Je suis 100% d'accord avec toi: il faut écouter son instinct, les problèmes surgissent, à mon avis quant on cherche à le faire taire pour se "couler dans le moule". Les bébés nous guident, et nous aident à grandir, il suffit effectivement de les écouter.

Marion, maman de Valentine (27 03 01) et Jérôme (04 01 03), co-allaité

"La relation d'allaitement est une relation de don (de son lait, de soi-même, de son temps, de sa disponibilité) et d'amour qui ne peut que favoriser l'attachement."

Je suis parfaitement d'accord. Ayant eu une mère totalement depourvue d'instinct maternel (c'est elle qui le dit aussi), si je n'avais pas allaité, je n'aurais pas materné, c'est pas dans mes gènes (des grands mères et arrières grands mères toutes plus violentes les unes que les autres). Personne (mais vraiment personne !) n'allaite dans ma famille et rien ne m'avait preparé à ce raz de marée d'amour de l'accouchement et cet allaitement m'aide à " brider" mes instincts de violence...
Si j'etais rentrée dans le cercle vicieux de laisser pleurer mon fils pour attendre l'heure du bib, je ne serais pas aujourd'hui fière de dire que je n'ai jamais levé la main sur mon fils de 2 ans 1/2, j'en suis persuadée.
Et merde à ceux qui pourrait dire que ce serait pas un mal de le frapper un peu pour l'eduquer ! C'est vrai qu'il y a des personnes capables d'amour "naturellement" et d'autres qui ont besoin d'un coup de pouce et en cela l'allaitement est un vrai plus dans mon cas.

Aurore et Thomas 2 ans 1/2 (Gard).

Tout à fait d'accord avec toi, Emmanuelle, j'ai aussi eu des difficultés face à mon BB qui m'en demandait plus que ce que je m'étais imaginée qu'il me demanderait. Elle m'a forcée à me surpasser pour lui donner tout mon temps, toute mon énergie et plus encore : tout mon lait qui n'était pas suffisant (pb de poids). Ce n'est pas un service comme la Maternologie qui m'aurait aidée, loin de là. C'est LLL, Lacta et les filles de ma région qui m'ont aidée à m'en sortir car elles m'ont redonné confiance en moi et m'ont encouragée dans le maternage au sens large alors que je n'y serais sans doute pas allée toute seule, avec ces "modèles" de bébés "remplis" au bib et "posés dans le transat" que j'avais vus autour de moi, je croyais que mon BB était anormal. Maintenant je sais que c'est un B.A.B.I., et qu'elle a bien raison !!!

Merci de ton témoignage.

- Marianne - et Flore, BABI de bientôt 11 mois !

Je suis intimement persuadée que si l'enfant avait sa place dans notre société s'il était écouté, il guiderait sa mère dans son rôle.

Je pense que la société a sa grande part de responsabilité dans ces dépressions. Un enfant doit rentrer dans un moule et s'adapter : à partir du moment où il n'y rentre pas et qu'il ne s'adapte pas il y a un problème qui vient de la mère : elle l'aime trop ou pas assez. Après bien entendu il y a le propre vécu de la maman par rapport à son enfance.
D'un côté je peux comprendre ce sentiment "dépressif" et d'un autre coté ça me choque (disons que cela me peine plutôt) car j'ai l'impression que les mamans ne se mettent pas à la place de ce bébé qui vient de naître en se disant que cela fait 9 mois qu'il est au chaud à l'abri et d'un seul coup on le sort de cet environnement et elles voudraient qu'il soit déjà " autonome" comme si c'était pesant qu'un enfant réclame sa maman, en gros il a été porté pendant 9 mois alors ça va pas continuer !!! Et finalement je me dis que peut-être des mamans qui n'allaitent pas c'est parce que la société leur a donné l'image que l'allaitement était synonyme d'"être encore dépendante" de cet enfant. Comme si c'était un sacrifice de plus de devoir allaiter et materner "faut encore donner de sa personne". Alors forcément dans le reportage le cas de Ludivine qui avait apparemment un bébé demandeur et bien ça me fait penser à tout ça. Il est demandeur et c'est ingérable. Un bébé demandeur est "hors société" il ne rentre pas dans le moule et donc je pense que la mère n'arrive pas à passer au dessus de ça et finalement à vivre pleinement son maternage, .. du coup la maman retourne la faute contre l'enfant parce qu'il est différent parce qu'il est demandeur et que l'enfant demandeur n'a pas de place dans notre société je dirais même que l'enfant tout court n'a pas la place qui lui revient. Personnellement je suis convaincue que l'allaitement les aiderait beaucoup.
C'est bien triste de voir des mamans qui culpabilisent pour des choses qui sont si naturelles. Enfin toutes ces mamans me font de la peine et je me dis que ce n'est pas elles qui sont à soigner mais la société :-(
Je suis intimement persuadée que si l'enfant avait sa place dans notre société s'il était écouté, il guiderait sa mère dans son rôle.

Anne (Var) maman d'Amandine (28/03/02) allaitée

Même réflexion, il ne pas confondre maternage et maternologie !!!

J'ai été choquée également d'apprendre que la nuit les mamans DEVAIENT se reposer en chambre séparée (de leur bébé) et que c'était somnifère automatique et bibs donnés par l'infirmière la nuit.
J'en ai déduit que l'allaitement était absent du service.
Pas de co-dodo, pas de peau à peau, rien qui se rapproche d'un maternage. Ce n'est facile pour aucune maman, mais il me semble que le plus dur à accepter pour elles était le décalage entre ce qu'elles s'imaginaient et/ou connaissaient des bébés et LEUR bébé. 24h/24. Avec ses sollicitations, ses attentes et ses besoins propres. Le décalage avec le discours-type: "il fait ses nuits, "il boit sans problème", "il grossit bien".
Le décalage avec l'image du futur bébé et le VRAI bébé, qu'on ne maîtrise ni ne contrôle, qui vous "mange", ou vous absorbe.
Cela m'a aussi amenée à me demander si, sans l'allaitement, je n'aurais pas, moi aussi sombré.
L'allaitement valorise la maman, quelle fierté de nourrir son enfant, de pouvoir se dire "ces ptites cuisses, là, c'est grâce à moi".
Bref, je suis sortie de là très décue, en me disant que ceux-là (les hospitaliers), n'avaient rien compris et que maternologie était effectivement le terme le plus adapté à leur "travail".

Et mon mari qui ne regardait pas (mais qui entendait) a gueulé "Ils n'ont rien compris, on est des mammifères, on devrait dormir les uns contre les autres dans une tanière !

Marion, maman de Valentine (27 03 01) et Jérôme (04 01 03), co-allaités

Elle m'a obligée à me trouver, à laisser tomber toutes les barrières...

Texte extrait de "Les cinq dimensions de la sexualité féminine" de Danièle Starenkyj :
" Des mamans allaitant leur premier bébé me disent très souvent qu'il pleure constamment, qu'il ne dort qu'au sein ou dans leurs bras, qu'il se réveille cinq, six, sept fois par nuit pour téter...Inquiètes, elles se demandent ce qui se passe : "Mon lait doit être trop pauvre", pensent-elles..."il a faim".
Oh! non, mamans, il a besoin de vous. ll vous apprivoise, il vous force à créer avec lui des liens, à vous ouvrir à lui, à l'accepter. Il vous sent lointaine, mal à l'aise, tendue dans ce rôle que vous n'avez jamais appris. Il cherche à vous guérir de votre féminité culturelle, à en effacer les laideurs et les plaies et à faire jaillir en vous votre vraie visage, votre féminité biologique, à tirer de votre coeur ce toucher plein d'affection, ces caresses, ces chatouilles, ces bercements, ces berceuses, ces mille et une tendresses dont il a absolument besoin pour vivre. Son sourire précoce, qui est son moyen à lui d'établir un contact, n'a pas encore fait effondrer les tabous de votre esprit. Alors il pleure, et vous force ainsi à vous tourner vers lui, et il tète, et ainsi il s'accroche à vous avec l'acharnement que donne le désir de vivre.
Ces mêmes mamans lorsqu'elles ont leur deuxième ou troisième bébé, inquiètes, me posent une autre question. "je ne sais pas ce que ce bébé a, mais il est si calme, il ne tète que pour manger, semble-t-il, il dort si bien et peut jouer de longs moments, tranquille. Que se passe-il ?". Il se passe que votre premier bébé vous a guéri. Vous êtes maintenant une mère, avec spontanéité et joie et votre nouveau bébé n'éprouve à votre contact aucune angoisse, aucune solitude. Vous avez appris à répondre à son premier besoin, celui en dehors duquel il ne peut vivre, et il se sent en sécurité, paisible, heureux."

Ce texte fait suite à un paragraphe sur la notion d'attachement et l'experience d'une maman guenon élevée loin de son groupe et qui rejette son premier né, le maltraite durement et pourtant le petit s'acccroche à sa mère, on constate alors que l'hostilité de la mère décroît et que passée 4 mois la victoire du petit est assurée, il a "guéri" sa mère, elle sera désormais et dans ses maternités suivantes une mère "normale".

Je viens de lire ce passage et ça a comme explosé en moi. Depuis que Liam est né (bientôt 3 mois) je n'arrête pas de me dire que grâce à sa soeur il est ainsi materné. Oui c'est elle qui m'a poussée au plus profond de moi, en tétant non stop, en voulant être porté sans cesse, en ne dormant que contre moi. ; elle m'a obligée à me trouver, à laisser tomber toutes les barrières, à me laisser vivre tout simplement.
Alors merci, merci ma puce, tu t'es battue et tu te bats encore pour faire de moi celle que je suis tout au fond, celle que tu connais bien mieux que moi, pour que chaque jour je te donne ce que toute mère est programmée pour donner à son enfant. Je t'aime pour tout ça et pour tellement de chose encore. Merci.

Céline

Je vous donne mon sentiment à la vision du reportage d'hier.
Pour moi, ces enfants qui hurlaient n'étaient pas assez portés, assez câlinés... et souffraient de la distance que mettaient avec eux leur maman. Ces mamans avaient besoin de s'éloigner d'eux pour "respirer et se reposer" n'intégrant pas, à mon avis, leur dimension de mère de façon naturelle (elles se "forçaient"). A mon avis, on ne porte jamais assez nos enfants en Occident (y a t-il des bébés "hurleurs" parmi ceux portés sur le dos toute la journée par leur maman en Afrique, par ex.?).

Pascale

On peut très bien allaiter son bébé et faire quand même une dépression.

Ce qui fut mon cas.
Tout d'abord j'ai très très mal vécu l'accouchement puisque je n'ai pas accouché : Césarienne. Je ne faisais que pleurer en salle d'opération.
Ensuite le début d'allaitement a été très dur avec bib de compléments mais grâce à mon entêtement (rien n'aurait pu me faire reculer) et grâce à Galacté, je m'en suis sortie.

Ceci dit à la maison j'ai déprimé à fond les ballons ; à avoir des pensées noires pour mon bébé et regrettant d'avoir voulu être mère. En fait je crois que j'idéalisais ce rôle. Et puis je pleurais tout le temps et ma fille aussi. Je la portais tout le temps (porte bébé et compagnie), elle dormait avec nous. Mais je ne m'en sortais pas. Et puis au fil du temps j'ai pris confiance en ma capacité d'être mère, j'ai rencontré d'autres mères dans une maison verte et j'ai vu cette situation n'allait pas duré toute la vie ainsi.
Maintenant ma fille a bientôt 3 ans. Je m'énerve encore parfois contre elle.

Sinon tout roule. Elle me dit que "l'école le matin, ça fatigue ; alors je tête un petit peu".