellectuel), sont en moyenne trois fois plus malade les deux
premières années et leur taux de risque augmente significativement
pour certaines maladies graves, la mort subite du nourrisson, l'obésité
ou les allergies. L'absence d'allaitement maternel et le recours
aux laits de susbtitution sont responsables chaque année
de la mort d' 1 500 000 enfants dans les pays en voie de développement
et du décès d'environ 4 bébés pour 1
000 dans les pays industrialisés.
La
production des laits industriels est néfaste à l'environnement
à plusieurs titres. Elle participe au gaspillage de ressources
en eau et énergie de chauffage, elle pollue l'eau, l'air
et les sols et contribue à la libération de dioxines,
en raison de l'industrie laitière qu'elle nécessite,
de sa production en usine, du transport et des problèmes
d'élimination des déchets qu'elle occasionne. L'allaitement
maternel est une alternative naturelle non seulement gratuite et
inépuisable, mais elle ne gaspille aucune ressource ni énergie
pour être toujours disponible à la bonne température,
ne nécessite ni emballage ni transport et ne produit aucun
déchet. Quoi de plus naturel qu'un produit toujours disponible
en quantité nécessaire et suffisante, passant directement
du producteur au consommateur et s'adaptant à ses besoins
et à son environnement ?
Le recours aux laits industriels favorise par ailleurs la surpopulation
dans les pays où la contraception est peu répandue,
empêchant l'allaitement maternel d'exercer son effet contraceptif
naturel pourtant aujourd'hui reconnu.
Le lait maternel est un produit vivant, tout autant aliment que
vaccin naturel. C'est un véritable "sang blanc"
contenant des cellules vivantes et de nombreuses molécules
biologiquement actives, alors que le lait industriel est un produit
mort où les seuls éléments vivants sont les
germes pathogènes qui s'y trouvent parfois. Le lait maternel
est enfin un liquide sain où les germes se multiplient beaucoup
moins rapidement que dans le lait industriel, qui peut par ailleurs
"offrir" un taux d'aluminium 40 fois plus élevé
que celui du lait humain et faire absorber aux bébés
9 fois plus de plomb que la dose considérée comme
étant la limite supérieure acceptable.
L'utilisation des laits en poudre impose des règles strictes
pour leur préparation, afin de limiter les contaminations
et les erreurs de dosage qui restent fréquentes.
Le
recours aux laits de substitution a des conséquences directes
sur l'économie des pays avec l'augmentation des coûts
de santé et leur importation onéreuse pour les pays
non-producteurs, certains y consacrant jusqu'à la moitié
de leur PNB !. Les préparations pour nourrissons industrielles
coûtent en moyenne aux familles de 610 à 760 Euros
en 1 an, en lait, eau, biberons, tétines, stérilisation,
électricité, somme à laquelle il faut ajouter
plus de 1 070 Euros par an de frais de santé supplémentaires.
Pour la Sécurité Sociale française la dépense
en frais de santé a été évaluée
à 750 millions de francs en 1994 (soit 114,34 millions d'Euros),
en excluant les cancers du sein dont l'économie, de l'ordre
de plusieurs milliards, n'est pas calculable.
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