Pour ma part, à la maison j'ai rien géré du tout tant pour la douleur que pour les mouvements, je m'en suis remise à mon cerveau reptilien et c'était beaucoup plus simple ainsi ;-) J'avais très peur, d'avoir un autre bébé, de ne pas savoir accoucher, de mourir, d'être moi même, de prendre des responsabilités-celle de ma vie en l'occurence-, de ne pas y arriver, d'avoir mal, peur de plein de choses, de moi même. Plus ça va plus j'ai du mal à comparer mes deux accouchements, 4 années les séparent, et quel chemin parcouru pendant ces annnées, celle que j'étais pour la première naissance ne pouvait rester à la maison pour accueillir son bébé, et celle que j'étais pour la deuxième naissance ne pouvait pas aller à l'hôpital, ça c'est la version courte ;-) Pour en revenir à la douleur, j'ai beaucoup apprécié l'anesthésie à l'hôpital car l'ensemble de la situation m'était insupportable, coupée de mes sensations et de mes désirs, la péridurale est venue amplifier ce fossé entre moi et mon "instinct" déjà très muselé. Mais elle m'a coûté bien des larmes aussi. A la maison, j'ai aussi versé des larmes, d'émotion, de joie, de douleur, de peur, un peu de tout. J'ai quand même supplié que tout s'arrête, que je ne voulais plus accoucher, plus de bébé, que j'avais trop mal, et j'avais vraiment mal. Mais cette douleur était comme une alliée, elle n'aurait pas été là qu'elle aurait manqué à la fête presque tant je l'attendais...D'ailleurs ce n'est que lorsqu'elle est devenue très forte que j'ai été convaincue et rmême rassurée sur le fait que j'allais bien accoucher là dans les prochaines heures, ou minutes. La grande différence c'est qu'à l'hôpital rien n'est venu adoucir la naissance à part mon bébé bien-sûr, à la maison j'ai vécu mille petits bonheurs en quelques heures, celui d'avoir un bain chaud, du noir, du silence, des coussins, une bouteille d'eau dont chaque gorgée était autant de douceur et d'apaisement d'un banal beosin de boire, bonheur de me savoir absolument seule et très entourée à la fois, j'ai mangé la meilleure banane de ma vie cette nuit là, et les minutes de répit entre chaque contraction pouvaient s'étaler à l'infini et me laisser éprouver combien c'est bon d'avoir un corps qui n'a pas mal. J'ai été dans l'instant présent toute entière et ça c'est vraiment merveilleux de simplicité, il n'y avait rien, absolument rien à faire ou à décider, juste se laisser vivre. Je n'ai pas tenu le coup à l'hôpital et à la maison non plus, sauf qu'à l'hôpital la réponse à j'ai peur-j'ai mal a été une anesthésie alors qu'à la maison les réponses à j'ai peur-j'ai mal ont été trois présences (mon bébé d'abord qui avait choisi de venir ce qui est déjà un bon début ;-), mon mari et la sage-femme. et ce qui était super c'est que je n'étais entourée que de ceux que je voulais présents pour cette naissance. Si je réfléchis à une prochaine naissance, je me dis que si je suis à la maison je peux toujours décider de partir à l'hôpital quand je veux, si je suis à l'hôpital je suis à l'hôpital et ça m'étonnerait que j'ai la ténacité d'en sortir quand je veux... Edith |