Comment le personnel de la maternité a saboté mon allaitement et rendu ma fille gravement intolérante aux protéines de lait de vache (PLV)

J'ai reçu ce matin le dossier médical complet de ma fille aînée lors de notre séjour à la maternité.

Je savais qu'elle avait eu de nombreux biberons bien que je souhaitais l'allaiter car j'avais gardé la feuille sur laquelle on marque nous-même les changes, tétées, etc... mais je ne me souvenais pas vraiment pourquoi et je voulais connaître les commentaires du personnel médical.

Déjà, 1h30 après sa naissance (soit 20h30), elle a bu un bib (20g). Bon d'accord, j'étais en salle de réveil suite à la césarienne et elle avait peut-être très faim. Celui-là, je pardonne. La même chose a été faite pour ma seconde fille, pour ces raisons-là, mais c'est le seul qu'elle ait eu. Par contre pourquoi lui avoir fait 2 dextro dans la nuit (23h et 2h) et pourquoi un bib à 1h puis 5 h ? Pourquoi ne me l'a -t'on pas amenée ? Pourquoi ne me l'avoir ramenée qu'à 10 h ? Et encore 2 dextro ce jour-là ! Et pourquoi encore un bib la deuxième nuit ? Elle tétait pourtant apparemment bien. Le lendemain aussi. Alors, le deuxième jour, pourquoi un "petit" complément à 17h30. Puis, soudain, le 3 ème jour après sa naissance, après la tétée de 4h45, ma fille ne veut plus téter, pourquoi ? D'après les infirmières, "bébé un peu fainéant pour téter, car maman a du lait !!!". Je me souviens que ce jour-là, j'ai eu les seins durs et douloureux et que j'ai dit que c'était la montée de lait. Ils avaient semblé sceptiques. Ce jour-là, ma fille n'a presque eu que des bib et un peu le sein à 18h et la nuit (+bib). D'après le dossier, il fallait me demander alors si je voulais toujours allaiter car je n'arrivais pas encore à bien me débrouiller seule ! C'est vrai au bout de 3 jours, sans le moindre conseil, on est une pro ! Après, elle n'a plus eu de bib. Ca semblait bien parti. Alors pourquoi ces difficultés soudaines le 3ème jour ? Ce jour-là, elle a atteint son poids le plus bas, soit 3,440 kg contre 3,900 kg à la naissance. Puis son poids est bien remonté, sauf le dernier jour, le 7ème, elle a perdu 80g (le 1er vrai signe de son intolérance aux PLV ?) et pesait donc 3,600 kg.
D'accord, pendant mon séjour, je n'ai pas vraiment demandé de conseils. Mais, de la même façon qu'on nous apprend sans qu'on demande comment donner le bain et les différents soins, je croyais qu'on m'apprendrait "l'allaitement". Alors, comme on ne me disait rien, je croyais que tout ce qui se passait (difficultés, compléments) était normal. Et puis, il fallait en même temps que je me remette de la césarienne. Difficile de tout concilier sans l'aide de ceux qu'on croyait compétents en la matière.
A 1 mois, elle pesait 3,850 kg et n'avait pas repris son poids de naissance. Ca n'a pas inquiété le médecin, pourquoi me serais-je inquiétée ? 3 semaines plus tard, ses chaussettes habituelles étaient trop grandes, je me suis inquiétée, alors le médecin aussi: elle avait perdu 370g. C'était un bébé calme, qui dormait beaucoup, pleurait peu, régurgitait à peine (en fait, le tout petit peu qu'elle tétait), souriait, commençait à jouer. Elle a été hospitalisée aussitôt. Diagnostic après divers examens : intolérance aux PLV.
Ce fut aussi la fin de l'allaitement. Mais pour ça, je n'ai pas encore reçu le dossier. Il n'empêche que je suis convaincue que les effets de son intolérance ont été aussi graves à cause des multiples bibs qu'elle a eu à la maternité. D'où ma colère. Si on m'avait informée correctement, si le personnel de 'hôpital avait été plus compétent en allaitement, si on m'avait encouragée au lieu de me laisser me débrouiller avec mes difficultés de départ et de filer, en guise de solution, des compléments à mon bébé, son intolérance aurait été moins grave, j'aurais continué à allaiter en supprimant les PLV de mon alimentation, j'aurais tiré mon lait, j'aurais fait des desserts et autres avec. Elle aurait moins systématiquement mangé des compotes en dessert, elle n'aurait pas bu pendant des mois cet infect régestimil. Notre vie à trois, pendant ses onze premiers mois, aurait été tellement plus douce, tellement plus agréable....
Voilà, j'ai été très, très longue, mais j'avais besoin de partager cela avec vous. Cet échec était resté coincé dans ma gorge depuis près de neuf ans. L'arrivée et la lecture de ce dossier n'ont pas arrangé mon malaise, loin de là, mais ça fait du bien d'en parler et de savoir qu'on va être écouté.

Merci de m'avoir lue jusqu'au bout.
Janik, maman d'Elodie (19.03.94), Julie (20.02.97), Arthur (26.12.00) allaité.