Je me suis demandée si la naissance ne pouvait pas être un traumatisme pour l'enfant Je viens de déposer un tendre baiser sur le front des 2 petits hommes de ma vie... Leur visage est détendu, paisible, ils roupillent en paix sur mon grand lit... Il y a 23 jours maintenant que mon petitou est né, et avec le recul, je me demande... J'ai vécu un moment tout "simplement" extraordinaire avec la naissance de mon second enfant. La *naissance* du premier fut merveilleuse, mais *mon accouchement* m'avait laissé un goût amer et beaucoup de tristesse (voir ma présentation pour comprendre, pour celles et ceux qui ne me connaissent pas)... Avec le recul donc, je me souviens avoir dit à propos de mon petitou à nos amis : "Je lui trouve un air soucieux". Mon bébé avait le front plissé, les sourcils froncés, même pendant le sommeil. En dehors de cette impression, je le trouvais vraiment zen et très éveillé à sa façon de me respirer et de regarder son papa et son frère d'une façon si intense que c'en était troublant ( "Il veut nous dire quelque chose ?!?!?" ). Seulement voilà, je me suis dis que peut-être j'avais été égoïste dans mon désir de ne pas prendre de péridurale (et donc de souffrir) et de me laisser aller complètement ? Pour plusieurs raisons. D'abord, comme pour mon 1er petit gars, le travail a duré longtemps (+ de 20h pour le 1er et + de 12h pour le second, sauf que pour le 1er j'ai eu la péridurale les 5 dernières heures), cela doit être éprouvant pour le bébé ? 12heures à se faire compresser... Mais aussi et surtout parce que j'ai crié... beaucoup crié... Il a dû m'entendre ? Je l'ai peut-être effrayé ? Quel drôle d'accueil d'arriver parmi les cris de sa mère ! Dans le doute, je lui ai parlé... je lui ai dit que mes cris m'avaient vraiment aidée à accepter la douleur, à laisser mon corps travailler pour lui permettre de sortir de mon ventre... Et la poussée fut longue aussi... son crâne tout cabossé ... Bref, je me suis demandée si la naissance ne pouvait pas être un traumatisme pour l'enfant (d'autant plus je pense si la mère/le père/le couple le vivent mal...), si son accueil parmi des cris était une si bonne chose ? J'ai eu peur oui d'avoir été égoïste... et j'ai culpabilisé.. un peu.. comme j'ai culpabilisé (beaucoup.. terriblement..) d'avoir cédé à la pression et d'avoir pris la péridurale pour mon 1er... *** Au fil des jours après la naissance de mon petitou, j'ai pu constater que son visage était de plus en plus "serein"... J'ai été rassurée.. un peu.. Et quand je le vois aujourd'hui, souriant aux anges en pleine tétée ou quand son papa lui caresse le visage, je suis sûre qu'il est bien et heureux d'être avec nous. Et puis je repense à mon ainé... Et je compare... et je suis rassurée encore un peu plus : mes enfants "se ressemblent" physiquement (c'est impressionnant !) mais aussi au niveau du comportement : malgré un accouchement que j'ai mal digéré et une naissance hypermédicalisée, mon ainé était un bébé-zen aussi, curieux de tout, souriant, confiant et câlin. Peut-être parce que je lui ai beaucoup parlé de sa naissance ? Peut-être notre "parentage" ? L'allaitement ? Un peu de tout ça ? Peut-être alors finalement sa naissance ne l'a pas traumatisé lui (mais moi...) ? Alors, bien que depuis des millénaires des bébés naissent naturellement de par le Monde, voilà où moi j'en suis aujourd'hui dans mes réflexions (pas bien loin)... et je doute encore... un peu .. Laetitia |