Dans un an, lorqu'on fêtera le 1° anniversaire de Jézabel, ce sera aussi la fête de mon accouchement, le seul réel, visible, vécu, senti, ressenti dans mes tripes.

Depuis mars dernier, une petite fille poussait dans mon ventre. Le cinquième bébé que je portait, mais deja si différente, si attendue, si désirée.
Elle va mettre 9 mois à venir nous retrouver, le temps de laisser sa maman répondre aux questions qu'elle se pose encore. Et des questions, c'est pas ce qu'il va manquer. Porter un cinquième bébé après deux césariennes, à 37 ans, avec la vie qu'on mène, ah lala, suicide ?
Je savais que mon corps était déjà 'fatigué' par tout ce que je lui avais fait subir ces dix dernières années, je savais qu'il en avait assez d'etre malmené, dirigé, contrôlé.
Pourtant, il me fallait vivre cette derniere aventure, porter la vie encore une fois, pour savoir, pour comprendre, pour renaître, pour revivre, pour en finir définitivement avec mes démons, les abattre pour de bon ! Notre mode de vie a deja beaucoup changé depuis la naissance de Titouan il y a 2 ans, mais là, c'était une tranche de vie si extraordinaire !
Tout au long de ce chemin, il y a eu des embûches, bien sur, des prévisibles, des imprévisibles, des victoires, des défaites, et au bout du compte, qu'est ce que j'ai appris, qu'est ce que j'ai grandi ! Le chemin que j'ai parcouru pendant ces derniers mois, je n'ai pas fait le même pendant les 15 dernières années, et je ne sais pas si je serai capable de refaire la même chose encore une fois dans ma vie, bien que ?! Cette grossesse serait différente, et l'a été. Depuis longtemps, on savait avec Didier que tout serait autre. Il était hors de question de revivre des naissances comme celles de Baptiste et Titouan. Jézabel est née vraiment différement.même si l'issue est restée la même, même si cette fichue cicatrice a été encore ouverte, pour la troisième et dernière fois, elle n'a pas été refermée de la même façon. car la, c'est moi qui ai decidé, compris, et agis.
Dans un an, lorqu'on fêtera le 1° anniversaire de Jézabel, ce sera aussi la fête de mon accouchement, le seul réel, visible, vécu, senti, ressenti dans mes tripes.
Je crois ne jamais avoir eu une telle confiance en moi, en mes capacités physiques et mentales. Didier m'a aidé, c'est sûr, et son rôle est loin d'être minime dans toute cette aventure, j'ai fait face à pas mal de choses grâce à lui. Pourtant, pour lui, j'ai aussi du affronter le plus gros obstacle qui se dressait devant moi : le milieu médical, mais finalement, il avait raison ?! Choisir un lieu d'accueil a été une tâche très délicate, et l'histoire de notre projet d'accouchement 'écrit' a remué énormément de choses partout, et a fait refléchir ce milieu médical !
Il a fallu argumenter, discuter, expliquer, remettre en question des choix, des idées, mais au bout du compte, quelle victoire !!!
D'ailleurs, c'est le deuxième prenom de Jézabel. Victoire !

L'accouchement

Je vous raconte mon aventure ? Bon, je vais taper mes notes prises entre deux contractions ;-) et puis je ferai ensuite un 'résumé d'émotions', ok ?
Elle a commence le 24 novembre, relativement tôt le matin. vers 10h des contractions, des vraies, se font sentir. Bébé se prépare à venir, enfin !
Je me mets àguetter, chaque contraction passe, et chaque heure, quelques unes sont présentes, toutes identiques, qui préparent le terrain pour que la nuit soit belle. Sophie (ma fille ainée) rentre le soir tard, avion à l'heure, mais Didier a oublié son passeport et pas facile de récuperer ma fille à l'aéroport sans papiers. Enfin, entre temps, j'ai couché Titouan, et Baptiste ira se coucher avec Sophie. J'ai pris un bain en attendant, j'ai mangé. Il est 22h30, le travail a commencé, c'est sur. Les douleurs sont bien là, en moi, très bas pourtant. J'ai souvent soif, je me fait de la tisane. Didier y rajoutera toujours beaucoup de miel.
Lorsque tout le monde dort, le corps se réveille franchement. Je vais passer les heures suivantes à changer regulierement de position. Impossible de me coucher. Je marche beaucoup. Je n'ai pas vraiment mal, j'attends chaque contraction et je l'accueille avec un sourire à chaque fois. Une de plus, une de plus vers mon bébé. Je vais souvent dans l'eau aussi. La baignoire me soulage énormement, mais j'y ai froid au dos rapidement. Lorsque le rythme devient trop rapide pour que je puisse rester calme, je retourne dans l'eau. Quand l'eau est trop froide, je ressort. J'aime bien être dans l'eau à moitie accroupie, une jambe repliée, l'autre presque tendue. En dehors de l'eau, difficille de rester assise ou couchée, pendant la contraction, je suis souvent accroupie, ou penchée en avant, les bras appuyés contre le mur.
J'ai pas vraiment besoin de Didier, mais j'ai besoin qu'il soit là. J'ai besoin de le voir.
Vers 2h30, Titouan s'est réveillé. Son papa le rassure, mais n'a pas réussi à le rendormir. J'ai passé un long moment dans l'eau à ce moment. Presque 2h d'affilée, en ajoutant de l'eau chaude à chaque fois que j'avais froid. Les contractions se rapprochaient, j'aimais le pouvoir de l'eau. J'étais au chaud, bien, calme. Je buvais ma tisane entre 2 contractions, le temps passait si vite.
Mais Titouan me réclamait beaucoup. Je suis sortie, et nous avons alors eu un grand moment de tendresse. Il est venu téter, dans mon lit. J'ai même réussi à m'allonger, et il me faisait des calins, au ventre, et je lui expliquai que bientôt bébé serait là aussi. Il a fini par aller se coucher dans les coussins à la salle à manger, et s'endormir devant la télé et un dessin animé. Je le reverrai le surlendemain.Vers 5h, je commence à me demander si çà avance. Les contractions restent 'identiques', mais j'aimerais savoir si mon bébé descend, si mon travail est efficace. Je fatigue. J'ai faim. J'avais 'regardé' le col vers minuit, et ma surprise avait été de taille ! Quel changement depuis l'été dernier !!! La, à 5h, j'ai pas senti de changement. et bébé bougeait moins, peut être plus bas, mais Didier me propose de téléphoner à F.ma sage-femme, il est très tôt, et que va t elle me dire ???? J'ai honte de la réveiller, de la déranger. Didier insiste. Nous appellons. Je savais deja ce qu'elle allait me dire. mais j'avais besoin de l'entendre de sa voix. " Si tu doutes, pars " Oui, je doutes, je trouve que çà dure, c'est " long " et j'ai l'impression que mon col ne bouge pas depuis quelques temps. Je veux savoir. Je prends alors la decision, on pars pour Vitrolles.
Là-bas, il faudra peut être se battre, il faudra peut etre repartir aussi vite, je ne sais pas ce qui nous attend. Mais j'ai besoin d'une vérification professionnelle. Mon corps me trahit, m'ébranle trop. A ce moment, je met machinalement quelques habits dans un sac. La seule chose complète, c'est le dossier papier. Qui comprend le dossier de Blandine sur la péri, et notre projet d'accouchement. Les enfants dorment. Je ne les embrasse pas. Je pars en pensant à MaryPascal, Didier pleure, mais réveille Sophie. Ce départ est un drame sur les premiers kilomètres. Beaucoup de circulation. Je suis couchée sur la banquette arrière. Chaque contraction est un calvaire. Je pleure, Didier aussi. C'est comme si je partais à l'abattoir. Pourtant, j'ai pas peur, je suis seulement fatiguée. Je veux savoir.
On fait une pause chez les CRS. la poche des eaux s'est perçée. Heu, pas de rapport entre les deux, les CRS etaient sur le chemin, et avaient un grand parking ;-) Je vais rester accroupie pendant le reste du voyage, c'est dur, mais je suis mieux à la verticale.

L'arrivée reste un moment épique !!!
L'accueil n'est pas des plus chaleureux. Didier a téléphoné avant notre depart pour prévenir que nous arrivions. Tout le monde nous connaît, sans nous connaître. Une jeune femme me conduit vers la salle d'examen, toucher, verdict ? je lui dit 5/6, elle me dit . bien vu, pile poil, 5/6 ! Monitoring, tout va bien, position très inconfortable qui bien sûr fait tout bouger, le passage dans la salle durera presque 1h car je bouge trop !!! mais bon, on négocie, et les enregistrements seront ok.. Ouf.
Bien sur, prises de sang pendant ce laps de temps. Je pensais que çà serait plus calvaire. En fait, j'etais tellement bien d'être arrivée, et puis je papote avec la fille du labo, et on fait connaissance avec Elodie, cette jeune sage-femme qui va s'occuper de nous. Elle a lu le projet, était au staff, nous connaît. Apres l'enregistrement, elle nous dit qu'on va discuter avec le médecin de garde, pour savoir 'ce qu'on fait ".. Et oui. notre projet arrive alors tout à propos ! Le médecin de garde est jeune aussi, et les choses seront tres claires et franches de toute part. Il demande la même chose que mon médecin, monitoring déambulatoire constant et voie veineuse. Des qu'un signe de faiblesse apparaît, on part au bloc. OK. Nous le savons. Je lui dit tout de suite ce que je sais depuis longtemps : quelle que soit l'issue de cette naissance, elle sera belle. Ensuite, à nous de gérer le temps et le travail. Pas d'autre exigence de sa part. Je lui dit que j'ai commencé les contractions à minuit, çà me donne une laps de temps acceptable selon ses critères. Ce ne sont pas les miens. ;-)
Nous partons alors dans la 'salle de travail' et voilà le calme, la lumière douce, la baignoire, enfin ! Le monito est installé, et l'enregistrement se fait en dehors de la salle, nous n'avons pas le bip bip dans les oreilles et seulement un fil me relie au monde médical. Elodie viendra au bout de son heure réglementaire pour un toucher. Je lui dit ok mais je reste dans l'eau .. elle rigole en me disant : allez, on essaye, elle avait bien sur jamais fait çà. Ses gestes sont surs. Elle ne fera jamais mal. Je prends confiance en elle. Elle entame facilement le dialogue, Didier la chambrera souvent. Nous saurons un peu plus tard qu'elle travaille depuis. 4 mois en salle d'accouchement. Elle me dit qu'il faudra sortir dans quelque temps pour percer la poche qui ne sert à rien à part à bloquer la descente de bébé. Bof. j'ai pas envie de bouger, je suis bien là. Je lui dit encore 1 cm et je sors.
Je sortirai à plus de 7. On s'installe en salle d'accouchement. on avance, je recommence à y croire vraiment à cette naissance. J'ai confiance en Elodie, j'ai confiance en moi. Je vais y arriver. La salle est très calme aussi, petite, un grand fauteil vert me tend les bras. Quelle gym pour y monter ! D'ailleurs je vais vite redescendre.
La poche perçée, je me rassois vite. Je sens tout de suite la différence. Bébé descend presque tout de suite, après deux contractions. Celles si se rapprochent vite. Je suis bien dans deux positions : assise sur le bord de la table, ou debout, et Didier est derrière moi. Elodie nous laisse faire. Elle attend avec nous. Elle a tout son temps, personne ne travaille en meme temps que moi. Nos regards se croisent souvent. La confiance est là. J'ai besoin d'elle, je le sais. Didier me massera souvent le dos. Bébé descend, elle est bas, très bas. Je commence à ressentir autre chose. Mon médecin passe nous voir. Il est très "content" de voir que je suis "déjà" là !!!!
Il est midi. Il va se passer un peu moins d'une demie heure lorsque vont commencer les besoins de pousser. Elodie me demande de remonter sur la table. Elle me rassure, mais assise là, je ressens nettement moins la poussée. Je suis pas bien installée. Elle me dit qu'il reste un peu de col, mais c'est pas grave. Si je veut pousser, je pousse. J'attends les envies. Pourtant il faut que je redescende. Je pousse mal assise. Il faut que je reste accroupie, desolée. Didier va me masser le dos. Encore. Je remonte, je redescends. Mais là, çà va durer trop longtemps. Je fatigue et bébé descend tres peu à chaque poussée. Elodie me rassure en me disant que la tête est 'pas mal', bien positionée, et que le passage est 'pas facile'. Je vais y arriver. Didier discute avec la puéricultrice dehors. Nous savons que les pédiatres ont refusé la prise en charge de bébé, suite au projet. Une lettre a été faite. On s'en fout. Bébé arrive, il est presque là. Mais je suis crevée. Je demande une pause. Il est 14h.
Le médecin intervient. Il me propose de retourner dans l'eau. Me reposer. On reprendra apres une pause. Reposez vous dit il. On a encore le temps. L'eau me calme, me détend, mais les poussées commencent à faire mal. Faire mal. Jamais jusqu'à présent je n'ai eu mal. Tiens. Voilà deux mots que je ne pensais pas croiser sur cette route : faire mal. Didier me réconforte. Elodie part pour une autre naissance. Je m'allonge complètement dans l'eau. La baignoire est grande, bébé peut meme y naître. Pourquoi pas ! Pourtant, là, les contractions s'espacent. Les besoins de pousser aussi. A chaque poussée j'ai mal. Je demande à Didier de me laisser seule. J'ai besoin de faire le point. Je sais à ce moment que ça ne va pas. Mon corps fatigue. J'ai vraiment mal. Je reste une vingtaine de minutes à attendre un répit qui ne viendra pas.
Ma décision est prise. Il faut arrêter. Bébé ne descend plus. J'ai mal. Je dois partir au bloc. Elodie revient avec Didier. Il s'effondre en entendant mes mots. Elodie va chercher le médecin, qui me dira que depuis 2h, le travail devenant 'sans effet', il faut partir.
Je ne suis pas triste. Loin de là. Didier si. Là va commencer un sacré calvaire. L'attente de l'anesthésiste, l'attente du bloc. J'ai vraiment mal, à chaque contraction, les poussées sont horribles. Je suis accroupie, et je perds du sang. Il y en plein le sol de la salle. J'en suis à demander à Elodie un calmant !!!!!!! Elle vérifiera par acquis de conscience l'état du col avant que je parte au bloc : çà n'a pas bougé. bébé est remonté, malgré les poussées. Didier est un peu paumé. Il demande à venir au bloc, demande refusée. Je veux qu'Elodie vienne, elle peut pas. Par contre, Nathalie, la puéricultrice viendra avec moi et ne me quittera pas. Elle accueillera le bébé, passera un moment avec le pédiatre, tiens il sera là ??? Et oui, obligé ! Et viendra me donner bébé. Elle sera merveilleuse.

Le reste, au bloc, reste classique. Toujours la même ambiance de franche rigolade pour atténuer la situation. On me fait rire une fois la piqûre faite (rachi anesthésie, je sens plus rien dans les 15 secondes qui suivent la piqûre). L'opération sera longue, Didier s'inquiète. Les intervenants médicaux ont été, bien sur, parfaits. Ils m'ont expliqué ce qu'ils faisaient. Il ne m'ont rien dit quand au sexe de bébé. Je vais le découvrir moi même, et la rencontre furtive est belle et chaude.
Jézabel est née à 17h15, le 25 novembre, soit plus de 24 heures apres le début des contractions régulières. Je ne travaillerai jamais vite fait, bien fait !!!! Elle va m'être vite rendue. Je n'ai pas les bras attachés, je la tiens, avec le soutien de N.
Elle est belle, ne têtera pas de suite, elle a du être 'aspirée' pour cause de méconium émis. Quand, on ne sait pas. Elle a stressé elle aussi. Elle crache encore pas mal de merdouilles verdâtres, mais qu'elle est belle. Elle ne subira rien d'autre. Pas de pesée, pas d'habillage. Elle va retrouver son papa, qui va la réchauffer, et fera une bonne séance de peau à peau en attendant maman.

Je trouve la fermeture longue. Je pose des questions. Le docteur me répond : "Ben, belle déchirure quand même, je prend mon temps." Quoi ???? Déchirure ???? Ben voui, votre utérus n'a pas résisté. Je vous déconseille une sixième grossesse. Votre utérus ne résistera plus. Et ben, quelle surprise de taille. sur le coup j'enregistre, mais sans plus.
En sortant du bloc, le docteur verra Didier en lui disant : "Vous m'avez légèrement menti en me disant que le travail avait commencé à minuit.. Vu l'état de l'utérus, déchiré sur la moitié de son épaisseur. Qui plus est, la paroi était très fine. Pas de 6° grossesse, s'il vous plait."

Bref, moi, je sais rien de tout çà, je passe par la case salle de réveil pendant 1/4 d'heure avant d'intégrer le service (je devais y rester 1h...). Là dans une salle a part, Didier me rejoint avec Jézabel. Il est 18h 30, elle commence ses tétées.

Jézabel est dans mes bras, elle ne va pratiquement pas les quitter pendant une semaine.

Nous appellons nos enfants, puis Andreine, et Françoise B. (qui n'est pas la !)...

Emotions

J'ai accouché. Par voie haute encore une fois. non, pas vraiment encore une fois... d'ailleurs ! Je suis fière de moi. Enfin !
J'ai su écouter mon corps jusqu'au bout. Presque jusqu'au bout. ??? Je n'ai pas ete malmenée. J'ai senti mon corps bouger, j'ai senti ma fille descendre et ouvrir le passage. Qu'elle ne passera jamais. Jamais je ne saurai si elle aurait pu passer...
Moi je sais que je ne pouvais plus la mener à bon port sans encombre. J'ai dit STOP. Et on m'a écoutée. On m'a écoutée du début à la fin. Je suis tellement heureuse d'avoir accompagné ma fille si loin dans cette aventure.

Mon corps s'en souviendra longtemps.
J'ai eu plus mal dans tout le corps que dans le ventre pendant la semaine a la maternité. J'avais mal aux bras, au dos, au sacrum !!!! bébé etait passée par la, et la cicatrice de la césarienne etait peu de choses à comparer du reste.

Je continuais de découvrir mon corps apres la naissance.Quelle surprise. !

J'ai ressenti plus de choses en une nuit et une matinée qu'en 4 accouchements précédents.
J'ai revécu aussi beaucoup de choses pendant cette nuit chez moi. Je suis heureuse d'avoir passé ces heures chez moi. J'y ai compris beaucoup de choses sur mon passé. J'ai beaucoup pensé à mon fils aîné, à ce premier accouchement, si seule, loin de toute humanité.

Aujourd'hui je ne sais pas ce qu'il aurait pu se passer si j'etais restée chez moi, ce que désirais le plus au monde.

Je ne peux qu'extrapoler avec les informations glanées.et les scénarios catastrophes ne me plaisent pas trop.
Alors je préfère dire que mon corps avait besoin de ce contact 'professionnel'. Cette naissance m'a réconcilée avec la médecine. enfin, avec certains membres de la profession.

Moi qui rêvais de donner la vie le plus simplement possible, mon corps en a décidé autrement.
Oui, bien sûr, de l'amertume. Oui, bien sûr, je ne pourrai jamais savoir, connaître, sentir, ressentir certaines choses.
.
Et bien, tant pis. Avec 10 ans de moins et une cicatrice en moins çà aurait certainement été possible. Mais j'avais deja un si lourd passé. Sans parler de tout ce que j'ai fait subir à mon corps ces 7 dernieres années. C'est une autre histoire.

Aujourd'hui j'ai éliminé 95% de mes doutes et de mes peurs. J'ai traversé un désert, découvert une oasis, j'y ai bu, et j'ai redonné la vie. J'ai une petite fille, Jézabel. Elle est magnifique. Elle, peut être, savait ? Moi, j'ai fait ce que j'ai pu, encore une fois, avec ce que j'avais. Mais cette fois, je savais. Je savais car j'ai écouté. J'ai tellement grandi que j'ai l'impression de faire 1m80, moi qui ne mesure que 1m55 ;-))))))
Quel chemin !
Quelle est belle la victoire sur soi-même !!!!!

Le séjour.

Un petit mot sur la semaine passée là bas, loin de mes grands.
Encore une fois, le projet d'accouchement a fait son travail. Personne ne m'a 'cassé " les pieds. Juste une entrave au contrat : le bain du premier jour, fait sans moi, clouée au lit par la douleur. J'ai rien vu de mon lit. J'ai su 3 jours après que la nana lui avait colle des gouttes dans les yeux et une dose de vit.K A chaque fois que je l'ai croisée, elle baissait les yeux. Pas un bonjour, pas un merde. C'est la seule.

Tout le 'reste' du personnel a été aux petits soins. Beaucoup de discussions avec Nathalie et Elodie. Elodie a vecu aussi un bel accouchement, et elle est tellement jeune qu'elle en vivra d'autres j'espère. Mais elle n'est pas du tout optimiste, 90% de péridurales, sans parler des déclenchements. Je lui transmettrai les liens des listes de discussions. Elle est tres intéressée par les expériences des uns et des autres. Elle ne demande qu'à apprendre et était impressionnée de la façon dont j'attendais mes contractions, en souriant.

Merci à vous... merci la liste (liste-naissance).

Ce chemin, je l'ai aimé. J'y reviendrai souvent je pense. J'ai encore à apprendre, à comprendre.
Merci à vous tous, co-listierEs, pour votre écoute, vos phrases, votre amitié.

Natalie

Je viens donc vous raconter l'épilogue de la naissance de Jezabel, la visite post césa., la visite pour récupérer le dossier quoi ;-)
D'abord le doc n'avait pas le dossier, il a fallu passer à la clinique pour le récupérer !!! bon, sinon, à part "pré-rupture utérine" qui veut tout et rien dire... le doc. pouvait pas savoir il a pas vu, et voui hein !!! Bon, on part donc, merci pour les 40 euros délestés au passage... rien de plus ? Ben non, tout va... salut !

A la clinique, je retrouve la sage femme et la puéricultrice qui m'ont accompagnée le jour de la naissance de Jezabel.
Sourires, bises, les "qu'elle est belle" fusent de toutes part... je sais je sais !!!
Bon, je recupère le CR de césa, et j'attend le doc, qui est là de garde ce jour, chouette ;-) J'avais pas pu le revoir pendant le séjour. il restait des interrogations par rapport à cette fameuse rupture, pré-rupture, bref, ce qui a fait que ?

Bon, sur le papier, on lit d'abord "césarienne au terme de 39s sur uterus bicicatriciel pour stagnation du travail de 2 heures de temps à 8cm' ;-))) ???? ah bon ???
Le doc : "ben fallais bien que je mette quelque chose, j'allais pas mettre que vous m'aviez appellé car ça n'allait plus !" Moi : oui ! certes ! mais 8 cm ? La sf : non, bon, plus ou moins...., mais avant de partir au bloc, ça se refermait, et la puce etait remontée.... moi : ...je sais...;-(

je reprends les termes : incision de Coen, reprenant l'ancienne cicatrice ouverture du péritoine visceral (la paroi hehe) refoulement vésical difficile avec décollement vésical : ça veut dire groooosssse adhérence entre la vessie et le péritoine. bref ya fallu décoller dur. J'ai demandé si les énormes douleurs que je ressentais à la fin pouvaient venir de ces adhérences : peut être ? pourquoi pas ? et là ça tombe : pré-rupture utérine... Moi : vous avez vu quoi exactement alors ? Le doc : ben c'etait carrément fin, tres fin, apres avoir decollé les adhérences, on atteind l'utérus intact avant de sectionner. Là, selon mon expérience, il etait si fin qu'il était très proche de la rupture. Moi : mais il n'y avait pas de rupture alors ?
Lui : non, mais il suffisait encore de tres peu, pour moi, il pouvait rompre d'un instant à l'autre. je n'avais jamais rien vu d'aussi 'fin'. bon d'accord, on prend pas de pied à coulisse pour mesurer... mais franchement, je vois pas comment vous pourriez porter encore un bb... Moi : bon, j'ai arrété à temps alors ? Lui : c'est plus que certain. vous avez fait exactement ce qu'il fallait (pffffffff merci doc quel bande de faux culs ces mecs.....)

Bon, je continue ? hysterotomie segmentaire transversale, liquide amiotique méconial .... bon, le stress de la miss... impossible à dater. avant la cesa, quand ??? le reste du cr est plus que classique... rien de plus à vous donner ;-) ah si, le temps total de l'intervention a duré 50 minutes. ouverture à 17h06, naissance à 17h15 et fin intervention 17h56. 40 minutes de couture, il bat des records là !!! (la premiere avait duré 13 minutes, la 2° 25 minutes)

bon, ce que je tire de ces entretiens, c'est que ... ben ça rassure de penser que je me suis arrêtée avant... avant quoi d'ailleurs ? mais je resterai définitivement avec la même question : que s'est il réellement passé dans ma tête, dans mon ventre pour que je m'arrete ? pour que la douleur insoutenable l'emporte ? pour que jézabel remonte ?? parce que je savais, quelque part, que je risquais gros. Je voulais vivre, et jezabel aussi. Bon. voilà. Le docteur etait 'content' de ce genre de tentative. Il faut toujours essayer dit il, mais avec des personnes informées oui, sinon, c'est trop dangereux... hehe pour qui dangereux ...;-) tres peu 'savent'.... alors je continue la propagande sur le web na ;-)))

Ce que je tire moi, de toute cette aventure, hormis le fait que j'ai appris à vivre, d'abord et avant tout, à vivre !!! c'est que je reste franchement écoeurée de tout ce qu'on fait aux gens sans les mettre en garde des conséquences de ses actes. Ca, c'est vraiment trop con. Tout çac'est pas du uniquement à la 'qualité' de mon ventre... mais aussi certainement à la qualité du travail des obstétriciens précédents, plus tous ces p... de produits que j'ai reçu lors des 4 premieres naissances... morphine la 1° fois et 3 péridurales... beurk. le corps n'oublie pas... ça j'ai mis trop de temps à le comprendre...
j'ai fait la grosse connerie de me faire ouvrir le ventre deux fois de suite au même endroit : (enfin la meme clinique) du coup, il ont même pas voulu me suivre une troisième fois... tu parles ;-).
La, le 'jeune' doc qui m'a ouvert a gentiment sous entendu que le travail précédent pouvait avoir influé sur ce qui c'est passé.
J'avais pendant l'été et l'automne vu une ostéopathe qui avait travaillé sur ces adhérences et qui avait décollé quelque chose au debut de la grossesse.
Bon enfin pour réussir un avac, faut vraiment vouloir et pouvoir. Moi je voulais vraiment, j'ai pas pu !!!! mais qu'est ce que ça fait du bien de le savoir ;-))))

Voila, c'etait la fin de cette histoire, et le début d'autre chose.

La liste-naissance a été un tel accompagnement que je ne peux qu'y rester hehe ;-))) j'aime trop les histoires de bébé hehe ;-))) et puis avec une telle dynamique ces derniers temps, comment s'en passer ???!!!

Je vous embrasse tous, toutes.

Natalie, maman de Jeremie (14 ans, Voie Basse) sophie (12 ans Voie Basse), baptiste
(3 ans 1/2), titouan (2 ans) et jezabel (3 mois) Cesariennes.