L'écartement des cuisses est excellent pour les enfants. Les problèmes de hanche sont d'ailleurs plus fréquents dans les sociétés qui utilisent la poussette intensivement que dans celles où l'on porte les bébés à longueur de journée.

Le Dr Kirkilionis explique dans "Ein Baby will getragen sein" ("Bébé veut être porté") que le petit humain est "préadapté" pour s'installer sur la hanche de l'adulte qui le porte (dès 4 semaines si on veut). Le petit du kangourou est un petit porté passif. Les petits singes sont des petits portés actifs, qui s'agrippent au pelage de l'adulte qui les porte (mâle ou femelle ou les deux; il existe des différences culturelles au sein de groupes d'une même espèce) avec leurs pattes. Lorsque nous sommes devenus bipèdes, nous avons perdu en force d'agrippement des pattes et nous nous sommes donc installés sur la hanche de nos parents et proches.

A noter que les pédiatres occidentaux ont inventé les doubles couches et autres culottes de rééducation de la hanche pour mettre les bébés nécessitant un tel traitement dans la position "cuisses relevées et écartées" que j'appelle "de la grenouille" après avoir observé que les bébés portés souffraient moins des hanches.

Pourquoi donc n'ont-ils pas tout simplement préconisé le portage, qui écarte naturellement les jambes???*

La dysplasie m'a été expliquée par une maman qui en souffre. (Ces explications lui ont été communiquées par son pédiatre). A la naissance, les os de la hanche ainsi que leurs cartilages ne sont pas suffisamment rigides. La cavité qui reçoit le col du fémur et celui-ci ne sont pas suffisamment emboîtés l'un dans l'autre. La tête du fémur peut donc
sortir de sa cavité, ce qui entraîne une distortion et/ou une malformation des ligaments qui entourent l'articulation. L'adduction des hanches (c'est à dire le maintien des jambes en position écartée) calme la tête du fémur au fond de la cavité dans l'os du bassin. Il "suffit" de bien veiller à cette adduction pendant quelques mois, le temps que le cartilage se renforce et/ou se développe, ceci ne permettant plus à la tête du fémur de sortir de l'articulation.
(Pour celles et ceux qui s'y connaissent en mécanique auto, c'est le même système que les rotules de direction).
Un bébé porté, de préférence sur le dos ou le ventre (par opposition à la hanche), aura naturellement les jambes écartées, ce qui ne peut lui faire que le plus grand bien!

Je quitte les explications de ce pédiatre et retourne à Kirkilionis (qui est éthologue humaine) qui écrit, elle, que lorsque l'enfant est à califourchon sur la hanche, les jambes ne sont pas fixes. Elles bougent à chaque pas du porteur, ainsi qu'à chaque mouvement de l'enfant. Ceci favoriserait encore plus une bonne évolution de la hanche de l'enfant.