Et voilà, ça fait 4 ans...

...que j'ai déménagé et accouché 3 jours plus tard. J'étais bien décidée à ne pas passer ma journée en salle de travail, mais le hasard a joué contre moi : le rendez-vous à 9 h s'était transformé en consultation aux urgences à 9h, avec un doute sur une rupture de la poche des eaux. Oui, oui, confirmée, m'dame, je vois les cheveux de votre bébé :-))!!!. Bon, il a quand-même fallu 6h de plus, une péridurale, la disparition des bruits du coeur au monitoring et des forceps, avant de voir une petite tête chevelue partir en urgence avec la sage-femme. Puis, elle est revenue, cette petite bébée, toute belle, magnifique même, toute nue (juste avec une couche) dans une couveuse. Je voulais l'allaiter, mais il a fallu attendre les "2 h"
réglementaires (j'avais de la fièvre, et il fallait attendre pour savoir si elle en avait ou non).
Au moment de la mettre au sein, je me suis aperçue qu'il y avait déjà du liquide sur le drap... Ca alors, le système fonctionnait, moi qui me suis toujours posée des questions!!! Ensuite est venue une puéricultrice (je crois), et elle m'a aidée à mettre pitchounette au sein. Quel aspirateur, tu m'en laisses un morceau, dis!!! :-))
J'avais prévu un petit sac de couchage, mais très vite, je me suis rendue compte que mon bébé était tout bleu de froid. Je l'ai donc gardée contre moi pour la nuit. Elle n'a presque pas tété les 24-36 premières heures (peut-être une fois toutes les 6 heures?). Puis, au milieu de la deuxième nuit, elle a pleuré, pleuré, pleuré... Mais qu'est-ce qu'il a donc, ce bébé ? J'ai donné le sein, changé la couche, contrôlé l'absence d'aiguilles dans les vêtements (hé oui, on ne sait jamais, quand on a fait un peu de couture)... et elle hurlait toujours.
Alors on m'a proposé une tétine de biberon bouchée avec une compresse.
Elle a fait une grimace, et a recraché. J'ai décidé d'être moi-même sa tétine, tant pis s'il n'y avait pas de lait (ah, 3h du matin, oui, oui, pas d'aide extérieure...). Et elle a tété, quand j'en ai eu assez, j'ai mis l'autre côté, et ça a duré 2 heures. Au réveil, elle était sur mon bras, la couche avait presque débordé, elle dormait tranquillement. En fait, elle avait soit faim, soit mal au ventre, je n'ai pas su.
Quelques semaines plus tard, j'essayais en vain de comprendre comment fonctionnait le rythme de ce bébé, puisqu'on me disait qu'il fallait qu'un bébé ait un rythme à 6 semaines... Que néni, pas de rythme. J'ai fait des tableaux en toutes sortes, jusqu'à 6 mois et plus... jamais eu de rythme cet enfant ! Le problème principal était qu'elle ne dormait pas dans son lit comme le disent les livres, j'ai bien essayé, mais non, pleurs à n'en plus finir. Et à 1 an, elle détestait se coucher, hurlait dès qu'on lui parlait de dodo, il fallait être à deux pour lui mettre le pyjama. Alors, j'ai allaité, puis posée dans son lit. Ca a duré un an de plus. Jusqu'à ce que je téléphone à l'animatrice de mon secteur (coucou Claude:-)) ) et que je décide de dormir avec elle. Et de 2 à 3 ans, elle est passée progressivement de 3 à 1 tétée nocturne, et le dodo n'a plus été l'enfer. Il restait juste les vomissements de début de nuit... qui ont aujourd'hui aussi disparu.
J'avais aussi repris le travail à ses 5 mois, je tirais le lait au travail à midi pendant les premiers temps. Puis elle a été diversifiée, et moi, je n'avais plus de gène. Donc, plus de tire-lait.
J'avais prévu d'allaiter 1 an, je trouvais cela indécent d'allaiter plus longtemps, surtout un enfant qui marche... mais pour nous, l'allaitement était la seule chose qui calmait les hurlements, un réconfort, une valeur sûre de notre relation. Et puis, elle s'en moque, d'avoir ou non un an, cette petite... alors, elle a continué, et finalement, elle continue encore, après une grossesse, des gros biberons de lait pour compenser les douleurs. Et là encore, l'allaitement nous a bien dépanné lors des grosses colères qui ont émaillé l'arrivée du petit frère. Finalement, j'ai envie que ça cesse, mais je n'ai pas suffisamment envie pour l'y obliger en sachant qu'elle va être furieuse et hurler. Non, j'aurais encore un peu de patience (puisée sur lactaliste en grande partie)... Et puis, il ne reste que la tétée du soir, et quelques rares occasions autres. Et puis, plus personne ne pense à me demander si elle tète encore, ce qui me laisse tranquille :-)).
D'ailleurs, tout change, les 3 grands biberons de la fin de grossesse dont je ne savais pas me défaire (matin, avant la sieste et avant le coucher) ont muté en 2 biberons du matin, plus de sieste et depuis quelques jours, de l'eau à table et plus de biberon le soir... Voilà, tout change tranquillement pour qui sait attendre, c'est ce que j'ai appris sur lacta, que je ne connais que depuis 9 mois, et où j'ai découvert qu'un allaitement pouvait être très très compliqué!!!
Allez, bonne soirée à toutes et tous, et pas de programme de sevrage pour demain, à chaque jour suffit sa peine :-))).

Bonnes tétées à vous toutes et aux petits bout'choux, et bravo aux papas de savoir accompagner ce moment dans l'existence.

T.