Ce qui me gêne le plus avec le bib, c'est qu'il est représentatif de l'effacement de l'humain au profit de la productivité et du matériel

De toute façon une maman se sent toujours coupable de quelque chose, et quand on a eu une histoire difficile avec un de ses enfants, allaité ou pas, la culpabilité prend toujours le dessus! Faire la paix avec son histoire c'est compliqué et lent.

Aujourd'hui encore je sens l'impact que ça a eu sur mes relations avec Léo, d'autant plus que je mesure avec Luna avec qui j'ai une relation facile et paisible tout ce qu'il y a entre Léo et moi.

Ce qui me gêne le plus avec le bib, c'est qu'il est pour moi le symbole d'une uniformisation de pensée de la société, qu'il va de paire dans l'histoire avec le travail des femmes, pas que le fait de travailler ne soit pas une victoire pour les femmes, mais parce que lorsqu'on travaille on a pas le choix de faire une pose dans sa carrière sans la casser, qu'avoir des enfants est toujours un problème pour l'employeur, qu'il est représentatif de l'effacement de l'humain au profit de la productivité et du matériel, que la société préfère assumer la part grandissante du malaise ambiant à coup de cachets et médicaments, de dépressions, de trou dans la sécu, de maison de redressements plutôt que d'accepter que l'enfant est le véritable avenir d'une société, et que mieux il est traité jeune, plus les fruits de cette éducation seront récoltés par cette même société.

Allaiter est devenu presque subversif, parce qu'on ne suit pas les "bons" préceptes du médecins, parce qu'on décide de continuer après 3 mois, parce qu'on utilise un tire-lait, parce que souvent ça démontre d'une autre façon d'envisager les choses, la vie, la relation à l'autre. Et du coup, parce que tu dis/montres ta différence, tu es taxé de militant ! Surtout ne pas faire de vagues, surtout ne pas se différencier des autres !

Alors à mon corps défendant, parce que j'ai voulu allaiter, parce qu'en lisant Lacta j'en suis venue à m'intéresser au portage, au cododo, que j'ai pris des décisions dans l'éducation de mes enfants qui vont à l'encontre de la norme actuelle, je suis devenue une militante aux yeux de certains. Militante passive, puisque je ne fais aucun prosélytisme, je me contente de vivre selon mon coeur. J'assume. Aux gens que ça dérange d'assumer le fait que cela leur pose des questions et qu'ils n'ont pas forcément envie d'entendre les réponses qui pointent le bout de leur nez.

Aline, 05-10-72, mamanmifère
Gérard, 04-09-69, papamifère
Léo-Paul, 11-12-01, qui a décidé de se sevrer à 15 mois
Luna-Marie, 16-07-03, arapède-jolie accrochée à mon sein

Loconville
Oise