Ma césarienne traumatisante
J'ai connu mon premier gynécologue alors que j'avais 19 ans (celui
qui a suivi ma grossesse et m'a opéré de la césarienne).
Ma mère n'a jamais voulu me faire prescrire la pillule car elle
disait qu'il vallait mieux faire l'amour avec des préservatifs
pour éviter les MST. Seulement, un jour il m'est arrivé
d'avoir mes règles pendant un mois complet. J'en ai parlé
à ma mère qui a pris rendez vous chez son gynécologue.
Nous nous y rendons. Le médecin m'explique ce qu'il va faire, me
décontracte et me fait une échographie pelvienne. Il remarque
des kystes aux ovaires et me rassure en me disant qu'ils vont partir comme
ils sont venus et qu'il n'y a rien à craindre pour avoir des enfants.
Il me prescrit la pillule pour régulariser tout ça. Bien
qu'il était, cette fois-ci, doux, attentionné, prévenant
et gentil, j'ai décidé plus tard de consulter un autre gynécologue
car il m'était difficile de me déplacer puisse que je n'avais
pas le permis. J'ai donc consulté deux femmes gynécologues
mais je n'en ai pas été satisfaite à cause de leurs
remarques sur mon physique. Les 5 premiers mois de ma grossesse se passent bien. En fait, mon gynécologue ne s'occupait que des échographies, les visites mensuelles se faisaient par une remplaçante. Fin juillet, mon gynécologue me prescrit le test pour voir mon
taux de diabète. Malgré mon mécontentement, je vais
le faire. Puis je vais chercher mes résultats. Rien ne m'indiquait
que j'avais un peu de diabète puisse que sur l'analyse il n'y avait
aucune fourchette permettant de voir où je me situais. Et puisse
que mon médecin ne m'a pas téléphoné
j'ai donc pensé que tout était parfait. Début septembre, mon mari et moi devions nous rendre à un mariage à 300 kms de chez nous. Pour ne pas prendre de risque, j'ai décidé de voir mon médecin généraliste pour un toucher vaginal. Comme tout était OK, je pouvais y aller sans problème. Elle m'a bien précisé que les touchers vaginaux ne se faisaient qu'une fois par mois. Donc, après ce mariage, j'avais rendez vous pour l'échographie du 8 ème mois. J'avais une boule au ventre de le rencontrer à nouveau. Il ouvre mon dossier, mais ne me parle pas du résultat du test de glucose. En fait, tout était négatif. Il veut pour me faire un toucher, alors je lui explique ce que j'ai dû faire avant d'aller au mariage et là il me dit que j'ai bien fait. J'étais très étonnée de sa réaction. Il commence l'échographie, il annonce à mon mari et à moi que le petit est en siège et qu'il faudra faire une césarienne car la position du bébé en siège complet ne permettra pas à sa tête de passer. Mais en aucun cas il nous a parlé de version, radio du bassin ou autre. C'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ! J'étais tellement écoeurée que je n'ai même pas regardé l'écran. Une fois la visite terminée, la secrétaire nous donne un autre rendez vous pour la visite du 9ème mois, soit le samedi 9 octobre. Ce laps de temps entre ces deux rendez vous, pouvait permettre au bébé de se retourner, de prévoir une version ou une radio du bassin. J'avais aussi pensé à voir une sage femme libérale mais les 2 seules qui accouchent à la clinique étaient prises le jour de la date prévue de mon accouchement. J'avais donc bien l'intention de parler avec mon gynécologue des possibilités d'accoucher naturellement mais il en a été décidé autrement . Entre temps, je me documente à travers internet et des magazines de grossesse. Le déroulement des accouchements décrits sur le net et dans les magazines, ne me plait pas du tout. Beaucoup de choses me paraissent trop médicalisées pour une chose aussi naturelle qu'un accouchement. Comme je n'avais aucunement l'intention de subir mon accouchement mais de le vivre pleinement, d'en être l'actrice. J'ai décidé de faire un projet d'accouchement qui exprimait mes désirs. Je l'ai envoyé à mon gynécologue 2 semaines avant ma visite afin qu'il puisse le lire à tête reposée, pour que l'on puisse en parler ouvertement. C'était mon droit de faire ce projet, du moment qu'il ne mettait pas ma vie et celle de mon bébé en danger. Arrive enfin ce jour, ce fameux samedi 9 octobre. Je me rend dans son cabinet avec mon mari le samedi 9 cotobre. Il commence notre visite par m'incendier. Pour lui mon projet était inconcevable, il ne voulait en aucun cas adhérer à mon torchon de peur de représailles avec la justice. Il a même osé dire à mon mari : " Vous êtes solidaire de votre femme, vous n'avez pas honte ? ! ". Je n'avais même pas de place dans son monologue pour pouvoir y mettre un mot, comme les fois d'avant. Puis il me parle de l'épisiotomie, cette fameuse coupure que je n'ai pas du tout envie de subir. Il a essayé de me faire croire que les épsiotomie existent pour en faire et que si on n'en fait pas, on risque une déchirure grave pouvant déchirer l'anus et provoquer des incontinences pour aller à la selle. J'ai donc, vu qu'il n'y avait aucune possibilité d'obtenir quoi que ce soit de sa part. Enfin, il me demande " On continue l'aventure ensemble ? Vous me faites confiance ? " C'est avec un petit oui mais sans conviction que je lui répond. J'ai tout oublié à ce moment là, j'ai vraiment oublié de lui parler de version, radio du bassin . J'étais dans un tel état qu'à la prise de la tension j'étais à 15,5. A la visite, il me palpe le ventre pour voir la position du petit, il pense qu'il est en bonne position. Il retate à nouveau puis voit que mon petit est toujours en siège complet et que je contracte. Puis il me fait le toucher vaginal et là il remarque que le travail avait commencé. C'est là qu'il ose me dire " si vous n'aviez pas de contractions, j'aurai essayé la version. ". J'étais super heureuse d'entendre cela. (Cà fait depuis septembre qu'il savait que mon petit était en siège, alors pourquoi n'a-t-il rien fait avant ?). D'autant plus que ces soi disantes contractions je ne les sentais pas. Il a donc décidé de programmer une césarienne pour lundi 11 dans la matiné. Puis, pour ne pas prendre de risques, a préféré me mettre en surveillance à la clinique pour que je ne perde pas la poche des eaux chez moi. Cela a été un choc pour mon mari et moi car nous nous y attendions pas du tout, notre entourage non plus d'ailleurs. Nous avons mangé chez mes beaux parents, sommes rentrés quelques minutes chez nous afin de préparer les dernières affaires à mettre dans ma valise, puis sommes partis à la clinique pour 15h30. Enfin arrivés, je suis prise en charge par une sage femme pas très aimable. Déjà elle ose nous dire " on vous attendait depuis ce matin ". Ah bon ! Elle est bien bonne celle-là ! Mon gynécologue nous a bien précisé que nous avions le temps de nous y rendre. En plus, elle plante mon mari avac ma valise et tout le bataclan devant le sas de l'entrée des salles d'accouchement. Avant le touchervaginal elle me met un bassin sous les fesses. Tiens ! Comme c'est bizarre, c'est la première fois que j'ai droit au bassin sous les fesses depuis que l'on me fait des touchers vaginaux ! Elle m'a fait un de ces mal de chien. Je me suis même demandé après coup, si elle ne m'a pas fait un décollement de membranes. Certes, j'en ai jamais eu, mais il me semble suffisamment renseignée pour dire qu'il s'agissait de çà, sinon comment expliquer la cuvette sous les fesses ? Et puis, j'ai perdu mon bouchon dans la soirée. Elle ne m'a même pas dit où j'en étais au niveau du travail comme mon gynécologue. Puis elle me pose le monitoring et commence à me mettre sous perfusion. Là je n'ai pas aimé car elle m'a fait des trucs sans m'en avertir, déjà qu'elle m'a fait bien mal lors du tripotage ! Puis, une fois que tout était contrôlé, elle m'a fait installé dans une chambre. Une autre sage femme est venue dans ma chambre pour voir si tout se passait bien, et là je lui ai demandé ce qu'il y avait dans mes perfusions. C'est là que j'ai su qu'il y avait du spasfon mais aussi une perfusion à base de glucose pour maintenir la veine. N'importe quoi, je faisais du diabète gestationnel ! Enfin, samedi et même la nuit, j'ai eu le droit à prise de température, changement de perfusion Le pire c'est samedi soir, quand mon mari a décidé de rester avec moi pour la nuit, la sage femme de nuit, (très aimable aussi), à sorti, " je ne crois pas que ce monsieur va dormir ici cette nuit ". Et là je lui ai répondu que nous avions l'autorisation de mon gynécologue qui est de garde dans cette clinique, même si ce n'était pas vrai. Et là elle n'a plus rien dit. Dimanche 10 octobre dans l'après midi, la famille de mon mari
vient déjà me rendre visite. Puis au bout d'un moment, une
aide soignante vient me chercher pour me raser. Même si elle était
très gentille, je n'ai pas apprécier le fait que l'on me
rase sauvagement à sec. Le pire est que j'ai eu un rasage intégral,
c'est à dire du haut des genoux jusqu'au nombril, sans oublier
mon sexe complet. Bref, j'étais vraiment contente de ressembler
à une petite fille ! Sans oublier qu'elle m'a rasé mon espèce
de goutte de sang sur ma cuisse : " je suis désolée,
ça saigne un peu ! ". Le pire reste à venir, elle me
ramène dans ma chambre puis me donne une espèce de poire
à mettre dans l'anus pour faire un lavement, un mélange
de 100ml ! Ainsi qu'une belle blouse très sexy ouverte derrière
et une charlotte à mettre sur les cheveux. J'ai oublié aussi
la bétadine pour se doucher avec. Ma césarienne était
prévue pour lundi dans la matinée, je devais me préparer
avec tout ça pour lundi 7h. Finalement, il en a été
décidé autrement. L'anesthésiste est passé
en fin d'après midi pour faire un dernier bilan. Il me propose
la péridurale ou l'anesthésie générale. Sans
hésiter, j'ai dit que je voulais la péridurale car elle
me permettait de voir mon bébé tout de suite après
l'opération alors qu'avec l'anesthésie générale
je ne voulais pas que mon bébé soit endormi comme moi au
risque qu'il ne se réveille jamais. Et puis il m'annonce que comme
il n'y a qu'une salle d'opération, mon gynécologue ne pouvait
qu'avoir le créneau horaire 12h-15h pour ma césarienne.
Alors l'anesthésiste m'a permise de diner le dimanche soir et de
petit déjeuner le lundi matin. La journée du lundi 11 se passe. La seule chose que l'on a su me faire ce jour là, c'est me coller du dafalgan sous perfusion alors que j'avais encore le cathéter au cas où j'avais besoin d'une petite injection. J'étais encore sous sonde urinaire, bien voyante par les personnes qui me rendaient visite. Aucun membre du personnel n'est venu me voir pour me demander si tout allait bien. Mon mari me quitte le soir, j'avais toujours ma sonde urinaire. Comme si j'étais impotente pour uriner dans un bassin ! En fait, elle m'a été enlevée dans la nuit du lundi à mardi à 5h du matin très précisément. Je ne pouvais pas me lever toute seule. Pour aller aux toilettes j'ai du attendre les aides soignantes mardi à 9h pour qu'elles m'aident à me lever de mon lit. Mardi 12 octobre matin, j'ai pu donc faire ma toilette et aller uriner. (Je précise que depuis cette sonde, je pisse de travers, j'en met partout comme les hommes et j'ai mal à la vessie). Une fois propre, j'avais décidé de ne pas me remettre au lit, j'étais bien décidée à aller voir mon fils à la nurserie avec ma perfusion car j'en pouvais plus de ne pas le voir. Une sage femme très sympa, m'a vu dans le couloir, elle m'a dit " je vois que vous vous remettez vite ! " Je lui ai répondu que c'était pour mon fils que je faisais ça. Elle m'a accompagnée jusqu'à la nurserie, et là elle m'a retiré les perfusions. (Si je n'avais pas décidé d'aller voir mon fils, quand m'aurait-on retiré cette perfusion ?) Ce jour là, une élève infirmière donnait le bain à mon fils pour son évaluation. C'était prévu qu'elle s'en occupe mais je n'étais pas sensée venir ni y assister. Je ne vous raconte pas la tête qu'elle a fait en me trouvant ici. Mais tout s'est bien passé. Mercredi 13 après midi, mon gynécologue vient me rendre visite avec une sage femme. Là il me dit qu'on peut enlever une agraffe sur 2 mais comme on était l'après midi cela ne s'est fait que le jeudi. Je n'ai pas eu ma montée de lait rapidement. Mon petit hurlait car j'avais beau lui donner le sein, il avait faim. De plus, gourmand comme il est, il m'a blessé les deux mamelons. Une puéricultrice est venue me rendre visite mercredi soir pour voir si tout se passe bien. Je lui ai dit que c'était difficile pour moi car j'avais les seins blessés et que j'ai du mal a donner le sein car ça fait mal. Là elle m'a sorti que c'est peut être de ma faute car je dois mal lui donner le sein. C'est peut être possible mais ce n'est pas une raison pour le dire comme ça. De plus, elle a vu que mon petit avait une sucette dans la bouche. Elle s'est mise à hurler et m'a dit que ce n'était pas bien de donner la sucette et tatati et tatata Enfin, je me suis mise à pleurer et là elle était contente de ce qu'elle a fait " pleurez, ça vous fera du bien ! ". Avant de quitter ma chambre, elle me propose de passer à la nurserie pour que je lui montre comment je donne la tétée à mon petit. Je passe donc avec mon mari et là je lui montre. Elle constate que je me débrouille très bien mais que si mon sein est blessé c'est uniquement de la faute à mon bébé car il est trop vorace. De là je lui demande conseil quand au fameux bout de sein qui existe pour continuer à lui donner et là elle m'en offre une paire. C'est magique quand même avec la communication ! Jeudi 14 matin, on m'enlève une agraffe sur 2. Le gynécologue repasse, regarde mon pensement et ordonne que l'on me retire mes autres agraffes vendredi et que je peux sortir samedi. Je me réjouis et me dit que je suis bientôt guérie. Vendredi 15, on m'enlève les autres agraffes. On m'a dit qu'il fallait que je laisse la cicatrice à l'air libre chez moi, ce que j'ai fait. Lors de mon séjour, j'ai remarqué que dans cette clinique, on venait régulièrement me donner des soins même dans la nuit au point de me réveiller, quand j'étais sous perfusion. Une fois les perfusions enlevées, on ne vient plus vous voir pour vous demander si çà va, alors que ça n'allait pas du tout. Je me plaignais d'avoir mal au dos, je blaguais même sur le fait que comme j'étais dans un hôpital clinique que je pouvais avoir un kiné et un psy. Tout le monde rigolait, mais moi je ne rigolais pas. J'avais vraiment envie que l'on fasse quelque chose pour mon dos douloureux. J'avais mal comme si j'étais courbaturée à cause d'un état grippal. Samedi 16 octobre matin, je rentre chez moi. J'étais très heureuse mais je n'ai pas compris pourquoi j'avais encore si mal au dos. Une tante qui a eu la péridurale m'a dit qu'elle avait exactement les mêmes symptômes que moi, que ce serait des suites de la péridurale. Enfin, si c'est ça la péridurale, je n'en voudrais plus du tout ! Puis le week end passe. Lundi 18, je constate que j'ai du sang sur le haut de ma culotte. C'est
pas grave, je pense que c'est normal. Mais dans la nuit du mardi au mercredi
je constate que j'ai tâché tous mes draps. Je décide
d'aller voir mon médecin traitant. Elle comprime la plaie au moins
pendant 1 quart d'heure et remarque que ça saigne toujours. Elle
décide donc de faire un point de suture. Elle m'a dit aussi que
les agraffes ne s'otaient qu'au bout de 10 jours et pas 3 jours comme
ils l'ont fait à la clinique. C'est vrai que je cicatrise vite,
mais quand même
. J'en ai profité aussi de lui poser
la question à savoir " est ce que c'est normal que j'ai eu
autant mal lors de ma césarienne ? " et " quelle est
la différence entre une rachi anesthésie et une péridurale
?". Elle m'a répondu que ce n'était pas normal que
j'ai tout ressenti et qu'en fait on aurait pas du me faire une péridurale
mais une rachi. A la clinique on s'est bien gardé de me dire que
j'avais le choix. Or lorsque l'anesthésiste est passé il
ne m'a pas laissé de choix, c'était la péridurale
point barre ! Il faut quand même que je précise, la clinique où
je suis allée est très réputée mais ce que
je ne concois pas c'est le manque d'humanité mais aussi le manque
d'hygiène. La chambre que j'occupais avait une douche où
les joints étaient moisis. Vous trouvez cela normal ? Et puis,
j'ai su 2 semaines après la mise au monde de mon enfant, que la
clinique était au courant du fameux projet que j'avais l'intention
de faire signer à monn gynécologue. En fait, ma mère
connaît une infirmière puéricultrice qui l'a rencontré
le jour de la naissance puisse que ma mère était venue me
rendre visite. C'est de là que cette infirmière a tout raconté
à ma mère. Et puis ma mère m'a répété
ce qui avait été dit. Apparemment, mon projet a dû
faire certainement parler de moi mais pas forcément en bien. Je
ne comprend pas l'attitude de mon gynécologue quant à ce
projet, il n'aurait jamais dû en parler à cette clinique
surtout s'il ne voulait pas y adhérer. Voilà mon histoire. Je ne souhaite pas de compassion ni autre. Je voudrai que toutes les femmes puissent aussi s'exprimer sur leur accouchement douloureux comme le mien Merci de m'avoir lu Virginie |