C'est du pur bonheur que d'accoucher à la maison - La naissance de Maël

Dans la nuit du mercredi au jeudi, je ressens des contractions irrégulières, très supportables mais qui m'empêchent de dormir (plus l'excitation d'un probable début de travail qu'une vraie douleur). Mon homme doit partir à la pêche de bonne heure, il me demande s'il peut y aller (5h du mat). Je dis que je préfère qu'il reste, que ça va peut être se préciser.

Vers 8h, plus rien, peut être une contraction par heure. Je suis franchement déçue et envoie zhom à la pêche. J'appelle quand même la SF, qui au cas où doit s'organiser pour faire garder ses enfants. Elle me dit que c'était peut être un faux travail, qui peut reprendre dieu sait quand.

Bon je vaque à mes occupations et les contractions reviennent. Ca devient dur de gérer les deux aînés. Heureusement vers 11h la petite demande à dormir, j'installe le grand devant un jeu d'ordi. Entre temps je perds le bouchon muqueux et les contractions s'installent et commencent, zut de zut, à partir dans les reins comme pour les deux premiers accouchements (la nuit c'était dans le ventre ma foi je préférais J). Je rappelle zhom qu'il vienne s'occuper de valentin pour que je puisse prendre un bain dont je rêve depuis un moment.

Les contractions sont toutes les 5 minutes environ et dure une demi minutes. A une heure, les deux enfants au lit, je prend un bain, c'est génial. Je me laisse flotter et me balance durant les contractions, je chante, c'est souverain. J'ai emporté le réveil pour évaluer le temps (quel matérialisme !) Je reste une heure puis je sors à regret pour appeler la SF. Je dis que ça me rassurerait si elle venait, elle arrive (une heure de route).

14h30, nous partons emmener les enfants à la ferme voisine, ils sont tout contents (200m à pied). On s'arrête tous les dix pas, je prends la contraction penchée en avant, zhom me masse le dos, c'est hyper efficace, l'air frais me fait du bien, il fait hyper beau, je pense que pour rien au monde je ne monterai dans la voiture pour aller à la mater.

J'ai le coeur serré de laisser mes bibous (à 200m de la maison, j'exagère !) j'écrase une larme au coin de l'oeil et on fait demi tour. Je continue de chanter fort pendant les contractions, zhom rigole en pensant à qui pourrait nous entendre (bof, paumés comme on est, à part les lapins.). De retour à la maison, j'hésite à prendre un autre bain. J'ai envie d'uriner ou d'aller à la selle, je ne sais pas, mais chaque fois que je me pose sur les toilettes, j'ai une hyper contraction qui monte du dos, donc je n'ose pas.

Ma SF arrive, là je commence à me sentir mal, limite de tomber dans les pommes, elle nous dit qu'il fait quand même trop chaud (on a fait un feu de cheminée pour l'arrivée du bébé mais c'est vraiment étouffant). Je prends un sucre au cas où (je n'ai rien avalé à midi). Je souffre vraiment et le temps de repos est très court. Je sors en petite culotte et prends deux ou trois contractions appuyée sur la table de jardin, en poussant des sons très graves, le chien me jette des regards désespérés, mais en tout cas l'air frais me revigore un peu.

Je vois zhom et la SF préparer un matelas et je ne sais quoi, je demande qu'on m'examine, j'ai trop mal, je voudrais savoir où j'en suis. La SF veut d'abord écouter le cour de bb. Elle essaie (je suis debout, trop mal assise ou couchée), n'a pas le temps de le trouver qu'une contraction vraiment « hard » me fait appuyer sur le meuble et appeler zhom pour un massage qui ne fait plus aucun effet depuis un moment mais bon.

La SF apporte le tabouret d'accouchement, me dit d'essayer de m'asseoir là pour l'examen. OK, elle me dit que j'en suis à 5, je n'y crois pas j'ai envie de hurler, je ne tiendrais jamais jusqu'au bout, je préfèrerais même mourir. Elle me dit qu'il peut se passer seulement 10 minutes de 5 à 10 cm, moi je pense que je ne tiendrais même pas 10 min. Elle propose de laisser ses doigts pour voir si pendant la contraction la dilatation n'est pas plus grande. OK, ça y est ,ça repart, et là, sur ce tabouret, j'ai une envie irrésistible de pousser, je crie comme une damnée, la SF enlève ses doigts, la poche des eaux arrive, et bb Maël suit. La SF me dit de retenir, de laisser s'ouvrir, mais je n'ai qu'une envie, ne plus avoir mal, en une contraction et demi, Maël est là, il est 15h30 et je n'ai plus mal du tout. La souffrance fait place au bonheur et au soulagement. Je le trouve minuscule (pesée le lendemain : 3k620) mais très beau. Je m'allonge sur le matelas et savoure le moment. Le placenta sort tout de suite après. Maël n'a été habillé que le soir et baigné le lendemain soir. Il est d'un calme olympien et adore entendre les rires de son frère et sa soeur qui l'ont découvert le soir à 18h.

C'est du pur bonheur que d'accoucher à la maison. Merci la liste (Naissance)

Frédérique