Dans un an, lorqu'on fêtera le 1° anniversaire de Jézabel,
ce sera aussi la fête de mon accouchement, le seul réel,
visible, vécu, senti, ressenti dans mes tripes.
Depuis mars dernier, une petite fille poussait dans mon ventre. Le cinquième
bébé que je portait, mais deja si différente, si
attendue, si désirée.
Elle va mettre 9 mois à venir nous retrouver, le temps de laisser
sa maman répondre aux questions qu'elle se pose encore. Et des
questions, c'est pas ce qu'il va manquer. Porter un cinquième bébé
après deux césariennes, à 37 ans, avec la vie qu'on
mène, ah lala, suicide ?
Je savais que mon corps était déjà 'fatigué'
par tout ce que je lui avais fait subir ces dix dernières années,
je savais qu'il en avait assez d'etre malmené, dirigé, contrôlé.
Pourtant, il me fallait vivre cette derniere aventure, porter la vie encore
une fois, pour savoir, pour comprendre, pour renaître, pour revivre,
pour en finir définitivement avec mes démons, les abattre
pour de bon ! Notre mode de vie a deja beaucoup changé depuis la
naissance de Titouan il y a 2 ans, mais là, c'était une
tranche de vie si extraordinaire !
Tout au long de ce chemin, il y a eu des embûches, bien sur, des
prévisibles, des imprévisibles, des victoires, des défaites,
et au bout du compte, qu'est ce que j'ai appris, qu'est ce que j'ai grandi
! Le chemin que j'ai parcouru pendant ces derniers mois, je n'ai pas fait
le même pendant les 15 dernières années, et je ne
sais pas si je serai capable de refaire la même chose encore une
fois dans ma vie, bien que ?! Cette grossesse serait différente,
et l'a été. Depuis longtemps, on savait avec Didier que
tout serait autre. Il était hors de question de revivre des naissances
comme celles de Baptiste et Titouan. Jézabel est née vraiment
différement.même si l'issue est restée la même,
même si cette fichue cicatrice a été encore ouverte,
pour la troisième et dernière fois, elle n'a pas été
refermée de la même façon. car la, c'est moi qui ai
decidé, compris, et agis.
Dans un an, lorqu'on fêtera le 1° anniversaire de Jézabel,
ce sera aussi la fête de mon accouchement, le seul réel,
visible, vécu, senti, ressenti dans mes tripes.
Je crois ne jamais avoir eu une telle confiance en moi, en mes capacités
physiques et mentales. Didier m'a aidé, c'est sûr, et son
rôle est loin d'être minime dans toute cette aventure, j'ai
fait face à pas mal de choses grâce à lui. Pourtant,
pour lui, j'ai aussi du affronter le plus gros obstacle qui se dressait
devant moi : le milieu médical, mais finalement, il avait raison
?! Choisir un lieu d'accueil a été une tâche très
délicate, et l'histoire de notre projet d'accouchement 'écrit'
a remué énormément de choses partout, et a fait refléchir
ce milieu médical !
Il a fallu argumenter, discuter, expliquer, remettre en question des choix,
des idées, mais au bout du compte, quelle victoire !!!
D'ailleurs, c'est le deuxième prenom de Jézabel. Victoire
!
L'accouchement
Je vous raconte mon aventure ? Bon, je vais taper mes notes prises entre
deux contractions ;-) et puis je ferai ensuite un 'résumé
d'émotions', ok ?
Elle a commence le 24 novembre, relativement tôt le matin. vers
10h des contractions, des vraies, se font sentir. Bébé se
prépare à venir, enfin !
Je me mets àguetter, chaque contraction passe, et chaque heure,
quelques unes sont présentes, toutes identiques, qui préparent
le terrain pour que la nuit soit belle. Sophie (ma fille ainée)
rentre le soir tard, avion à l'heure, mais Didier a oublié
son passeport et pas facile de récuperer ma fille à l'aéroport
sans papiers. Enfin, entre temps, j'ai couché Titouan, et Baptiste
ira se coucher avec Sophie. J'ai pris un bain en attendant, j'ai mangé.
Il est 22h30, le travail a commencé, c'est sur. Les douleurs sont
bien là, en moi, très bas pourtant. J'ai souvent soif, je
me fait de la tisane. Didier y rajoutera toujours beaucoup de miel.
Lorsque tout le monde dort, le corps se réveille franchement. Je
vais passer les heures suivantes à changer regulierement de position.
Impossible de me coucher. Je marche beaucoup. Je n'ai pas vraiment mal,
j'attends chaque contraction et je l'accueille avec un sourire à
chaque fois. Une de plus, une de plus vers mon bébé. Je
vais souvent dans l'eau aussi. La baignoire me soulage énormement,
mais j'y ai froid au dos rapidement. Lorsque le rythme devient trop rapide
pour que je puisse rester calme, je retourne dans l'eau. Quand l'eau est
trop froide, je ressort. J'aime bien être dans l'eau à moitie
accroupie, une jambe repliée, l'autre presque tendue. En dehors
de l'eau, difficille de rester assise ou couchée, pendant la contraction,
je suis souvent accroupie, ou penchée en avant, les bras appuyés
contre le mur.
J'ai pas vraiment besoin de Didier, mais j'ai besoin qu'il soit là.
J'ai besoin de le voir.
Vers 2h30, Titouan s'est réveillé. Son papa le rassure,
mais n'a pas réussi à le rendormir. J'ai passé un
long moment dans l'eau à ce moment. Presque 2h d'affilée,
en ajoutant de l'eau chaude à chaque fois que j'avais froid. Les
contractions se rapprochaient, j'aimais le pouvoir de l'eau. J'étais
au chaud, bien, calme. Je buvais ma tisane entre 2 contractions, le temps
passait si vite.
Mais Titouan me réclamait beaucoup. Je suis sortie, et nous avons
alors eu un grand moment de tendresse. Il est venu téter, dans
mon lit. J'ai même réussi à m'allonger, et il me faisait
des calins, au ventre, et je lui expliquai que bientôt bébé
serait là aussi. Il a fini par aller se coucher dans les coussins
à la salle à manger, et s'endormir devant la télé
et un dessin animé. Je le reverrai le surlendemain.Vers 5h, je
commence à me demander si çà avance. Les contractions
restent 'identiques', mais j'aimerais savoir si mon bébé
descend, si mon travail est efficace. Je fatigue. J'ai faim. J'avais 'regardé'
le col vers minuit, et ma surprise avait été de taille !
Quel changement depuis l'été dernier !!! La, à 5h,
j'ai pas senti de changement. et bébé bougeait moins, peut
être plus bas, mais Didier me propose de téléphoner
à F.ma sage-femme, il est très tôt, et que va t elle
me dire ???? J'ai honte de la réveiller, de la déranger.
Didier insiste. Nous appellons. Je savais deja ce qu'elle allait me dire.
mais j'avais besoin de l'entendre de sa voix. " Si tu doutes, pars
" Oui, je doutes, je trouve que çà dure, c'est "
long " et j'ai l'impression que mon col ne bouge pas depuis quelques
temps. Je veux savoir. Je prends alors la decision, on pars pour Vitrolles.
Là-bas, il faudra peut être se battre, il faudra peut etre
repartir aussi vite, je ne sais pas ce qui nous attend. Mais j'ai besoin
d'une vérification professionnelle. Mon corps me trahit, m'ébranle
trop. A ce moment, je met machinalement quelques habits dans un sac. La
seule chose complète, c'est le dossier papier. Qui comprend le
dossier de Blandine sur la péri, et notre projet d'accouchement.
Les enfants dorment. Je ne les embrasse pas. Je pars en pensant à
MaryPascal, Didier pleure, mais réveille Sophie. Ce départ
est un drame sur les premiers kilomètres. Beaucoup de circulation.
Je suis couchée sur la banquette arrière. Chaque contraction
est un calvaire. Je pleure, Didier aussi. C'est comme si je partais à
l'abattoir. Pourtant, j'ai pas peur, je suis seulement fatiguée.
Je veux savoir.
On fait une pause chez les CRS. la poche des eaux s'est perçée.
Heu, pas de rapport entre les deux, les CRS etaient sur le chemin, et
avaient un grand parking ;-) Je vais rester accroupie pendant le reste
du voyage, c'est dur, mais je suis mieux à la verticale.
L'arrivée reste un moment épique !!!
L'accueil n'est pas des plus chaleureux. Didier a téléphoné
avant notre depart pour prévenir que nous arrivions. Tout le monde
nous connaît, sans nous connaître. Une jeune femme me conduit
vers la salle d'examen, toucher, verdict ? je lui dit 5/6, elle me dit
. bien vu, pile poil, 5/6 ! Monitoring, tout va bien, position très
inconfortable qui bien sûr fait tout bouger, le passage dans la
salle durera presque 1h car je bouge trop !!! mais bon, on négocie,
et les enregistrements seront ok.. Ouf.
Bien sur, prises de sang pendant ce laps de temps. Je pensais que çà
serait plus calvaire. En fait, j'etais tellement bien d'être arrivée,
et puis je papote avec la fille du labo, et on fait connaissance avec
Elodie, cette jeune sage-femme qui va s'occuper de nous. Elle a lu le
projet, était au staff, nous connaît. Apres l'enregistrement,
elle nous dit qu'on va discuter avec le médecin de garde, pour
savoir 'ce qu'on fait ".. Et oui. notre projet arrive alors tout
à propos ! Le médecin de garde est jeune aussi, et les choses
seront tres claires et franches de toute part. Il demande la même
chose que mon médecin, monitoring déambulatoire constant
et voie veineuse. Des qu'un signe de faiblesse apparaît, on part
au bloc. OK. Nous le savons. Je lui dit tout de suite ce que je sais depuis
longtemps : quelle que soit l'issue de cette naissance, elle sera belle.
Ensuite, à nous de gérer le temps et le travail. Pas d'autre
exigence de sa part. Je lui dit que j'ai commencé les contractions
à minuit, çà me donne une laps de temps acceptable
selon ses critères. Ce ne sont pas les miens. ;-)
Nous partons alors dans la 'salle de travail' et voilà le calme,
la lumière douce, la baignoire, enfin ! Le monito est installé,
et l'enregistrement se fait en dehors de la salle, nous n'avons pas le
bip bip dans les oreilles et seulement un fil me relie au monde médical.
Elodie viendra au bout de son heure réglementaire pour un toucher.
Je lui dit ok mais je reste dans l'eau .. elle rigole en me disant : allez,
on essaye, elle avait bien sur jamais fait çà. Ses gestes
sont surs. Elle ne fera jamais mal. Je prends confiance en elle. Elle
entame facilement le dialogue, Didier la chambrera souvent. Nous saurons
un peu plus tard qu'elle travaille depuis. 4 mois en salle d'accouchement.
Elle me dit qu'il faudra sortir dans quelque temps pour percer la poche
qui ne sert à rien à part à bloquer la descente de
bébé. Bof. j'ai pas envie de bouger, je suis bien là.
Je lui dit encore 1 cm et je sors.
Je sortirai à plus de 7. On s'installe en salle d'accouchement.
on avance, je recommence à y croire vraiment à cette naissance.
J'ai confiance en Elodie, j'ai confiance en moi. Je vais y arriver. La
salle est très calme aussi, petite, un grand fauteil vert me tend
les bras. Quelle gym pour y monter ! D'ailleurs je vais vite redescendre.
La poche perçée, je me rassois vite. Je sens tout de suite
la différence. Bébé descend presque tout de suite,
après deux contractions. Celles si se rapprochent vite. Je suis
bien dans deux positions : assise sur le bord de la table, ou debout,
et Didier est derrière moi. Elodie nous laisse faire. Elle attend
avec nous. Elle a tout son temps, personne ne travaille en meme temps
que moi. Nos regards se croisent souvent. La confiance est là.
J'ai besoin d'elle, je le sais. Didier me massera souvent le dos. Bébé
descend, elle est bas, très bas. Je commence à ressentir
autre chose. Mon médecin passe nous voir. Il est très "content"
de voir que je suis "déjà" là !!!!
Il est midi. Il va se passer un peu moins d'une demie heure lorsque vont
commencer les besoins de pousser. Elodie me demande de remonter sur la
table. Elle me rassure, mais assise là, je ressens nettement moins
la poussée. Je suis pas bien installée. Elle me dit qu'il
reste un peu de col, mais c'est pas grave. Si je veut pousser, je pousse.
J'attends les envies. Pourtant il faut que je redescende. Je pousse mal
assise. Il faut que je reste accroupie, desolée. Didier va me masser
le dos. Encore. Je remonte, je redescends. Mais là, çà
va durer trop longtemps. Je fatigue et bébé descend tres
peu à chaque poussée. Elodie me rassure en me disant que
la tête est 'pas mal', bien positionée, et que le passage
est 'pas facile'. Je vais y arriver. Didier discute avec la puéricultrice
dehors. Nous savons que les pédiatres ont refusé la prise
en charge de bébé, suite au projet. Une lettre a été
faite. On s'en fout. Bébé arrive, il est presque là.
Mais je suis crevée. Je demande une pause. Il est 14h.
Le médecin intervient. Il me propose de retourner dans l'eau. Me
reposer. On reprendra apres une pause. Reposez vous dit il. On a encore
le temps. L'eau me calme, me détend, mais les poussées commencent
à faire mal. Faire mal. Jamais jusqu'à présent je
n'ai eu mal. Tiens. Voilà deux mots que je ne pensais pas croiser
sur cette route : faire mal. Didier me réconforte. Elodie part
pour une autre naissance. Je m'allonge complètement dans l'eau.
La baignoire est grande, bébé peut meme y naître.
Pourquoi pas ! Pourtant, là, les contractions s'espacent. Les besoins
de pousser aussi. A chaque poussée j'ai mal. Je demande à
Didier de me laisser seule. J'ai besoin de faire le point. Je sais à
ce moment que ça ne va pas. Mon corps fatigue. J'ai vraiment mal.
Je reste une vingtaine de minutes à attendre un répit qui
ne viendra pas.
Ma décision est prise. Il faut arrêter. Bébé
ne descend plus. J'ai mal. Je dois partir au bloc. Elodie revient avec
Didier. Il s'effondre en entendant mes mots. Elodie va chercher le médecin,
qui me dira que depuis 2h, le travail devenant 'sans effet', il faut partir.
Je ne suis pas triste. Loin de là. Didier si. Là va commencer
un sacré calvaire. L'attente de l'anesthésiste, l'attente
du bloc. J'ai vraiment mal, à chaque contraction, les poussées
sont horribles. Je suis accroupie, et je perds du sang. Il y en plein
le sol de la salle. J'en suis à demander à Elodie un calmant
!!!!!!! Elle vérifiera par acquis de conscience l'état du
col avant que je parte au bloc : çà n'a pas bougé.
bébé est remonté, malgré les poussées.
Didier est un peu paumé. Il demande à venir au bloc, demande
refusée. Je veux qu'Elodie vienne, elle peut pas. Par contre, Nathalie,
la puéricultrice viendra avec moi et ne me quittera pas. Elle accueillera
le bébé, passera un moment avec le pédiatre, tiens
il sera là ??? Et oui, obligé ! Et viendra me donner bébé.
Elle sera merveilleuse.
Le reste, au bloc, reste classique. Toujours la même ambiance de
franche rigolade pour atténuer la situation. On me fait rire une
fois la piqûre faite (rachi anesthésie, je sens plus rien
dans les 15 secondes qui suivent la piqûre). L'opération
sera longue, Didier s'inquiète. Les intervenants médicaux
ont été, bien sur, parfaits. Ils m'ont expliqué ce
qu'ils faisaient. Il ne m'ont rien dit quand au sexe de bébé.
Je vais le découvrir moi même, et la rencontre furtive est
belle et chaude.
Jézabel est née à 17h15, le 25 novembre, soit plus
de 24 heures apres le début des contractions régulières.
Je ne travaillerai jamais vite fait, bien fait !!!! Elle va m'être
vite rendue. Je n'ai pas les bras attachés, je la tiens, avec le
soutien de N.
Elle est belle, ne têtera pas de suite, elle a du être 'aspirée'
pour cause de méconium émis. Quand, on ne sait pas. Elle
a stressé elle aussi. Elle crache encore pas mal de merdouilles
verdâtres, mais qu'elle est belle. Elle ne subira rien d'autre.
Pas de pesée, pas d'habillage. Elle va retrouver son papa, qui
va la réchauffer, et fera une bonne séance de peau à
peau en attendant maman.
Je trouve la fermeture longue. Je pose des questions. Le docteur me répond
: "Ben, belle déchirure quand même, je prend mon temps."
Quoi ???? Déchirure ???? Ben voui, votre utérus n'a pas
résisté. Je vous déconseille une sixième grossesse.
Votre utérus ne résistera plus. Et ben, quelle surprise
de taille. sur le coup j'enregistre, mais sans plus.
En sortant du bloc, le docteur verra Didier en lui disant : "Vous
m'avez légèrement menti en me disant que le travail avait
commencé à minuit.. Vu l'état de l'utérus,
déchiré sur la moitié de son épaisseur. Qui
plus est, la paroi était très fine. Pas de 6° grossesse,
s'il vous plait."
Bref, moi, je sais rien de tout çà, je passe par la case
salle de réveil pendant 1/4 d'heure avant d'intégrer le
service (je devais y rester 1h...). Là dans une salle a part, Didier
me rejoint avec Jézabel. Il est 18h 30, elle commence ses tétées.
Jézabel est dans mes bras, elle ne va pratiquement pas les quitter
pendant une semaine.
Nous appellons nos enfants, puis Andreine, et Françoise B. (qui
n'est pas la !)...
Emotions
J'ai accouché. Par voie haute encore une fois. non, pas vraiment
encore une fois... d'ailleurs ! Je suis fière de moi. Enfin !
J'ai su écouter mon corps jusqu'au bout. Presque jusqu'au bout.
??? Je n'ai pas ete malmenée. J'ai senti mon corps bouger, j'ai
senti ma fille descendre et ouvrir le passage. Qu'elle ne passera jamais.
Jamais je ne saurai si elle aurait pu passer...
Moi je sais que je ne pouvais plus la mener à bon port sans encombre.
J'ai dit STOP. Et on m'a écoutée. On m'a écoutée
du début à la fin. Je suis tellement heureuse d'avoir accompagné
ma fille si loin dans cette aventure.
Mon corps s'en souviendra longtemps.
J'ai eu plus mal dans tout le corps que dans le ventre pendant la semaine
a la maternité. J'avais mal aux bras, au dos, au sacrum !!!! bébé
etait passée par la, et la cicatrice de la césarienne etait
peu de choses à comparer du reste.
Je continuais de découvrir mon corps apres la naissance.Quelle
surprise. !
J'ai ressenti plus de choses en une nuit et une matinée qu'en
4 accouchements précédents.
J'ai revécu aussi beaucoup de choses pendant cette nuit chez moi.
Je suis heureuse d'avoir passé ces heures chez moi. J'y ai compris
beaucoup de choses sur mon passé. J'ai beaucoup pensé à
mon fils aîné, à ce premier accouchement, si seule,
loin de toute humanité.
Aujourd'hui je ne sais pas ce qu'il aurait pu se passer si j'etais restée
chez moi, ce que désirais le plus au monde.
Je ne peux qu'extrapoler avec les informations glanées.et les
scénarios catastrophes ne me plaisent pas trop.
Alors je préfère dire que mon corps avait besoin de ce contact
'professionnel'. Cette naissance m'a réconcilée avec la
médecine. enfin, avec certains membres de la profession.
Moi qui rêvais de donner la vie le plus simplement possible, mon
corps en a décidé autrement.
Oui, bien sûr, de l'amertume. Oui, bien sûr, je ne pourrai
jamais savoir, connaître, sentir, ressentir certaines choses.
.
Et bien, tant pis. Avec 10 ans de moins et une cicatrice en moins çà
aurait certainement été possible. Mais j'avais deja un si
lourd passé. Sans parler de tout ce que j'ai fait subir à
mon corps ces 7 dernieres années. C'est une autre histoire.
Aujourd'hui j'ai éliminé 95% de mes doutes et de mes peurs.
J'ai traversé un désert, découvert une oasis, j'y
ai bu, et j'ai redonné la vie. J'ai une petite fille, Jézabel.
Elle est magnifique. Elle, peut être, savait ? Moi, j'ai fait ce
que j'ai pu, encore une fois, avec ce que j'avais. Mais cette fois, je
savais. Je savais car j'ai écouté. J'ai tellement grandi
que j'ai l'impression de faire 1m80, moi qui ne mesure que 1m55 ;-))))))
Quel chemin !
Quelle est belle la victoire sur soi-même !!!!!
Le séjour.
Un petit mot sur la semaine passée là bas, loin de mes
grands.
Encore une fois, le projet d'accouchement a fait son travail. Personne
ne m'a 'cassé " les pieds. Juste une entrave au contrat :
le bain du premier jour, fait sans moi, clouée au lit par la douleur.
J'ai rien vu de mon lit. J'ai su 3 jours après que la nana lui
avait colle des gouttes dans les yeux et une dose de vit.K A chaque fois
que je l'ai croisée, elle baissait les yeux. Pas un bonjour, pas
un merde. C'est la seule.
Tout le 'reste' du personnel a été aux petits soins. Beaucoup
de discussions avec Nathalie et Elodie. Elodie a vecu aussi un bel accouchement,
et elle est tellement jeune qu'elle en vivra d'autres j'espère.
Mais elle n'est pas du tout optimiste, 90% de péridurales, sans
parler des déclenchements. Je lui transmettrai les liens des listes
de discussions. Elle est tres intéressée par les expériences
des uns et des autres. Elle ne demande qu'à apprendre et était
impressionnée de la façon dont j'attendais mes contractions,
en souriant.
Merci à vous... merci la liste (liste-naissance).
Ce chemin, je l'ai aimé. J'y reviendrai souvent je pense. J'ai
encore à apprendre, à comprendre.
Merci à vous tous, co-listierEs, pour votre écoute, vos
phrases, votre amitié.
Natalie
Je viens donc vous raconter l'épilogue de la naissance de Jezabel,
la visite post césa., la visite pour récupérer le
dossier quoi ;-)
D'abord le doc n'avait pas le dossier, il a fallu passer à la clinique
pour le récupérer !!! bon, sinon, à part "pré-rupture
utérine" qui veut tout et rien dire... le doc. pouvait pas
savoir il a pas vu, et voui hein !!! Bon, on part donc, merci pour les
40 euros délestés au passage... rien de plus ? Ben non,
tout va... salut !
A la clinique, je retrouve la sage femme et la puéricultrice qui
m'ont accompagnée le jour de la naissance de Jezabel.
Sourires, bises, les "qu'elle est belle" fusent de toutes part...
je sais je sais !!!
Bon, je recupère le CR de césa, et j'attend le doc, qui
est là de garde ce jour, chouette ;-) J'avais pas pu le revoir
pendant le séjour. il restait des interrogations par rapport à
cette fameuse rupture, pré-rupture, bref, ce qui a fait que ?
Bon, sur le papier, on lit d'abord "césarienne au terme de
39s sur uterus bicicatriciel pour stagnation du travail de 2 heures de
temps à 8cm' ;-))) ???? ah bon ???
Le doc : "ben fallais bien que je mette quelque chose, j'allais pas
mettre que vous m'aviez appellé car ça n'allait plus !"
Moi : oui ! certes ! mais 8 cm ? La sf : non, bon, plus ou moins....,
mais avant de partir au bloc, ça se refermait, et la puce etait
remontée.... moi : ...je sais...;-(
je reprends les termes : incision de Coen, reprenant l'ancienne cicatrice
ouverture du péritoine visceral (la paroi hehe) refoulement vésical
difficile avec décollement vésical : ça veut dire
groooosssse adhérence entre la vessie et le péritoine. bref
ya fallu décoller dur. J'ai demandé si les énormes
douleurs que je ressentais à la fin pouvaient venir de ces adhérences
: peut être ? pourquoi pas ? et là ça tombe : pré-rupture
utérine... Moi : vous avez vu quoi exactement alors ? Le doc :
ben c'etait carrément fin, tres fin, apres avoir decollé
les adhérences, on atteind l'utérus intact avant de sectionner.
Là, selon mon expérience, il etait si fin qu'il était
très proche de la rupture. Moi : mais il n'y avait pas de rupture
alors ?
Lui : non, mais il suffisait encore de tres peu, pour moi, il pouvait
rompre d'un instant à l'autre. je n'avais jamais rien vu d'aussi
'fin'. bon d'accord, on prend pas de pied à coulisse pour mesurer...
mais franchement, je vois pas comment vous pourriez porter encore un bb...
Moi : bon, j'ai arrété à temps alors ? Lui : c'est
plus que certain. vous avez fait exactement ce qu'il fallait (pffffffff
merci doc quel bande de faux culs ces mecs.....)
Bon, je continue ? hysterotomie segmentaire transversale, liquide amiotique
méconial .... bon, le stress de la miss... impossible à
dater. avant la cesa, quand ??? le reste du cr est plus que classique...
rien de plus à vous donner ;-) ah si, le temps total de l'intervention
a duré 50 minutes. ouverture à 17h06, naissance à
17h15 et fin intervention 17h56. 40 minutes de couture, il bat des records
là !!! (la premiere avait duré 13 minutes, la 2° 25
minutes)
bon, ce que je tire de ces entretiens, c'est que ... ben ça rassure
de penser que je me suis arrêtée avant... avant quoi d'ailleurs
? mais je resterai définitivement avec la même question :
que s'est il réellement passé dans ma tête, dans mon
ventre pour que je m'arrete ? pour que la douleur insoutenable l'emporte
? pour que jézabel remonte ?? parce que je savais, quelque part,
que je risquais gros. Je voulais vivre, et jezabel aussi. Bon. voilà.
Le docteur etait 'content' de ce genre de tentative. Il faut toujours
essayer dit il, mais avec des personnes informées oui, sinon, c'est
trop dangereux... hehe pour qui dangereux ...;-) tres peu 'savent'....
alors je continue la propagande sur le web na ;-)))
Ce que je tire moi, de toute cette aventure, hormis le fait que j'ai
appris à vivre, d'abord et avant tout, à vivre !!! c'est
que je reste franchement écoeurée de tout ce qu'on fait
aux gens sans les mettre en garde des conséquences de ses actes.
Ca, c'est vraiment trop con. Tout çac'est pas du uniquement à
la 'qualité' de mon ventre... mais aussi certainement à
la qualité du travail des obstétriciens précédents,
plus tous ces p... de produits que j'ai reçu lors des 4 premieres
naissances... morphine la 1° fois et 3 péridurales... beurk.
le corps n'oublie pas... ça j'ai mis trop de temps à le
comprendre...
j'ai fait la grosse connerie de me faire ouvrir le ventre deux fois de
suite au même endroit : (enfin la meme clinique) du coup, il ont
même pas voulu me suivre une troisième fois... tu parles
;-).
La, le 'jeune' doc qui m'a ouvert a gentiment sous entendu que le travail
précédent pouvait avoir influé sur ce qui c'est passé.
J'avais pendant l'été et l'automne vu une ostéopathe
qui avait travaillé sur ces adhérences et qui avait décollé
quelque chose au debut de la grossesse.
Bon enfin pour réussir un avac, faut vraiment vouloir et pouvoir.
Moi je voulais vraiment, j'ai pas pu !!!! mais qu'est ce que ça
fait du bien de le savoir ;-))))
Voila, c'etait la fin de cette histoire, et le début d'autre chose.
La liste-naissance a été un tel accompagnement que je ne
peux qu'y rester hehe ;-))) j'aime trop les histoires de bébé
hehe ;-))) et puis avec une telle dynamique ces derniers temps, comment
s'en passer ???!!!
Je vous embrasse tous, toutes.
Natalie, maman de Jeremie (14 ans, Voie Basse) sophie (12 ans Voie Basse),
baptiste
(3 ans 1/2), titouan (2 ans) et jezabel (3 mois) Cesariennes.
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