Je peux vous donner l'exemple d'un co-dodo et portage Kangourou qui
a sauvé la fille d'une amie.
Quand elle est née (en 1998), elle faisait des arrêts cardiaques.
Les médecins avaient dit qu'elle ne vivrait pas, qu'il y aurait
un arrêt de trop et qu'un jour ou l'autre, le coeur ne repartirait
pas.
Ils voulaient la garder à l'hôpital "le temps de sa
courte vie". Ses parents ont signé une décharge et
ont ramené la petite chez eux en se disant que de toute façon,
mieux valait qu'elle vive avec eux le peu de temps qu'elle avait à
vivre.
Ils l'ont portée continuellement contre eux en porte-bébé
ventral en position verticale. Ils se relayaient 24h/24 et celui des deux
qui l'avait sur lui dormait assis. Et ce pendant plusieurs mois.
Elle a effectivement fait plusieurs arrêts cardiaques, dont un de
plusieurs minutes (5 minutes d'après mon amie). Lors de cet arrêt
là, elle a failli se résigner et au moment où elle
la posait sur le lit en se disant que c'était fini, la petite a
toussé. Et il est arrivé qu'ils la secouent pour faire repartir
la machine, à l'inverse totale de tous les conseils médicaux
qui disent de ne jamais secouer un bébé.
Ce portage continuel a duré près de 5 mois.
Ils disent ignorer si c'est la chaleur continuelle du portage qui l'a
sauvée ou bien si elle s'est régulée d'après
leurs propres battements de coeur, mais aujourd'hui, elle a 5 ans 1/2,
et elle est en CP avec un an d'avance.
Et elle va très bien, merci.
Comme quoi...
Karine, maman d'Adrien (06/97), Tifenn (11/99) et Corentin (14/01/2003)
Nous ne voyons aucun inconvénient à ce que notre témoignage
soit publié. Par contre, il y a quelques rectifications à
apporter. Voici donc notre réponse détaillée.
Il faut préciser que Titi navait pas de pathologie cardiaque
(aucun problème fonctionnel). Ses arrêts étaient dus
à une légère immaturité du cur couplé
à la prise de 2 médicaments (Prépulsid et Raniplex)
à très fortes doses. Or nous savons aujourdhui que
le Prépulsid entraîne un ralentissement du rythme cardiaque.
Les arrêts étaient très fréquents. Le plus
long sest produit à lâge de 6 ou 7 mois et a
duré un peu plus de 3 minutes (3 :21 je crois). 3 minutes darrêt
sans séquelles est un miracle (arrêt réel dun
point de vue physiologique puisquelle navait plus aucun tonus
musculaire : on aurait dit de leau) alors 5 minutes est tout simplement
impossible.
Nous avons sorti Titi de lhôpital parce que dans le service,
les alarmes se déclenchaient partout, tout le temps, et les infirmières,
en sous-effectif, nintervenaient que très tardivement. Latmosphère
ressemblait plus à celle dune usine tournant à grand
régime. Les enfants étaient attachés en proclive,
sous perf. Le niveau sonore était très élevé
et les aides-soignantes refusaient de donner le lait maternel que javais
tiré (trop de travail) lorsque je nétais pas là.
Nous avons donc estimé que le stress était plus important
(et par extension, les risques) à lhôpital quà
la maison. Le médecin nous a confirmé officieusement quil
était du même avis mais quil lui fallait une décharge
pour raison administrative. Le co-dodo navait donc rien à
voir dans notre décision, nous nétions dailleurs
pas particulièrement « pour » et navons pas changé
davis depuis.
Nous avons effectivement porté Titi dans un Kangourou 24h/24. Elle
prenait son bain avec nous, contre nous. Les repas aussi. Elle a dailleurs
tenu sa tête et son dos beaucoup plus rapidement que tous les autres
enfants. Il est par contre arrivé que je la pose dans un relax
remonté au maximum et incliné à + de 75° par
des bottins + coussins (pour lhabiller par exemple).
Nous lavons ramené à la maison mais lidée
quelle ne passerait pas lannée était tellement
insupportable que nous ny avons jamais cru. Nous lavons sortie
de lhôpital parce que nous étions convaincus que nous
pouvions faire mieux à la maison. Je rappelle quil ny
avait pas danomalie fonctionnelle.
Pour ce qui est de la « secouer » : le médecin et les
pompiers nous avaient montré les premiers gestes à accomplir
lors des arrêts (ouvertures des voies respiratoires, vérification
dabsence dobstruction, allongée sur le ventre sur notre
avant bras, bas du corps plus haut que le cur suivi de tapes dans
le dos puis courtes et rapides sur le thorax). Nous lavons parfois
« secouée » lorsquelle restait inanimée
après toutes ces mesures mais jamais violemment, en maintenant
toujours fermement la tête et toujours de haut en bas (jamais davant
en arrière etc). Il convient donc de traiter le terme « secoué
» avec circonspection. Je ne recommanderai jamais à personne
den faire autant.
A propos du co-dodo :
Nous navions et navons toujours pas davis bien arrêté.
Je me suis parfois assoupie assise contre 2 oreillers, Titi contre moi
dans son kangourou et mon époux endormi à côté
de moi mais ce nest pas du co-dodo à proprement parler. Elle
na jamais été allongée entre nous dans le lit.
Nous pensons réellement et cest également lavis
de notre pédiatre que Titi a survécu à sa première
année parce que nous lavons porté contre nous, à
la verticale pendant de très longs mois :
que la position verticale permanente a permis de diminuer rapidement
limportance du reflux donc des doses de médicaments (à
lorigine des arrêts, ce que personne ne savait à lépoque).
que son cur sest régulé sur le notre par «
osmose » mais le rythme cardiaque dun adulte reste inférieur
à celui dun enfant de moins de 12 mois.
Nous remarquons aujourdhui que Titi a souvent du mal à se
séparer de nous, la nuit en particulier. Elle demande parfois à
ne pas dormir seule, ne peut se passer dune veilleuse et il lui
arrive de se relever pour sendormir dans notre lit. Et, osons le
dire, la relation sexuelle au sein du couple pendant cette année
là était quasi inexistante et nous en avons tous deux beaucoup
souffert.
Notre avis sur le co-dodo :
Notre motivation était dordre médical, nous avions
lapprobation (à défaut de laccord officiel)
du corps médical. Nous pensons aujourdhui que la pratique
du co-dodo dépend beaucoup du besoin des parents et quil
ne convient pas nécessairement à tous (enfants comme parents).
Il peut être très bénéfique pour les enfants
particulièrement actifs, anxieux ou avec des problèmes de
santé nécessitant une surveillance particulière (cela
permet de démédicaliser la surveillance constante) mais
un enfant autonome et en parfaite santé nen a pas nécessairement
besoin ou envie et il est possible quune telle relation parent-enfant
(et plus couramment mère-enfant) soit un frein au développement
de lautonomie de lenfant et entraîne une certaine dépendance
affective réciproque.
Chaque relation est différente, les principes déducation
dune famille, les besoins (médicaux, affectifs etc.) dun
enfant aussi. Il ny a pas de règle fixe. Le co-dodo répond
aux attentes de certains et peut ne pas en satisfaire dautres.
Michelle, Maman de Laure (11 ans), Nicolas (9 ans) et Tiphaine (5 ans
1/2).
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