Je ressens toujours après 1 an une vive amertume par rapport à la façon dont mon accouchement s'est déroulé.

Pourtant on ne peut pas dire que ça se soit "mal" passé, je n'ai sans doute pas à me plaindre par rapport à bien des mamans, mais j'aimerais vous en parler pour savoir si d'autres mamans ont ressenti la même chose.

J'avais fait une préparation par sophrologie. Je souhaitais essayer de faire sans péridurale et, en cas de péridurale, je voulais un système de pompe me permettant de doser moi-même l'anesthésique. L'allaitement était aussi pour moi une évidence. 5 jours après terme, bébé n'était toujours pas là. On m'a indiqué qu'à 5 jours après terme on déclenchait l'accouchement pour ne pas faire prendre de risque au bébé (pourtant mon liquide amniotique était suffisant et clair...).

Donc, le 5e jour, déclenchement de l'accouchement à l'ocytocine. Je suis tombée sur une sage-femme pas souriante et qui ne m'a pas du tout comprise. Elle voulait qu'on me pose tout de suite la péri après m'avoir percé la poche des eaux avec une longue aiguille (déjà le côté pas naturel de tout ça m'a dégoûtée, c'était à l'opposé de ce que j'avais souhaité). Je lui ai dit que je préférais attendre un peu, que je voulais quand même ressentir des contractions. "Oh mais madame vous savez, un accouchement déclenché, ce n'est pas comme un accouchement naturel. Les contractions sont bien plus douloureuses, c'est insupportable. Il ne faut pas être masochiste, madame." Heureusement, l'étudiante sage-femme était bien plus compréhensive ! Effectivement, c'était très douloureux, mais je n'avais pas de référence de ce que sont les douleurs normales... J'ai supporté jusqu'à ce que ce soit très dur, que la sage-femme me dise qu'elle préfère ne pas m'examiner le col pour l'instant pour ne pas me faire mal... Quand on vous dit que de toute façon ça va être insupportable, difficile d'être dans un état d'esprit positif ! Au bout de 3h30 j'ai demandé la péridurale. J'ai entendu la sage-femme dire à l'anesthésiste "C'est la dame qui ne voulait pas de péridurale !" (elle n'a rien compris !). Du coup il m'a branchée à un débit tel que je ne sentais absolument plus rien. Bien sûr, sur le coup j'étais soulagée, mais tellement dégoûtée que j'ai pris un bouquin (au lieu d'écouter la musique en caressant mon ventre et en encourageant mentalement bon bébé comme j'avais prévu). J'ai eu l'impression d'être totalement déconnectée de mon bébé.

A la fin, autre déception. J'avais appris à pousser sur l'expire en position assise, ce qui est le plus efficace car toute l'énergie est concentrée sur la poussée. On m'a dit que je ne pouvais pas tenir assise, que j'allais glisser, que je devais être plus sur le dos. Et hop ! On m'a mise les pattes en l'air sur les étriers. Du coup j'avais l'impression de gaspiller une énergie folle à tirer sur mes bras et mon cou au lieu de tout concentrer sur mon bébé. Au bout d'un moment, la tête de bébé n'étant toujours pas passée, la sage-femme a fini par me demander "vous voulez qu'on vous mette comme on vous a appris ?". Mais je ne sentais rien, ni mon bébé, ni mes jambes, j'avais envie que ça soit fini, de voir mon bébé, j'ai dit "non, ça va aller". Et hop, épisio. Heureusement quand bébé paraît on oublie tout ! Et heureusement, j'avais assisté à une réunion sur l'allaitement et fait ma rééducation avec une sage-femme formidable qui m'a permis de réussir mon allaitement au début mais aussi de me montrer qu'on peut continuer à allaiter en travaillant... résultat : bébé toujours allaité à 1 an ! J'ai aussi eu la chance d'être dans une bonne maternité pour l'allaitement. Ce doit être terrible pour les femmes qui ont eu un mauvais vécu de leur accouchement et qui, en plus, doivent supporter un allaitement qui coupe court à cause de mauvais conseils.

Mais moi, avec le recul je m'en veux car il y avait bien une pompe à cette péridurale, j'aurais sans doute pu demander qu'on diminue le dosage même si on ne me l'a pas du tout proposé.... j'aurais pu penser à mon bébé, le visualiser entrain de descendre au lieu de bouquiner... j'aurais peut-être pu insister plus pour accoucher en position assise pour aider plus mon bébé avec mes poussées....

Heureusement que l'allaitement est là pour être bien présente pour son enfant quand il en a besoin, sans médicalisation qui interfère ! Et après l'accouchement quand on a mal, on oublie tout au moment de la tétée... Quand on se regarde yeux dans les yeux pendant la tétée, on se comprend sans se parler !

M-C