Séparation précoce à la naissance, et échec de la péridurale

Là, je crois qu'il y aurait vraiment de l'info à faire passer auprès des services de néonat. Parce qu'apparemment, les séparations bébé- maman post natales, avec un bébé en néonat, présagent de certains soucis à venir, et pas seulement pour l'allaitement.

Gabrielle est née 9 jours après le terme théorique. J'ai eu un accouchement déclenché, pas trop problématique, hormis le fait que l'anesthésiste m'avait fait une brèche lors de la pose de la péridurale (d'où chute de tension et brûlures dans la tête pendant plusieurs semaines, mais c'est une autre histoire). Lorsque la sage femme perce la poche des eaux, le liquide sort vert (donc souffrance foetale??) Ma puce est là peu de temps après, avec une expulsion éclair. Malheureusement pour nous deux, j'avais 38.2° à ce moment là, donc elle aussi, puisqu'elle avait baigné dans ce liquide à ma température. Hors, le protocole médical dit que la température limite pour mettre un nouveau né sous antibiotiques est... de 38;2° ! J'ai entendu la puéricultrice et la sage-femme se poser la question puis décider que, vu le liquide amniotique vert, il valait mieux mettre Gabrielle sous antibiotiques et en observation en néonat ! Je l'ai donc eue 2 h sur mois, avant son départ pour le service de néonat. Pourtant, elle n'avait alors déjà plus de température. Mais bon, le principe de précaution... On ne m'a pas mis Gabrielle au sein, et moi j'étais trop "sonnée "pour y penser, sonnée de savoir que ma fille allait m'être retirer pour au moins 3 jours le temps des résultats des analyses bactériologiques. Je m'étonne qu'à ce moment là je n'ai pas paniqué davantage. Mon mari avait su être rassurant, il m'avait dit que notre fille était en pleine forme, il lui avait donné le bain, il était sûr qu'elle n'avait rien du tout (il avait raison, d'ailleurs). Gabrielle est donc partie. Je ne l'ai vue que le lendemain, sur mon fauteuil roulant (je ne pouvais pas me lever, et rien que d'être assise c'était atroce ce que je souffrais), et je garderai toujours en mémoire son petit crâne où était plantée l'aiguille de la perfusion d'antibiotique. Je n'ai jamais su si ça la faisait souffrir, on m'a dit que non, mais je doute...ET moi, qui souffrais tant, je n'ai même pas pu rester 1/2 h près d'elle. Pareil le lendemain. Je tirais mon lait, mais évidemment, on lui donnait au biberon, alors qu'on aurait très bien pu me l'amener pour au moins 1 ou 2 tétée . Au troisième jour, j'ai su qu'elle n'avait rien du tout, je l'ai retrouvée, je lui ai donné le sein, et bien sûr , elle avait une confusion sein/tétine, ce que je ne connaissais pas à l'époque. Les puer, voyant qu'elles tétait mal, me disaient qu'elle était flemmarde, qu'elle faisait de la comédie, m'ont donc encouragée à continuer à tirer mon lait et lui donner au bib. Et tout cela ne me donnait pas du tout confiance en moi, petite maman de 24 ans, déconfite par les affreuses douleurs dans la tête qui m'empêchaient de me lever. On m'a culpabilisée de façon incroyable et je me suis laissée faire !!!
A la sortie, l'allaitement n'a pas été super, j'avais très mal dès qu'elle tétait, donc elle prenait encore plus mon lait au biberon. Elle pleurait énormément, on me disait de la laisser pleurer, qu'elle était capricieuse, et pour moi c'était un crève coeur. Heureusement, mon instinct de maman prenait très souvent le dessus, je la prenais dans les bras. Mais pas assez, certainement. Ca a été comme ça jusqu'à ces 3 mois (c'était les grandes vacances, je n'avais plus aucune conseillère en éducation sur le dos , ma mère , belle mère ou tantes, toutes étaient en vacances!), là j'ai écouté tous ces "caprices" et je m'en félicite. Petit à petit , elle a moins pleuré, mais pour l'allaitement, c'était fichu ! C'était un bébé aux besoins très intenses, et je ne le savais pas. Comme je regrette.

Aujourd'hui, Gabrielle a 3ans et demi. Elle est hyper sensible, ne s'endort seule dans sa chambre que depuis 6 mois, pleure comme une madeleine chaque fois que je pars le soir, a toujours peur d'être abandonnée. Ca s'arrange au fil des mois, à force d'énormes câlins de moi et de son papa. Mais c'est dur, on sent qu'elle a souffert.
Alors , Evelyne, je partage à 200% ton opinion :
Ne laissez pas pleurer votre bébé, câlinez le, parlez lui dans l'oreille, tenez le tout contre vous, autant qu'il le demande. Il a tellement besoin de vous, de vous, de vous.
Et comme me disait un médecin généraliste , fin psychologue pour une fois: " si on veut que les enfants soient cool avec leurs parents, il faut que les parents soient cool avec eux pendant leur petite enfance". Traduisez : donnez leur de l'amour, ils vous le rendront au centuple. Mais vous le saviez déjà, non ??

Eve-Marie, maman de Gabrielle , Hermance (2 ans ) et Brieuc (22 11 01)