Comment les medecins auraient pu, sans le vouloir (je le pense et je l'espère), saboter mon allaitement.

A la maternité, mon fils tétait très souvent et les puéricultrices m' ont dit d'attendre au moins deux heures entre les tétées et de lui donner une tétine pour ses grands besoins de succion ? ce que j'ai fait.
Puis, ayant des crevasses (je saignais), elles m'ont fourni des bouts de seins en sillicone, donc une semaine après, une fois les crevasses terminées, je donne le sein sans et mon fils refuse littéralement de téter le sein ou le prenait dans sa bouche et attendait que le lait sorte sans téter et s'énervait tout suite. Au bout de quinze jours de galère, il réussit enfin à téter correctement.

Une semaine plus tard, j'ai une gastro, de la fièvre, et très mal à un sein. Le médecin me dit de ne plus faire téter mon fils sur ce sein car il y a des risques. Le lendemain, mon bébé avait faim car un sein ne lui suffisait pas durant toute la journée.
Heureusement, une amie infirmière en néonat. me dit qu'il faut absolument qu'il tète ce sein, ouf !

Le lendemain, mon p'tit bout se fait hospitaliser pour bronchiolite (qui n'était qu'une bronchite) et il était tellement fatigué qu'il n'a pratiquement pas tété durant 3 jours et personne à l'hôpital ne m'a dit de tirer mon lait. Je l'ai fait pour me soulager seulement 2 fois en trois jours. Mon fils avait alors 3 semaines. 2 jours plus tard, je n'avais presque plus de lait (entre le stress, les nuits blanches et la
non-stimulation ...) et mon fils allant mieux, redemandait à téter plus et commençait à avoir faim.
J'ai oublié de préciser que son pédiatre l'avait fait passer à 6 tétées par jours et pas une de plus et à heures très fixes. A l'hôpital, lorsque j'ai dit au pédiatre que j'avais plus trop de lait, il m'a dit que c'était le bon moment pour le sevrer et qu'il avait autant d'enfants malades dans sont service qui étaient allaités que les autres. Les infirmières venaient régulièrement me demander si je voulais des biberons. Un jour, j'ai accepté pour voir s'il avait très faim et mon amour de bébé a refusé de le boire (il avait déjà tout compris ; lol). J'ai tenu bon mais je pleurais tout le temps à l'idée de devoir arrêter l'allaitement car le lait ne revenait pas puisqu'on ne m'avait pas dit de le faire téter plus.

Tout cela s'est passé durant nos vacances de Noël et à notre retour, après une visite chez le pédiatre, il me conseilla, pour avoir plus de lait de sauter une tétée durant la nuit pour que (je le cite):"les seins se remplissent pour la tétée d'après". Comme une idiote, je l'ai écouté et son papa lui a préparé un bib de lait industriel. Il l'a but tout entier et moi je pleurais dans la chambre à 1 heure du matin.

Durant les deux autres mois, j'ai continué tant bien que mal à lui donner à téter avec beaucoup de stress et de pleurs car j'avais toujours l'impression que c'était la fin de mon allaitement (je ne l'ai jamais complété).

Jusqu'au jour où j'amène mon fils chez un ostéopathe qui me dit que si je ne donne pas le sein à la demande, ce n'est même pas la peine de continuer car ça n'a pas de sens de donner à heures fixes. Il me conseille vivement de contacter une animatrice LLL (mon bébé avait 3 mois). En quelques semaines, tout s'est arrangé mais il y a encore des choses qui font que mon allaitement n'est pas toujours serein et parfois je stresse vraiment beaucoup comme le week-end dernier.

J'ai repris le travail et mon fils a maintenant 6 mois. Je n'aurais jamais cru que je tiendrais jusque là. J'espère que ça continuera encore longtemps. Depuis, j'ai changé de pédiatre et je n'écoute plus que vos conseils et ceux de la LLL. Et mon bon sens aussi. Je fais aussi plus confiance à mon bébé.

Ma plus grosse erreur a été de ne pas m'être informée avant sa naissance sur l'allaitement mais je pensais que les médecins étaient à même de renseigner sur le sujet. Il ne faut pas s'étonner que si peu de femmes allaitent leurs bébés en France. S'il n'y a pas une forte volonté, je pense que c'est difficile de continuer pour celles qui écoutent tout simplement leur pédiatre (pas tous heureusement).

Donc merci pour tout à tous ceux qui m'ont aidé et qui m'aident tous les jours à vivre mon allaitement de mieux en mieux.

Merci aussi d'avoir eu le courage de me lire car je mesuis peut-être un peu éternisée.

Christine et Florent (04/12/2003).