La naissance à domicile d'Alissande

L'histoire commence un 19 août par un gros calin, mais la miss n'a pas dû s'installer avant le 24... Le 29, saignements et douleurs, je n'attend pas mes règles avant plusieurs jours, mon cycle dépasse toujours les trente jours... Et surtout, j'arrive de vacances où une future maman avait eu les mêmes symptômes au début de sa grossesse.

Je me sais enceinte mais j'attends quand même une semaine voir si mes règles n'arrivent pas, puis je fais une prise de sang (pour ma première le test pipi était négatif alors je suis méfiante...) Négatif, et pourtant... Trop tôt me dit N.

Je pourrais faire un autre test, mais je prépare mon déménagement de la France au Québec, je me dis que je ferai un test là-bas... Ce que je fais, début novembre. Trois mois et demi de grossesse, pas de stress, Montréal n'est pas Paris, j'appelle aux Maisons de Naissance pour une sage-femme : même pas la peine de rêver, je serais loin loin sur leurs listes d'attente!

Je panique, je pense à la liste Naissance, envoie un sos "cherche s-f à Montréal"... Finalement je peux aujourd'hui remercier Bernadette du groupe MAMAN, elle est directement responsable de trois merveilleuses naissances à domicile, la s-f reconnue dans sa communauté qu'elle ma référé ayant également accompagnée deux de mes amies!!!

Une fois trouvée la s-f, ne restait plus qu'à trouver un job pour mon mari, un appart pour ne pas accoucher sous les ponts, et un médecin qui accepte le suivi conjoint... Bon, le médecin on a jamais trouvé, le quatrième que j'ai vu je me suis bien gardée de lui dire où je comptais accoucher...

La grossesse se passe comme un charme, et coup de théâtre, à 38 semaines, visite à l'hôpital, bébé qui avait la tête en bas s'est installé en transverse, c'est la panique! Avant le retournement manuel que veut faire l'hôpital, j'appelle Hélène Vadeboncoeur (!), j'essai la kinésiologie, le chant prénatal, les chakras, l'ostéopathie, l'haptonomie, l'acupucture, l'homéopatie et les fleurs de Bach... Retour à l'hôpital une semaine plus tard, elle s'est remise tête en bas! M'est d'avis qu'elle a eu peur de l'hôpital : je lui promettais sa 1re écho, les tentatives de retournement manuel et la possibilité d'une césarienne ; mère indigne qui effraie sa fille (quoique j'ignore qui de nous 2 a eu le plus peur... )

Passe la 40ème semaine, rien.

41ème semaine, toujours rien. L'hôpital veut un non stress test, que j'appelle full stress test (monito + écho) avant de déclencher ; je boycot. Je deviens un running gag dans mes cours prénataux "toujours là?"

42ème semaine, ma mère fait de l'insomnie, même ma sage-femme commence à s'agiter, on sort l'artillerie: premièrement faire l'amour en gardant les jambes en l'air dix minutes après, stimulation des mamelons, ensuite douches froides, homéo, teintures mère, huile d'onagre, acupucture, et pour finir huile de ricin et 2 fois la montée de l'Oratoire St-Joseph à Montréal.

42+5j, je rentre de l'Oratoire à midi;

les contractions commencent à 13h, ma sage-femme appelle "on attend" (j'ai eu des faux départs toute la semaine, je suis méfiante);

mon mari me fait un toucher vaginal et me trouve bien dilatée;

à 15h ma s-f rappelle, j'ai commencé les sons graves, elle décide de venir;

on appelle celle qui doit s'occuper d'Arcy durant l'accouchement, elle se désiste;

je vis toutes les contractions à 4 pattes;

à 15h45 ma s-f arrive;

à 16h, sur le futon du salon, comme mon mari me masse le sacrum avec de l'huile de noisette, h.e. girofle et palmarosa, la poche des eaux se rompt;

je passe rapidement par le bain avant de m'installer, toujours à 4 pattes, sur notre lit King Size préparé pour l'occasion;

je réussi péniblement à me mettre sur le dos le temps d'un toucher de ma s-f : je suis complète;

elle passe au salon téléphoner;

avec la contraction qui arrive je sens une envie de pousser et j'envoie mon mari demander si c'est possible que ça pousse déjà (je n'ai jamais senti de poussée avant étant sous péridurale pr Arcy);

ma s-f revient, nouvelle contraction avec poussée : Arcy, installée sur sa petite chaise au pied du lit dit "LA TETE SORT";

deuxième poussée, les épaules et Alissande est née !

Elle restera attachée à son placenta près de 2h avant que papa coupe le cordon. Tout est allé si vite que j'ai un peu déchiré périné et muqueuse (3 points) et la miss est sortie endormie. Du coup pas de regard du nouveau né ni de rampouille pour quérir le sein, tant pis ! Ce sera quand même parmi les plus beaux souvenirs de toute ma vie.

Cath

A posteriori:

Est-ce que mon Alissande s'est vraiment mise en transverse à 38 semaines ? Peut-être, car je n'ai pas fait d'écho, même ma s-f n'est pas venue vérifier. Elle m'encourageait pourtant à faire la version manuelle que me proposait l'hôpital...

Est-ce que tous ces trucs "naturels" de version et de déclenchement étaient vraiment nécessaires, sans conséquences?

Je regrette (un peu seulement hein, car on apprend de ses erreurs) de m'être laissée gagner par l'inquiétude des autres, car mon 1er réflexe était la confiance. Je ne me sentais pas prête d'accoucher à 38 sem (j'avais même le pressentiment qu'elle serait en retard!) et je savais qu'elle pouvait se retourner à la dernière minute. Je ne me sentais pas plus prête à 42 sem, mon bébé bougeait beaucoup, je sentais qu'elle allait bien, je suis persuadée qu'elle serait venue d'elle-même qqs jours plus tard...

Reste à voir pour une future grossesse les enseignements que j'en aurai tiré!