7 CHOSES QUE LES PARENTS DOIVENT SAVOIR A PROPOS DES PLEURS DU BEBE
Dr. Sears. Version originale: http://www.askdrsears.com/html/5/t051200.asp#T051204
2. Répondre aux pleurs d'un bébé est biologiquement correct. La mère est biologiquement programmée pour donner une réponse maternante aux pleurs du nouveau-né, et pas pour se restreindre. Des changements biologiques fascinants ont lieu dans le corps de la mère en réponse aux cris de son enfant. Lorsqu'elle entend son bébé pleurer, la circulation sanguine augmente dans les seins de la mère, s'accompagnant d'une impulsion biologique de "prendre dans ses bras et nourrir". L'allaitement au sein lui-même cause une décharge de prolactine, une hormone que nous supposons être la base biologique de ce que l'on appelle "l'intuition maternelle". L'ocytocine, l'hormone qui déclenche le reflex d'éjection du lait, provoque aussi des sentiments de relaxation et de plaisir, une manière plaisante de compenser la tension provoquée par les pleurs du bébé. Ces sentiments vous aident à aimer votre bébé. Mamans, écoutez les indices biologiques de votre corps quand votre bébé pleure plutôt que les donneurs de leçons qui vous disent de faire la sourde oreille. C'est facile pour eux de vous donner de tels conseils, ils ne sont pas biologiquement connectés à votre bébé. Rien ne se passe au niveau de leurs hormones lorsque votre bébé crie. 3. Ignorer ou répondre au signal des pleurs? Une fois que vous
savez apprécier la valeur du signal des pleurs de votre bébé,
ce qui importe c'est de savoir ce que vous en faites. Vous avez deux options
de base: ignorer ou répondre. Ignorer les pleurs de votre bébé
est en général une situation perdant-perdant. Le bébé
complaisant abandonne et cesse de signaler, se renferme, et finalement
se dit que pleurer ne vaut pas le coup, et conclue que c'est lui qui ne
vaut pas le coup. Le bébé perd la motivation de communiquer
avec ses parents, et les parents manquent une opportunité d'apprendre
à connaître leur bébé. Tout le monde perd.
Un bébé avec une personnalité plus persistante -la
plupart des bébés aux besoins intenses- n'abandonne pas
si facilement. A la place, il crie de plus en plus fort et c'est l'escalade
dans l'intensité de son signal, le rendant de plus en plus dérangeant.
Vous pourriez ignorer ce signal persistent de plusieurs manières.
Vous pourriez attendre qu'il ait fini de pleurer, puis le prendre afin
qu'il ne pense pas que ce sont ses pleurs qui ont attiré votre
attention. C'est en fait une sorte de lutte pour le pouvoir. Vous apprendriez
au bébé que vous contrôlez les choses, mais aussi
qu'il n'a pas capacité à communiquer. Cela ferme la communication
parent-enfant, et sur le long terme, tout le monde perd. 4. Soyez maternante. L'autre option est de répondre promptement
et de manière maternante. C'est gagnant-gagnant pour le bébé
et pour la mère qui s'appliquent a mettre au point un système
de communication qui les aide tous les deux. La mère répond
promptement et sensiblement, de telle sorte que le bébé
sera moins désespéré la prochaine fois qu'il a besoin
de quelque chose. Le bébé apprend à "crier mieux",
d'un manière moins dérangeante puisqu'il sait que sa mère
va venir. Les mères structurent l'environnement du bébé
de sorte à ce qu'il ait moins besoin de pleurer; elle le garde
proche d'elle si elle sait qu'il est fatigué et prêt à
dormir. La mère augmente aussi sa sensibilité aux pleurs,
et ainsi leurs donne la réponse adéquate. Une réponse
rapide lorsque le bébé est jeune et est facilement déstabilisé
ou lorsque le cri rend clairement compte qu'il y a danger; une réponse
plus lente lorsque le bébé est plus vieux et commence à
apprendre à régler certains désagréments de
son chef. 5. Ce n'est pas de votre faute si bébé pleure. Parents,
haut les curs ! Si vous réagissez bien à votre bébé
et que vous essayez de lui faire se sentir en sécurité dans
ce nouveau monde, vous ne devez pas penser que c'est de votre faute si
votre bébé pleure beaucoup. De même que ce n'est pas
vous qui décidez que votre bébé arrête de pleurer.
Bien sûr, restez ouverts pour apprendre de nouvelles manières
d'aider votre bébé (comme changer de régime alimentaire
si besoin, une nouvelle manière de porter votre bébé)
et avertissez votre médecin si vous suspectez une cause physique
derrière les pleurs. Mais il y aura des moments, lorsque vous ne
savez pas pourquoi votre bébé pleure, vous vous demanderez
si le bébé lui-même le sait. Il y a des fois où
le bébé peut simplement avoir envie de pleurer, ne vous
sentez pas désespéré si aucun de vos remèdes
habituels ne marche. 6. Ce que la recherche nous apprend. Les chercheures Sylvia Bell et Mary
Ainsworth ont mené des études dans les années 1970
qui auraient du mettre a l'index et pour de bon les théories sur
les enfants gâtés. (Il est intéressant que jusqu'à
ce moment-là, les auteurs qui se sont intéressé au
développement de l'enfant et qui prêchaient le "laissez-les
pleurer" étaient presque tous des hommes. Il a fallu que des
femmes chercheures commencent à rectifier le tir.) Ces chercheures
ont étudié deux groupes de couples mère-nourrisson.
Le groupe 1 était constitué de mères donnant des
réponses promptes et maternantes aux pleurs de leur enfant. Le
groupe 2 était constitué de mères plus restreintes
dans leur réponse. Elles ont trouvé que les enfants du groupe
1 auxquels les mères avaient répondu tôt et de manière
plus maternante étaient moins portés à utiliser les
pleurs comme moyen de communication lorsqu'ils avaient un an. Ces enfants
semblaient plus sûrement attachés à leur mère
et avaient développé de meilleurs talents de communication,
devenant moins pleurnichards et manipulateurs. 7. Pleurer n'est pas "bon pour les poumons du bébé". Un des exemples les plus ridicules du folklore médical est le dicton "laissez le pleurer, c'est bon pour ses poumons". A la fin des années 70, la recherche a montré que les bébés qu'on laissait pleurer avaient des rythmes cardiaques qui atteignaient des niveaux inquiétants et baissaient le taux d'oxygène dans leur sang. Quand les pleurs de ces bébés étaient calmés, leur système cardiovasculaire retournait rapidement à la normale, montrant à quel point les bébés reconnaissaient rapidement l'état de bien-être au niveau physiologique. Si les pleurs du bébé ne sont pas calmés, il est dans une détresse aussi bien physiologique que psychologique. La croyance erronée comme quoi pleurer est sain, survit encore aujourd'hui dans les échelles du score d'Apgar, une sorte de test que les médecins utilisent pour évaluer rapidement l'état d'un nouveau né les premières minutes après sa naissance. Les bébés obtiennent deux points supplémentaires pour "cris vigoureux". Je me souviens avoir réfléchi sur ce concept au milieu des années 70 alors que j'étais directeur d'une pouponnière dans un hôpital universitaire, avant même de devenir le père d'un bébé aux besoins intenses, ce qui m'a rendu un ferme opposant du "laissez-les pleurer". Il me semblait que de donner des points pour des cris était insensé physiologiquement. Le nouveau-né dans un état de veille calme, respirant normalement, et en fait plus rose que l'enfant qui pleure, perdait des points au score d'Apgar. Ca me surprend toujours que le plus intriguant des sons humains, les pleurs du bébé, soit encore aussi incompris. |