Ne se fâcher que quand on n'est pas en colère

Je ne donne pas le même sens aux mots "se fâcher" et "être en colère". Pour moi se fâcher n'est pas grave, ça a même un sens un peu humoristique (comme dans le film "Ne nous fâchons pas" ...). Par contre se mettre en colère a dans mon vocabulaire un sens très fort, avec violence.

J'ai essayé de trouver un exemple. Ton petit bout, mettons entre 3 et 6 ans, a tartiné de confiture à la cerise le beau mur crème
tout flambant neuf du salon pour la dixième fois cette semaine.
Tu me suis ?... Mon esprit obtu et manquant d'imagination voit trois réactions possibles.

Réaction 1. Oh le pauvre petit, il commence déja à faire de la peinture abstraite, il faut bien qu'il s'exprime, "oui, oui, mon loulou c'est très beau".

Réaction 2. Tu as eu une journée fatiguante, tu en as ras le bol, mais alors là vraiment ras la casquette, comme si y avait pas déjà assez de boulot comme ca, et tu piques une rogne mémorable, avec crise, expédition punitive dans la chambre, voir fessée.

Réaction numéro 3. Tu es bien lunée ce jour-la, boudhique, zen, mais tu en as ras le bol quand même de nettoyer le mur. Ta voix prend donc de la puissance mais sans crier, elle est placée plus grave que d'ordinaire, tu regardes ton loupiot droit dans les yeux avec un air de sévère autorité, et tu lui enjoins de nettoyer ça immédiatement tout de suite en prenant l'éponge de la cuisine. Le gosse subjugué et l'air penaud obéit (ah ben ca alors ...). Pendant qu'il est à la cuisine tu en profites pour te soulager en riant sous cape en silence...
Puis toujours sévèrement autoritaire (fâchée) tu supervises le travail de nettoyage (et tu le termines vu qu'à 3-4 ans c'est pas au point). Une fois terminé tu lui fais un bisou bien mérité au bon moment.

La réaction 3 correspond à "Ne se fâcher que quand on est pas fâché".
Pour être honnête, avec Sophie c'est ce qui marche le mieux, et de très loin. Dans la réaction 2, je prends contre moi l'action de l'enfant, je la prends comme une agression perso, et je me mets en colère (ça peut d'ailleurs être en effet une interpellation de l'enfant, mais pas forcément). Dans la réaction 3, je ne prends pas l'action de l'enfant comme une agression contre moi, je la considère comme une action de l'enfant non admissible car détruisant la baraque, et donc je lui enjoins de réparer sa bêtise, sans pour autant etre remise en question. Tu me suis toujours ?... Ca ne veut pas dire que si ca correspond à un appel de l'enfant il ne faut pas effectivement remettre certaines choses en question, mais dans le calme. Fastoche, yaka ...

Cilou