Et oui, on peut allaiter des jumeaux à 100% !!!

Je viens de visiter votre site et je souhaiterai y ajouter mon témoignage de femme allaitante.

Je m’appelle Dominique et j’ai 28 ans.

Avant de tomber enceinte, j’étais déjà décidée à allaiter.

A la première échographie, j’ai appris que j’attendais des jumeaux mais pour moi, la décision d’allaiter n’était pas remise en cause. Pendant toute ma grossesse, j’ai lu des témoignages, j’ai cherché des renseignements (merci internet). Pendant mon cours de préparation à l’accouchement, quand la sage-femme a demandé qui voulait allaiter, j’ai été la seule (sur 3) à lever la main et j’ai bien vu les regards incrédules de mes camarades et de la sage-femme sachant que j’attendais des jumeaux. On m’a dit : « c’est bien si tu peux, si tu as assez de lait ».

Ma grossesse s’est bien déroulée et les petits sont arrivés à 8 mois en bonne santé. Ils étaient quand même « de petit poids » comme disent les médecins avec leurs 2.440 kg et 2.380 kg.

J’ai accouché un peu avant minuit et les petits ont été mis en couveuse pour les réchauffer. Ils ont emmené la couveuse et je me suis retrouvée dans ma chambre sans avoir vu mes bébés que quelques minutes. A 6H du matin, je me suis levée et j’ai été les voir dans la pouponnière. Vous auriez dû voir les yeux de la puéricultrice quand elle m’a vu arriver (c’est vrai que j’avais un peu la tête qui tournait) mais je voulais voir mes petits. Elle m’a dit qu’elle allait me les amener dans ma chambre et elle m’a dit fièrement qu’ils avaient pris un biberon pendant la nuit. Ça m’a fait un choc ! Je lui ai dit que je voulais les allaiter et elle m’a dit qu’on allait faire un essai. On les a mis au sein (chacun leur tour) mais Johan tétait mal. Comme ils étaient de petit poids, j’avais obligation de leur donner des biberons de complément après chaque tétée. Je ne voulais pas mais la puéricultrice me culpabilisait. Le problème c’est qu’avec le biberon, ils prenaient 70ml (à un jour alors que leur estomac ne contient que 10ml). Le gros problème c’est que j’étais censée les allaiter toutes les 3H maxi mais que « bourrés » de lait artificiel, ils ne se réveillaient pas !!! Même avec la puéricultrice en train de les « chatouiller » (on aurait dit de la torture vu les cris des petits), ils se rendormaient tout de suite ! Au deuxième jour, j’ai dit que je ne donnerai plus de biberons de complément et on m’a traité de folle. La nuit, j’ai gardé mes bébés avec moi parce que je n’avais pas confiance dans les puéricultrices pour m’amener les petits quand ils réclamaient (j’ai appris d’ailleurs après que la nuit, la première fois que les bébés réclamaient, ils avaient un biberon, et que c’était seulement la deuxième fois qu’ils étaient amenés aux mamans !!! soit disant pour qu’elles se reposent !!!). J’ai donc gardé mes petits et je les ai allaités. Johan a pris le sein pendant 30 minutes mais pleurait encore à la fin. On m’a dit « biberons de complément » et j’ai dit NON ! J’ai dit que j’allais allaiter Alex et que je remettrais Johan après et qu’il resterait au sein jusqu’à ce qu’il ait ce qu’il lui fallait ! J’ai donc fait comme ça et quand j’ai remis Johan après qu’Alex se soit rendormi, il a tété 2 secondes et s’est endormi dans mes bras comme un bienheureux !

J’ai donc quitté la maternité au bout de 6 jours avec un allaitement bien lancé. Malheureusement, au bout d’un mois, les crevasses sont devenues extrêmement douloureuses et j’ai supplié mon mari de m’acheter des protèges tétons en silicone. Je peux dire que ça a sauvé mon allaitement ! Les crevasses sont parties et je suis repassée au sein « nature ».

Et puis arrive le jour où je me suis réveillée en pleine nuit avec un sein tout dur et extrêmement douloureux. J’avais mal à la tête, des frissons et des tremblements incontrôlés. A 9H30, j’avais 39,2°C et j’ai appelé ma mère en renfort. J’ai fait téter les petits malgré la douleur et j’ai essayé de téléphoner à la puéricultrice de la PMI qui me suis (qui est pour l’allaitement) pour obtenir le numéro d’un médecin qui connaît l’allaitement. Malheureusement, le médecin en question ne travaillait pas ce jour-là. Malgré les informations que j’avais trouvées sur internet qui me faisait dire que ce n’était qu’un engorgement et que ça allait partir en faisant téter les petits, ma mère était paniquée et voulait à tout pris que je vois quelqu’un. Un médecin est venu et la phrase que je ne voulais pas entendre est tombée « il faut arrêter l’allaitement ». Pour lui, c’était une mastite et il fallait des antibiotiques et des anti-inflammatoires (incompatibles avec l’allaitement). La mort dans l’âme et sous la pression de ma mère, j’ai donné une dernière tétée avant de prendre les médicaments. Le premier biberon de lait industriel est plutôt bien passé (c’est vrai, pour eux, c’était un nouveau goût). Le deuxième (pendant la nuit a été horrible car ils n’en ont pas voulu, ils ont pleuré et il a fallu que je leur parle un quart d’heure pour qu’ils prennent. Le lendemain matin, j’ai téléphoné au Lactarium (ah oui, je ne vous ai pas dit qu’en plus de nourrir exclusivement 2 bébés, je donnais également du lait au Lactarium ?) et je leur ai parlé du problème. Elles m’ont dit que j’aurais dû les appeler, qu’elles m’auraient dit que c’était un engorgement et que ça passait tout seul en faisant téter les bébés. Je n’ai plus pris les médicaments et c’est avec bonheur que j’ai remis mes anges aux seins (je les allaite en même temps).

Maintenant, ils ont 6 mois et une semaine, je les allaite toujours à 100% et je vais commencer la diversification quand j’en aurai envie (et pas pour faire plaisir au médecin).

Et à ceux qui me demandent si j’ai assez de lait (même si j’aimerais leur répondre « non, mais je suis têtue et je laisse dépérir mes enfants), je dis « bien sûr et même que j’en donne au Lactarium !!!

Et oui, on peut allaiter des jumeaux à 100% !!!

Dominique, heureuse mère allaitante de Johan et Alex.