Comment les aînés vivent-ils les cris de leur maman lors d'un accouchement à domicile ?

Pour la première fois, en accouchant à la maison de Noé, notre sixième enfant, j'ai poussé un cri... un cri profond... Cela en a réveillé certains, d'autres pas... les réveillés sont arrivés en courant... Baptiste, 10 ans, n'a pas eu peur... il a pensé "le bébé est sorti"... Hugo 14 ans a eu la trouille lui mais ce n'est pas tant le cri que la phrase que j'ai prononcée "pourquoi le bébé ne sort pas ?" (cordon autour du cou)... mes filles (12 et 6 ans) et Jules, 8 ans, n'ont pas été réveillés...
J'ai crié aussi, sans réelle provocation, mais avec l'idée que je pouvais crier alors qu'à la clinique ce n'était pas possible et j'avais aussi envie d'être le plus discrète possible d'autant que je ne voulais pas de péridurale...
Ce cri m'a fait du bien mais sans plus... je crois que j'ai "besoin" encore d'un accouchement à domicile pour pouvoir vivre plus intensément ce que je ne m'étais pas autorisée jusqu'à présent.

Je n'ai pas envie de dire que cette douleur est "horrible" parce qu'au fur et à mesure de mes accouchements je me suis rendue compte que l'utérus se contractait pour faire sortir mon bébé et que c'était ma résistance à moi qui me faisait mal. Ma mère ne m'a pas préparée du tout à cela, la société non plus.
Pour ma fille, Emma (la cinquième) je n'ai pas eu mal... sauf quand le gynéco a tourné le bébé dans mon ventre...
Pour Noé, les contractions ont été un peu plus douloureuses parce que j'avais de l'appréhension d'accoucher à la maison et en même temps mon "expérience" en la matière m'a autorisée pas mal de choses que je ne soupçonnais pas... se lever, marcher, aller aux toilettes, rester debout, accoucher accroupie, sans épisiotomie, sans être rasée, sans perfusion, en silence, en poussant un cri, en parlant à mon mari, très efficace dans ce contexte, à crier ma joie, mon bonheur, à le répéter à l'envi...
La douleur m'en dit long sur mon état d'âme... elle est précieuse même si je cherche à la canaliser de plus en plus pour qu'elle ne soit plus une "douleur" mais une alliée.

Je pense que les enfants ont leur propre interprétation du cri ou des cris qu'ils vont entendre, qu'ils sont peut-être plus sensibles à la "douleur" que contient le cri plus qu'au cri lui-même... c'est pourquoi je préférais me taire avant... cela n'a pas empêché mon fils aîné d'avoir eu peur...
Cela dépend de ce que l'on désire faire voir ou faire entendre à nos enfants... Au début, je n'étais pas contre l'idée que les enfants assistent à l'accouchement et puis noé est arrivé la nuit, pour ne pas dire à l'aube du matin et c'était bien ainsi... Je n'étais pas encore assez préparée, j'avais encore trop de questions et je n'étais pas toujours maître de mes questions et surtout de leur tonalité...

Valérie et Bertrand, Hugo 14 ans, Océane bientôt 12 ans, Baptiste 10 ans, Jules bientôt 8 ans, Emma bientôt 6 ans et Noé du 13 novembre 2004...