Je me suis posé et continue de me poser beaucoup de questions
sur la douleur ...
par rapport à ce que j'ai vécu pour les trois accouchements.
La douleur a été à chaque fois la même, douleurs
lombaires (les toubibs appellent ça des douleurs concassantes,
et moi crucifiantes ...) ... avoir des douleurs dans le ventre, connais
pas ...
il paraît (je ne peux pas faire de comparaison) que ce sont les
pires douleurs qui soient, équivalentes à celles d'une opération
sans anesthésie.
Pour le premier, j'ai exigé la péridurale (il y a vingt
et un ans)
Pour le second, elle m'a ete imposée (trop long à raconter
pour l'instant)
Pour le troisième, je voulais la paix ... j'ai eu la chance de
pouvoir donner la vie à Sarlat, et vivre ces douleurs au mieux,
sans position imposée, prendre un bain, bouger ...
c'est infiniment plus facile, meme si cela reste un sacré challenge
et oui, la douleur avait un sens (pour moi ....)
elle signifiait que j'étais vivante,
elle signifiait que j'étais une femme, et que j'allais donner la
vie ... que j'etais donc une mère,
elle signifiait également que j'étais une fille de et que
je suivais la route de ma mère (j'ai pense souvent à ma
mère lors des accouchements),
elle signifiait que ces différentes facettes (fille, femme, mère)
pouvaient coexister dans le même espace et le même temps ...
elle signifiait que mon enfant allait naître .... naître dans
le respect de son rythme, naître dans la paix, naître sans
être agressé, piqué, sondé ...
oh oui ces douleurs avaient une signification, ces douleurs avaient du
sens ... comment les supporter sans cela ? comment accepter de les vivre,
de se laisser porter, emmener ?
je me suis découvert une incroyable force, une incroyable résistance,
une incroyable détermination ...
ces douleurs avaient un sens, et m'ont apporté tant de cadeaux
...
je ne supporterais plus que l'on me vole cela ...
blandine
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