En Ecosse, pour l'allaitement, il y a une bonne information pré-natale, un soutien pour les mères allaitant leurs enfants, et un suivi statistique pour renforcer l'information

L'allaitement pour moi a été quelque chose qui coulait de source, c'était naturel et cela permettait un contact peau à peau, un début de dialogue avec le bébé, qui me semblait important.
Lors de mon premier rendez-vous à la maternité (en Ecosse), il m'a été demandé si j'avais songé à l'allaitement, sinon si je souhaitais être contactée par une association de mamans, défendant le bienfait de l'allaitement pour l'enfant et la mère, pour en discuter (si je n'avais pas été déja convaincue), j'ai répondu que ce n'était pas nécessaire : ce serait l'allaitement et rien d'autre. J'ai cependant accepté d'assister à un seminaire, accompagnée de mon mari, sur l'allaitement. Evidemment, cela n'a fait que conforter mon choix, enfin notre choix devrais-je dire. Mon mari étant également pro-allaitement.
Lors des séances pré-natales, la sage-femme presente a énoncé très clairement tous les bienfaits de l'allaitement avec documentation à l'appui, simulation de la position du bébé avec un poupon. En Ecosse, ils sont à fond pro-allaitement et accouchement naturel voire accouchement à la maison à partir de la 2nde grossesse s'il n'y a pas eu de complications pour la 1ière.

A sa naissance, Hervald a été placé 24h en soins intensifs, j'ai expressément exprimé mon souhait de l'allaiter. Ainsi durant ses premières 24h de vie terrestre, mon petit bonhomme a été perfusé et non alimenté par biberon. Le lendemain matin on m'a demandé de me rendre dans ce service pour l'allaiter. Une sage-femme est venue me voir pour m'aider à m'installer et installer Hervald, m'expliquant quelle était la bonne position. Puis Hervald a été placé dans ma chambre. Et régulièrement, une sage-femme, une infirmière passaient pour savoir si tout allait bien, si j'avais des questions. Je me suis déplacée pour leur demander de l'aide car Hervald n'en finissait pas de téter. J'étais un peu affolée en me disant qu'à ce rythme je ne tiendrai jamais le coup, j'étais épuisée. La, on m'a rassuré, me disant que c'était normal puisque la montée de lait n'est pas immédiate, que nous produisons d'abord du colostrum (ce que je savais) (moins nourrissant que le lait, ce que je ne savais pas). Et évidemment, le lendemain de cet épisode j'ai également compris combien Hervald et moi avions manqué nos premières heures de contact mère-enfant. En fait, nous nous rattrapions.
A la maternité, ils m'ont dit que je pouvais rester aussi longtemps que je le souhaitais si je ne me sentais pas prète à rentrer chez moi et me retrouver "seule" (mon mari était quand même présent) face à mon nouveau bébé. Je n'avais qu'une hate c'était de rentrer chez moi, mais ils ne m'ont laissée partir que 2 jours après ma montée de lait afin d'être sur que l'allaitement se passait bien de part et d'autre.
Lors de ce séjour à la maternité j'ai eu la visite d'une des mamans de l'association pro-allaitement. Elle a observé ma façon de mettre Hervald au sein, me disant que c'était parfait, m'a donné des conseils, m'a laissé une série de documentation ainsi que les coordonnées d'un des centres de l'association le plus proche de chez moi, avec la consigne d'appeler si j'ai la moindre question, le moindre problème.
Lorsque nous sommes rentrés, nous avons eu, jusqu'à ce que le cordon ombilical tombe, la visite d'une sage-femme. Elle pose des questions très anodines, mais qui permettent de déterminer l'état d'esprit de la maman (éventuel baby-blues, dépression post partum) et comment elle arrive à gérer son nouveau rôle de maman. Evidemment elle osculte le bébé. Puis la visite chez le médecin pour le bébé et la maman, se fait 6 semaines après la naissance du bébé. Ensuite, c'est pour les 3 et 6 mois du bébé, avec quelques rendez-vous intermediaires pour les vaccinations.

Hervald a été allaité jusque ces 8 mois, et durant cette période j'ai été contactée à 2 reprises par l'association pro-allaitement afin de savoir si j'allaitais toujours.
En résumé, excusez pour la longueur, en Ecosse il y a une bonne information pré-natale, un soutien pour les mères allaitant leurs enfants, et un suivi statistique pour renforcer l'information. Je n'ai pas l'impression d'après ce que je lis ici et les dire de mes amies mamans (qui toutes allaitent, nous en avons longuement discuté) que les futures mamans soient aussi bien préparées à ce choix. On va même jusqu'à essayer de les démotiver lorsqu'elles rencontrent des problèmes lors de l'allaitement, je trouve cela vraiment contre-nature.

Isabelle, maman d'Hervald (21 mois) et enceinte de bebe 2 (avril 2004).