Comment une mère peut elle vivre sans connaître ce bonheur-là ?

Combien de mères auront été le témoin heureux de cette fraternité, de cette filiation, de cette maternité, pleine, primitive, belle, forte et entière ?

Combien de femmes auront pu voir leurs enfants partager autour du sein tant de regards complices, de rires malicieux, de sourires coquins ?

On dit souvent que la naissance de l'ainé est le plus beau jour de la vie d'une femme, pour moi ce fut un cauchemard, la seconde naissance également ne fut pas gaie, le début de la maternité heureuse a commencé avec l'allaitement de la petite deuxième, allaitement rêvé, souvent idéalisé peut être, allaitement rattrapage, plein d'attente et de promesse. Mais aujourd'hui, je viens de vivre enfin le plus beau jour de ma vie, de ma maternité, je viens de vivre l'étonnement de ma petite, decouvrant sa grande soeur à mon sein, le partage du sein, des seins entre elle, leurs regards en coin à toutes les deux, tendres, complices et à la fois étonnés de se retrouver là en même temps et puis, leurs rires pleins, francs et cristallins, rires d'enfants et de bébés, tout ceci à cause d'une simple tétée partagée pour de faux.

Comment une mère peut elle vivre sans connaître ce bonheur-là ? En connait-elle de semblable ? Est ce qu'il est remplaçable ce bonheur de se partager également entre ses deux enfants, de les voir se partager leur mère si gaiement, avec tant de plaisir et de complicité ?

Bien sûr personne ne sait qu'il existe ce moment de bonheur, à peine palpable sur un calendrier, et pourtant il faudrait le crier, le vanter à tout vent car franchement, que vaut la maternité sans ces joies simples et candides ?

Marie, l'enfant,
Nusch, l'artiste,
Bibless, la mère
Et sa tribulle: Gérôme, tendre mari, Chloé 28/09/00 allaitée 15 jours en mixte, re-allaitée 27 mois plus tard occasionnellement, Eloise 23/01/03 allaitée of course et plutôt deux fois qu'une !

Qui aurait cru que je vivrai cela un jour ? Pas moi en tout cas mais je ne m'en plains pas !