Ma fille est née à 26 semaines et maintenant à presque 11 mois, elle est toujours allaitée exclusivement.

Ma petite puce est née à 26 semaines (5 mois et demi de grossesse, 910 g), et maintenant à presque 11 mois, elle est toujours allaitée exclusivement (de temps en temps, elle suce une croûte de pain, une banane, ou mange un quart de petit pot....).
Par contre, malgré ma détermination à l'allaiter, j'ai rencontré beaucoup de problèmes, et je ne connaissais pas la LLL et encore moins la lactaliste.
Avec eux, dès le début, tout aurait été plus simple. En effet, j'ai eu beaucoup de mauvais conseils et tellement peu de soutien ("mais Mme vous n'y arriverez jamais, ça ne s'est jamais vu, un bébé sortir après une si longue hospitalisation en étant toujours allaité" !!!! Enfin bref).
Cette naissance a été très douloureuse pour moi, et le lait, c'est tout ce qu'il me restait pour me sentir maman....
L'allaitement est vraiment réparateur du traumatisme enduré, c'est très important de s'accrocher, ça vaut vraiment le coup de déplacer des montagnes. Et puis avec la LLL, c'est encore plus facile.
Moi j'étais toute seule dans mon coin, seule avec ma dépression, ma culpabilité et mon bébé qui était si mal. Et la pauvre papa qui ne savait plus quoi faire.

Mon bébé a reçu beaucoup de bib (pas de chambre mère-enfant et 3 mois et demi d'hospitalisation), malgré tous les efforts pour être présente lors des mises au sein (pas facile en réanimation).
Je crois que c'était nécessaire, tout comme la sucette qu'elle a eu dès le début.

Le retour à la maison a été très difficile aussi, car j'étais exténuée et très vite elle a eu des soucis de santé (et moi aussi), a du être
réhospitalisée et finalement on m'a interdit l'allaitement. Heureusement qu'une conseillère (merci Danièle Bruguière) du 34 m'a alors soutenue. On a ensuite menée la bataille ensemble. Encore merci à toi Danièle. Sans toi, Coline et moi, nous ne connaitrions pas ce bonheur qui est le notre aujourd'hui.

Depuis, j'ai eu la chance de rencontrer d'autres mamans de la lacta et de découvrir les joies du maternage. On rattrape le temps perdu. Pour moi chaque tétée (à la demande depuis seulement quelques mois, tellement j'étais encore imprégnée du milieu hospitalier), ça vaut de l'or.
Après avoir connu le pire, j'ai l'impression de connaître le meilleur...

J'ai aussi connu de merveilleux moments en réanimation : toutes les séances de peau à peau, la première mise au sein (8 semaines après sa naissance), avec Coline qui pesait un peu moins de 1500g et qui a tété comme une pro...et toutes les autres qui ont suivi, et même toutes celles ratées (à la demande, c'est impossible en réa), c'était à chaque fois des bouffées d'oxygène pour que je prenne le dessus.

Aussi petite soit-elle, je lui ai toujours dit que j'aurai toujours du lait pour elle, et qu'on rattraperai le temps perdu....j'ai toujours eu confiance en elle, et même si elle semblait sans vie, je lui parlais à travers son petit hublot et elle avait toujours son doudou imprégné de mon lait...Ça semblait tellement dérisoire et pourtant....
Le lien lacté c'est très fort, ça ne s'explique pas, mais ça nous a sauvé.

Un telle naissance est une terrible épreuve. Le milieu hospitalier est très déroutant aussi, et on perd tout contrôle parental, c'est terrible à vivre. On doit subir un allaitement sous contrôle médical (quand tout se passe bien, car avant les mises au sein, il y tellement d'autres caps à surmonter), c'est vraiment dur, mais ce n'est pas insurmontable loin de là.

Tout ça est encore douloureux pour moi, mais Coline est notre petit rayon de soleil, elle croque la vie à pleine dent, rigole à tout va, et est en pleine santé (à 10 mois elle pesait 7k300 pour 65,5 cm). On a même déjà abandonné la notion d'âge corrigé.

La route est longue et difficile mais ensuite, que c'est bon d'allaiter et de pouvoir offrir le meilleur à son bébé...

J'ai oublié de préciser, que sans le soutien du papa, tout celà n'aurait pas été possible.
Il a été formidable, d'une patience à toute épreuve, nous a accompagné Coline et moi, sur ce merveilleux chemin de la voie lactée. Il lui en a fallu de la ténacité, du don de soi, de la patience....bref beaucoup d'amour pour Coline et sa maman. Alors un grand grand merci à toi l'homme de ma vie.

Isabelle, maman de Coline (20 aout 2003)
Moselle (57).