Récit de la naissance de Lila, née le 02.09.2003 à la maison

Introduction

J'ai eu 2 premiers accouchements en milieu hospitalier, surmédicalisés. C'étaient des accouchements plutôt faciles, sur le coup la médicalisation ne m'a pas trop gênée à part l'épisiotomie. Des sentiments négatifs que j'avais, j'ai pu les exprimer bien plus tard.
Ce qui m'a dérangé tout de suite, c'est les "soins " ou plutôt tortures infligées aux bébés à la naissance: gouttes dans les yeux, séparation d'avec la mère, aspiration etc.
Les deux fois le séjour à la maternite était une vraie galère. Nous étions en permanence dérangés par la routine et le protocole hospitalier dans nos efforts de faire connaissance, de démarrer l'allaitement et de trouver tout simplement un rhytme à nous.
Les 2 fois le personnel soignant a mis en danger l'allaitement par incompétence.

Quand j'ai été à nouveau enceinte en février 2002 j'avais déjà fait un certain chemin, surtout grâce à l'allaitement à travers lequel j'ai eu énormément de renseignements, surtout que c'était possible d'accoucher "autrement". Au fur et à mesure que j'obtenais des renseignements je comprenais que je ne voulais plus être infantilisée, je voulais être responsable de mon corps, de mon bébé et actrice de mon accouchement. Je réalisais qu'on m'avait "volé" mes autres accouchements et que cela m'avait génée sans pouvoir l'exprimer, même si tout s'était bien passe en apparence.
Je voulais accoucher "naturellement" cette fois ci.
Donc tout au début de cette grossesse je commencais à chercher une maternité qui pratiquerait des accouchements plus dans le respect de la paturiente et du bébé. J'en ai pas trouvé près de chez moi, mais j'ai trouvé une sage-femme pratiquant des AAD. La décision etait rapidement prise pour moi.
Plutôt que revivre un évènement d'une importance telle qu'une naissance dans le milieu hostile de l'hôpital j'allais accoucher chez moi. Malheureusement j'ai perdu ce bébé à 14 SA dans des circonstances qui m'ont fait encore plus rejeter le milieu hospitalier.

7 mois plus tard, à nouveau enceinte, je reprenais mon chemin la ou j'avais arrêté à la perte du bébé, mais j'étais encore plus déterminée à accoucher "naturellement". J'évoluais de plus en plus vers un AAD.
Au départ c'était une solution de substitution. J'étais de plus en plus convaincue par les avantages de l'AAD par rapport a la maternité. Je lisais beaucoup et échangeais sur le sujet via Internet. J'étais suivie par une sage-femme pratiquant des AAD.
Peu avant mon terme j'ai trouvé une maternité pratiquant des accouchements "plus naturelles" mais je ne voulais plus du tout accoucher en maternité.
J'ai fait quand même les démarches nécessaires pour pouvoir y acoucher " au cas ou". J'avais rédigé mon projet de naissance qui se trouvait dans mon dossier à la maternité tout en espérant ne pas devoir y accoucher.

Un obstacle majeur était mon mari, au début farouchement opposé à l'AAD pour les soi-disants risques que je prenais pour le bébé et moi. Impossible de le convaincre avec les statistiques, qui sont évidemment en faveur de l'AAD par rapport à l'accouchement en maternité pour mon cas.
Finalement il admettait que c'est mon corps, ma vie et que la décision où j'accouche m'appartient, mais si jamais cela tournerait mal pour le bébé il m'en voudrait pour toujours. Pas facile à vivre, mais désormais j'avais plus peur de l'hôpital que de l'AAD. Mon mari a rencontré la sage-femme qui est arrivée à le faire un peu plus accepter mon choix. Il etait prêt à être présent et à me soutenir le jour j.

Ma mère était arrivée quelques jours avant la date prévue pour pouvoir s'occuper des enfants le jour j.

Il y avait certaines contraintes pour l'accouchement prévu de la part de la sage-femme qui travaille certaines nuits à l'hôpital. Il fallait donc pas que j'accouche pendant une de ses gardes et puis pas le jour de la rentrée scolaire, le 2 septembre 2003.

Tout était en place dans la mesure du possible.

J'avais déja des contractions fréquentes depuis 6 semaines et je commencais à avoir mal au dos le 29.08.2003. La chaleur était insupportable depuis des mois, je me trainais et bougeais un minimum. Le terme prévu etait le 01.09. pour moi et le 06.09. pour la sage-femme.

La naissance de Lila

Le 1.09.au soir vers 19h-20h nous faisons une petite balade en famille le long de la plage. Je n'en peux plus de cette chaleur torride qui m'oblige à me planquer à l'intérieur pendant la journée. Au retour vers la voiture au rhytme des contractions habituelles je commence à perdre du liquide. Toute la soirée j'en perds des petites quantités. De retour à la maison le train train quotidien et les derniers préparatifs pour la rentrée scolaire le lendemain prennent le dessus et je ne fais plus attention aux signes du corps.

Vers 22h, la maison étant plus calme, je réalise qu'il se passe probablement quelque chose. Je consulte mes livres sur l'accouchement.
En effet ça parle d'une perte de liquide amniotique peu spectaculaire par petits quantités et cela correspond parfaitement. J'hésite un peu, je ne veux surtout pas déranger Laurence le 2 septembre. Finalement je me dis qu'il vaut mieux l'appeler maintenant que plus tard dans la nuit.

Elle veut passer pour être sûre que je perds bien du liquide amniotique.
Elle a une heure 20 de route à faire et termine ses préparatifs pour la rentrée scolaire, il n'y a pas urgence.
Elle arrive vers minuit trente le 2 septembre.

Elle me fait un monitoring d'une heure avec un résultat normal.
Puis elle m'examine : col postérieur, ouvert de 2 doigts, bébé en position céphalique haute, dos à gauche . C'est comme ça depuis des semaines, aucun signe laisse présager un accouchement imminent. L'analyse chimique confirme bien que j'ai perdu du liquide amniotique.

C'est à ce moment-la que Laurence m'apprend que j'ai une infection vaginale par le gardnerella, microbe pouvant provoquer la rupture de la poche d'eau et pas anodin du tout. J'aurais intérêt à entamer le traitement antibio prescrit suite au prélèvement par l'hôpital le lendemain, surtout avec la poche d'eau rompue. Je dois prendre ma température 3 fois/ jour et Laurence reviendra pour un monitoring tous les jours jusqu'à l'accouchement. Au moindre risque on part pour l'hôpital. Elle compte se reposer un peu et rentrer chez elle vers 5 heures 30 du matin pour pouvoir organiser la rentrée de ses enfants. Elle compte revenir me voir plus tard dans la journée. Vers deux heures trente tout le monde se couche pour se reposer.

Quand tout est calme les contractions s'intensifient et se rapprochent. Je ne dors pas. Vers 4 heures 30 j'ai des contractions toutes les 8 minutes à peu pres et elle font très mal. Philippe va réveiller Laurence. Je prends une douche qui me soulage énormément. Je n'ai plus le droit de prendre un bain. Quand je sors de la douche je rejoins les autres qui sont dans la cuisine. Je bois mon 1ier café depuis presque 9 mois. Pendant ce café j'ai une contraction hyper-douloureuse qui me donne des nausées. On me tend un saladier et Laurence me dit que là je devrais être au moins à 8 cms de dilatation. Elle va m'examiner à nouveau. On commence par un monitoring et là il y a inquiétude pour le bébé. La tachychardie qu'elle présente pourrait être un signe d' infection. Je commence à angoisser et Laurence me cache l'écran de l'appareil. Sur le dernier quart d'heure le monitoring se normalise, donc pas de menace de l'hôpital immédiat. Le TV montre qu'il n'y a aucun changement depuis la veille, grosse déception, car les contractions sont très douloureuses, je commence à fatiguer après une nuit blanche et le moral commence à flancher.

Laurence me déclare que je ne vais sans doute pas accoucher au jourd'hui: c'est un pré-travail sans doute efficace à sa manière. Elle me lit le passage dans le Brabant sur le " faux travail et la période de latence", ceci pour me remonter le moral. Mais je suis déçue et épuisée, car j'ai vraiment mal.

La maison commence à se réveiller. Les enfants viennent me voir et sont impressionnés par ce qui se passe, le monitoring. Laurence téléphone chez elle pour organiser la rentrée de ses enfants, sans elle finalement. Elle s'organise pour que son mari les recupère à midi mais doit impérativement rentrer chez elle dans l'après-midi.
Ma mère fait le petit déjeuner pour tout le monde, mon fils, Olivier se prépare pour aller a l'ecole. Laurence me dit que je suis trop crispée et que je lutte contre mes contractions qui deviennent encore plus douloureuses par la frustration. J'essaye d'appliquer ses conseils et d'admettre la douleur et de ne pas la combattre, c'est simple et ça marche. D'un coup j'arrive a me détendre.
A 8 heures et quart ma mère me prépare un petit déjeuner. Je n'ai pas vraiment faim mais je voudrais reprendre un peu de forces et me changer les idées, donc j'accepte. Philippe part avec Olivier pour l'amener à l'école.
Je me concentre sur mon petit dèj, je mache machinalement mon toast et me concentre dessus pour oublier l'intensité des contractions. Apres le petit dèj je me rends compte que les contractions se rapprochent, j'en ai eu 4 pendant que je mangeais.

Laurence me propose une autre douche. Je suis en train de partir dans ma bulle et j'accepte.
On passe à la douche. Les petites pertes ont repris. D'abord je reste debout, adossée au mur, les jambes légèrement fléchies, Laurence m'a conseillé cette position, mais la cela devient insupportable. J'ai mal au dos, aux reins, je gémis et les jambes commencent à trembler. Apres 3 contractions comme ça je change la position et j'essaye le quatre-pattes au pied de la baignoire, les mains posées sur le bord. Ca passe mieux comme ca. Je me rends encore un peu compte de ce qui se passe autour mais je suis
incapable d'intervenir ou d'articuler. Je gémis de plus en plus fort. Je suis vraiment déconnectée du monde exterieur.
Depuis des jours je suis terriblement constipée et cela me gêne énormément depuis la veille au soir.
Laurence me previent que je vais tout évacuer là et que je n'aurais surtout pas à avoir honte ou à me retenir. J'en suis loin de ça, je ne peux faire autrement que pousser. C'est très dur, j'ai peur pour mon périnée mais enfin je suis soulagée.

Laurence commence à s'inquiéter car il est 9 heures et Philippe n'est toujours pas rentré de l'école. Elle me demande son numéro de portable mais je balbutie et suis incapable de communiquer. Depuis un moment je hurle lors de contractions. Pendant tout ce temps Laurence me douche, me masse le dos et me tient la main. Laurence part 2-3 fois brièvement pour essayer de rejoindre Philippe sur son portable. Elle me manque terriblement pendant ces instants. 9h15 Philippe est enfin de retour.
Il ramene Olivier car son maître était malade et le remplacant également. Tout cela l'a longtemps retenu. Ils m'ont raconté après qu'il a entendu le portable sonner, mais il était sur le chemin en moto, impossible de répondre, mais il a accéléré pour rentrer. Il laisse Olivier derrière sur la moto et se précipite dans la salle de bain. C'est ma mère, déjà dehors dans le jardin avec Melissa qui prend Olivier en charge également pour que mes hurlements ne les perturbent pas. Philippe me tient la main et me caresse la tête, Laurence me douche et me masse le dos, j'ai perdu le bouchon mouqueux et je ne réalise toujours pas que je suis en train d'accoucher, que le bébé arrive. L'envie de pousser ne s'arrête plus depuis que j'ai évacué ce qui me gênait tellement auparavant et Laurence me demande si je ne connais pas cette sensation. Oui, mais je faisais du travail complètement inefficace il y a à peine une heure donc ce n'est pas possible
que ce soit le bébé quand même. Elle me fait toucher mon vagin et me demande ce que je sens la et évidemment c'est la tête et les cheveux de ma fille.
Enfin je réalise que j'accouche, là, maintenant.
L'expulsion est finalement beaucoup plus désagréable que lors de mes accouchements précédents. J'ai l'impression d'avoir un ballon de foot coincé dans le vagin, impossible de s'en débarrasser. D'un autre côté c'est moi qui suis responsable, j'accouche et ne me fais pas accoucher. Mais c'est plus difficile, presque insupportable. Laurence me conseille d'essayer plutot des bruits graves que mes hurlements plutot aigüs. J'essaye, je ne suis pas sûre que ca marche mieux. Je pousse en hurlant. Ces contractions sont
interminables et je pousse 2-3 fois par contraction sans arriver à faire sortir mon bébé. Le désespoir commence à m'envahir.
Je gémis" je n'y arriverais pas" Laurence est la, calme,et me dit que je n'ai pas le choix, il faut que j'y arrive.
Deux poussées plus tard ca y est, la tête passe.

Il est 9 heures 35, je réceptionne mon bébé. J'avais oublié qu'il faut soutenir la tête d'un tout petit comme ça, elle est toute glissante et Laurence guide ma main pour que je puisse mettre Lila contre ma poitrine. Elle est couverte de vernix. Philippe nous embrasse toutes les deux. Lila braille juste un peu pour dire qu'elle est la et bien vivante et puis se tait et se blottit contre moi. Laurence couvre Lila avec la serviette rose que j'avais preparé longtemps à l'avance apres la lecture de Leboyer.
On reste comme ça éternellement.

Une minute après la sortie de Lila ma mère arrive avec les deux autres qui regardent timidement leur mère et le bébé. Je les avais preparés avec un livre pour enfants sur un accouchement à domicile et puis on en avait beaucoup parlé avant, surtout que ca allait faire mal et maman allait probablement pleurer et crier mais que ce ne serait pas grave.
Ma mère, au moment de la venue au monde de Lila, était au jardin avec les enfants, au téléphone avec mon père qui s'inquiétait, quand Laurence l'appelait pour venir voir le bébé. Par réflexe, ma mère me tend le combiné, mais je suis incapable de prononcer un seul mot et puis ca m'énerve sur le coup. Après je comprends quand même que c'est un réflexe de sa part et je ne le vois pas du tout en geste déplacé, c'est quand même mon père que j'aime et elle voudrait le faire partager l'évènement. Mon père rappelle quelques heures plus tard pour savoir ou ça en est, il n'avait pas compris sur le coup qu'il etait présent par téléphone 2-3 minutes après la naissance.

Je me repose et reprends du souffle après cet effort. Beaucoup plus tard tout le monde m'aide à sortir de la baignoire et de me mettre au lit, bébé dans les bras. Lila n'est pas pressée pour téter, quand elle s'y met finalement, la délivrance sort presque aussitôt, 25 minutes après la naissance. Nous récupérons le placenta, découpons un morceau pour faire de l'homéopathie et mettons le reste au congélo pour une cérémonie à déterminer ultérieurement. Lila tète très bien et longtemps. Elle n'est pas du tout traumatisée par sa naissance.

Longtemps après Laurence coupe le cordon, Philippe ne voulait pas le faire. Elle reste encore quelque temps, me donne des consignes et des conseils et part finalement rejoindre sa famille vers 11 heures pour être là au moins àla sortie des classes de ses enfants à midi.

Nous, on reste là en famille, Lila contre moi, enmitouflée dans une autre serviette rose. Vers midi, Philippe part pour louer une balance, on va pas baigner ni mesurer Lila toute de suite. Ce bébé n'a été manipulé d'aucune facon et selon Laurence on voit souvent la différence de comportement qui en résulte.

Philippe amène Mélissa à léecole pour me permettre de me reposer et Melissa veut faire sa rentrée aussi, la vie continue.
A un moment dans l'après-midi on pèse Lila, 3090g, lui met une couche et l'habille avec les beaux vêtements que j'avais préparé.
Ce premier jour Lila dort beaucoup et tète très peu, elle se nourrit encore de ses glaires. Elle est toute belle et un bébé plutôt tranquille.

Epilogue

Cela me fait sourire, j'avais préparé tout un tas de matos pour "une naissance heureuse", musique Mozart et cie, bougies, brule-parfum avec un mélange de huiles essentielles que j'avais sélectionnées avec soins. Tout cela oublié dans le placard. Cela s'est passe encore une fois trop rapidement. La naissance s'est passée sous la douche de notre salle de bain pourrie (on devrait la rénover depuis longtemps mais je n'avais plus le courage d'entamer ce chantier étant enceinte) cela n'avait rien de romantique.
Silence et lumiere tamisée non plus car c'était en plein jour avec une lumière de soleil déja aveuglante.
Mais tant pis, c'etait quand même un accouchement comme je l'aurais voulu. Je suis restée responsable et autonome dans cet accouchement. Laurence m'a guidée tout en restant discrète, elle a su m'aider et de me soutenir sans m'infantiliser. Le bébé n'a pas été manipulé inutilement, pour Lila c'était vraiment une naissance idéale. Pour moi, ce n' était pas si facile que ça, j'ai été d'abord frustrée et fatiguée par l'inefficacité des contractions et ensuite complètement dépassée par la rapidité avec laquelle cela évoluait.
L'accouchement proprement dit s'est déroulé en moins d'une heure trente, environ 12-15 contractions de travail et 7-8 contractions d'expulsion. J'ai eu deux monitorings et 2 TV que j'ai accepté sans problème vu le risque d'infection. Laurence m'a pris une fois la tension, j'ai du une fois prendre ma température et puis elle a analysé le liquide que je perdais. C'est vraiment un minimum d'interventions médicales. J'ai eu un accouchement de luxe. Laurence était là en permanence pour me tenir la main, me soutenir, me guider et me masser le dos. Philippe aussi était indispensable et de peu il aurait raté l'accouchement.
Petit détail: périnée intacte, ni déchirure ni épisiotomie ce qui change considérablement le post-partum. Pour mes deux autres, nés à la maternité, c'était la fatalité, deux épisios, ayant été sportive, cela ne loupait pas. J'en ai souffert longtemps. 4-5 jours après la naissance de Lila, des saignements très faibles qui continuent, rien à voir avec les deux autres sans parler de la douleur.
Rester à la maison et ne pas être dérangée par une routine ou un protocole hospitalier, c'est le rêve aussi par rapport à la galère de mes deux séjours à la maternité. Laurence est revenue le lendemain de l'accouchement et deux jours après et puis je l'ai eue souvent au téléphone depuis la naissance. Apres cette expérience très forte nous sommes devenues amies. Elle est tres compétente aussi en matière d'allaitement et au moindre souci je sais désormais à qui m'adresser.
La 1ière tétée de Lila a eu lieu 25 minutes après la naissance, dans notre lit. Elle a très bien tété et très longtemps aussi. La délivrance est sortie aussitot.

Ensuite, pour les tétées, j'ai eu quelques petits soucis : d'abord Lila tétait très, très peu. Comme elle n'avait pas ete aspirée, c'est qu'elle avait les glaires desquelles elle se nourrissait les premiers jours.

48 heures après la naissance j'ai eu ma montée de lait, des vrais obus;-). Lila se nourrissait toujours plus des glaires que de mon lait. J'étais un peu inquiète car j'avais l'impression que Lila choppait mal le sein à cause du trop plein. Donc j'ai commencé à tirer un peu de lait pour qu'elle arrive à téter un sein moins plein. Laurence est arrivée ensuite et m'a rassurée, j'ai remballé le matos et en effet , quand Lila avait vraiment faim elle arrivait à téter sans problème.

Lila a eu un rhytme jour-nuit un peu inverse au début, cela commence tout doucement à s'arranger. Je suis fatiguée car les nuits sont toujours intense. Moi, qui croyait pas y arriver, on pratique finalement le cododo dans notre lit. C'est trop épuisant de déposer Lila dans le berceau à côté du lit après chaque bout de tétée, du coup elle reste avec nous, calée entre des blocs en mousse, car notre lit n'est pas génial point de vue sécurité pour un tout petit. Je maîtrise désormais les tétées allongées des deux seins en restant sur le
meme côté, sans mettre la lumière!

Une nuit je me suis même endormie, elle contre moi en train de téter. Elle fait souvent des tétées tres longues la nuit, plus par besoin de succion que de nourriture sans doute. Le record est LA TETEE du 5ème jour, de 6 heures du soir jusqu'a 2 heures de la nuit, interrompue de quelques minutes de repos.
Dès que j'essayais de la poser elle se réveillait et voulait encore téter. Mais comme je ne veux pas de la tétine, il faut faire avec. Quand c'est trop long, Philippe prend parfois le relais avec un doigt.

J'ai rendu la balance après l'avoir pesée 2-3 fois, Lila commençait àprendre du poids. Vue les quantités de pipi et de selles il n'y a pas d'inquiétude sur ce plan-la. Je suis sereine et rassurée malgre la fatigue. Je n'ai jamais été aussi bien accompagnée pour l'allaitement dès le départ, cela fait un souci en moins et me réconcilie un peu avec mon vécu pour les deux autres enfants pour l'accouchement et pour le démarrage de l'allaitement.
Lila est un bébé tranquille, dort beaucoup et reste même tranquille pendant ses phases d'éveil.

Pour les autres enfants cette naissance, bien préparée, est très bouleversante quand même.
Surtout Mélissa, 4 ans, le vit difficilement. Je ne la considérais pas comme sevrée jusque là, sa dernière tétée datant du 20 juillet et je m'attendais à ce qu'elle recommence à téter après la naissance. Elle m'a réclamé 2-3 fois le sein depuis la naissance, mais juste tétouillé un tout petit peu sans conviction, plus pour se rassurer qu'elle a toujours accès au sein si elle veut que pour vraiment téter. Cela n'a pas duré plus que 30 secondes et je pense qu'elle s'est vraiment sevrée. Elle me fait des poussées de fièvre en
ce moment. La rentrée scolaire, le bébé et le changement de saison c'est beaucoup pour elle et du coup je ne la laisse que la matinée à l'école.

Pour Philippe et les deux " grands" l'attachement est bien plus facile qu'à la maternité.

Un petit truc qui m'a marqué à la fin : Le 3ème jour Laurence a rempli le carnet de santé de Lila.
Apres son départ je l'ai relu tranquillement. En page 9 il y a des renseignements sur l'accouchement : lieu : à la maison de ses parents à B. effectué par (nom, qualification, adresse) : LES PARENTS ACCOMPAGNES DE LEUR SAGE-FEMME

et là c'est toute la différence, c'est tellement valorisant.

Isabelle