Le texte qui suit vous est présenté pour ses vertus thérapeutiques, en effet, il semble qu'il soit bénéfique pour la santé de se dilater la rate de temps à autres. Voici donc une parodie des stupidités qu'entendent les mères qui veulent allaiter appliquées à un autre domaine.

Ce texte, écrit par Janis Honea, est paru dans l'édition d'octobre 1997 du magazine The Compleat Mother et a été traduit par Françoise Railhet, responsable du Programme des Associés Médicaux de la LLL en France.

IL ETAIT UNE FOIS, SUR UNE AUTRE PLANETE

un jeune homme qui se préparait à avoir un rapport sexuel pour la première fois. Cela l'angoissait, car il n'avait jamais rencontré aucun homme qui ait réussi à faire l'amour. Il décida donc d'en parler avec ses copains pour bénéficier de leur expérience.
- J'avais vraiment envie de le faire, dit l'un d'entre eux, mais le docteur m'a dit que mon pénis était trop petit.
- Vraiment, s'exclama un autre, moi, on m'a dit que le mien était trop gros.
- Je voulais essayer, mais ça n'a pas marché, je n'arrivais pas à satisfaire ma femme, dit un troisième.
- Moi, je n'ai jamais voulu le faire. C'est tellement bestial ! Nous ne sommes quand même pas des animaux. Je sais qu'on dit que le pénis est ce qu'il y a de mieux, mais j'ai fait l'amour artificiellement à toutes mes femmes, et elles en ont toujours toutes été très satisfaites.
- Mais est-ce que tu n'as pas divorcé sept fois ? demanda le jeune homme.
- Oui, mais ça n'a vraiment aucun rapport.
- Moi, j'ai entendu dire qu'il fallait se préparer avant pendant plusieurs mois, endurcir son pénis, le frotter régulièrement avec un tissu rugueux, ce genre de choses...
- Et puis, il ne faut pas rester plus longtemps que quelques minutes les premières fois, sinon ça fait mal.
- Mon cousin m'a raconté que ça lui avait fait abominablement mal. Il a eu des crevasses et ça saignait. Il a abandonné au bout de deux fois.
- Moi, j'ai un ami qui faisait l'amour naturellement, ça semblait vraiment être toute une affaire. Chaque fois que je le voyais, soit il avait fait récemment l'amour à sa femme, soit il allait le faire bientôt. Je lui ai dit qu'elle ne devait pas être satisfaite, sinon elle ne voudrait pas le faire aussi souvent, et qu'il devrait compléter avec un vibromasseur, mais il m'a dit qu'il ne voulait pas.
- Et bien, j'ai quand même vraiment envie d'essayer, conclut le jeune homme.
- Comme tu veux, dit l'ami qui avait un trop gros pénis. Quand même, impose dès le départ à ta femme un planning précis pour vos relations sexuelles, sinon elle va te manipuler. Le jeune homme se posait toujours beaucoup de questions et il décida d'en parler à son médecin.
- Oui, bien sûr, je vous comprends, lui répondit-il paternellement. Mais que voulez-vous, beaucoup d'hommes n'arrivent pas à satisfaire leurs femmes uniquement avec leur pénis. Même avec des séances d'information ou des livres et malgré tous leurs efforts, des tas d'hommes n'y arrivent tout simplement pas. On appelle ça le syndrome d'insuffisance pénienne. Je sais que vous avez envie d'essayer, et je pense que c'est très méritoire de votre part. Mais je vous conseille quand même de prendre ce vibromasseur, juste au cas où. Regardez, il faut l'insérer comme ceci, vous voyez, pour qu'il pénètre selon le bon angle, et ensuite...
Lorsque fut venu le grand moment, le jeune homme était nerveux et angoissé, mais bien déterminé à faire les choses au mieux. Il fit très attention de bien respecter toutes les consignes. Il regarda bien l'horloge et arrêta exactement au bout du temps prescrit. Le résultat fut un lamentable échec. Sa femme était très frustrée. Lui aussi. Il ne comprenait pas pourquoi ça s'était aussi mal passé. Il avait fait scrupuleusement tout ce qu'on lui avait dit de faire. Sa femme essaya de le consoler, lui dit qu'elle l'aimait, qu'ils apprendraient ensemble, que les choses s'arrangeraient avec le temps. Mais la fois suivante, le jeune homme se dit qu'il ne supporterait pas de la voir à nouveau aussi déçue, et il décida d'essayer le vibromasseur, juste pour cette fois. Hélas! Personne ne lui avait jamais parlé du risque de confusion pénis-vibromasseur. Très rapidement, sa femme développa une nette préférence pour le vibromasseur, et se mit à refuser le pénis. Dans un sens, il préférait le vibromasseur, lui aussi. Il savait toujours quelle stimulation sa femme avait reçue exactement, et s'il avait besoin de s'absenter pendant plusieurs jours, quelqu'un d'autre pouvait satisfaire sa femme à sa place. C 'était beaucoup plus facile de la laisser avec le vibromasseur et de vaquer à ses petites affaires. Quand il était avec sa femme, il se sentait triste, déçu et incompétent; alors, il travaillait de plus en plus, et il passait de moins en moins de temps à la maison. Ce n'était pas du tout comme ça qu'il avait imaginé que se passeraient les choses, mais il ne voyait vraiment pas quoi faire pour que ce soit différent. Un jour, il prit son courage à deux mains, et demanda au copain qui connaissait un homme qui faisait l'amour naturellement, de lui en donner les coordonnées.
- Bonjour, lui dit-il au téléphone, j'aimerais bien avoir des informations sur les relations sexuelles naturelles. Je n'ai pas réussi avec ma femme actuelle, et j'aimerai bien savoir comment faire, pour quand je serai avec ma prochaine femme. Je voudrais vraiment y arriver.
- Vous êtes mariés depuis combien de temps ?
- Quelques mois.
- Oh ! Mais si vous voulez faire l'amour avec votre femme, il n'est pas trop tard, vous savez. Il l'invita à venir à une réunion de la Cosa League (cosa : terme d'argot espagnol pour le pénis), une association qui informait et soutenait les hommes qui souhaitaient faire l'amour naturellement. À sa première réunion, le jeune homme fut tout d'abord stupéfait, il n'aurait jamais cru qu'il y avait autant d'hommes qui faisaient l'amour naturellement. C'était vraiment merveilleux de les entendre parler de leurs difficultés et expliquer comment ils avaient réussi à les surmonter. Pour la première fois, il se sentit plein d'espoir.
- À votre avis, qu'est ce que je devrais faire ? demanda-t-il à l'animateur à la fin de la réunion.
- La première chose, c'est de vous débarrasser du vibromasseur.
- Oh ! Eh bien, je... je... je ne sais pas si ... comment ma femme va-t-elle le prendre ?
- Ça, c'est sûr, ça ne va pas être facile au départ. Elle ne va pas être contente. Mais si vous êtes patient et persévérant, elle finira pas accepter de reprendre votre pénis et elle s'habituera à la sensation particulière qu'il prodigue.
- Mais ... si ne j'arrive pas à la satisfaire ?
- Il ne faut pas vous décourager si ça ne marche pas du premier coup. Il vous faudra un peu de temps pour arriver à comprendre les besoins de votre femme, mais ça viendra avec la pratique.
- Ah ! ... Et... il faut le faire à quelle fréquence, et ça doit durer combien de temps ?
- Il n'y a pas de règles. Voyez comment cela se passe, faites à la demande, regardez votre femme, pas l'horloge ni le calendrier, elle saura vous montrer ce qui lui convient le mieux.
La première fois, sa femme n'avait visiblement aucune envie d'abandonner le vibromasseur. Elle protesta énergiquement lorsqu'il lui offrit son pénis et lui tourna froidement le dos. La fois suivante, elle finit par l'accepter avec beaucoup de réticence, mais, à la grande joie du jeune homme, une fois qu'elle l'eut accepté, elle le garda longtemps et sembla satisfaite. Il était ravi ! Ca marchait ! Il avait réussi à faire l'amour naturellement ! Avec son pénis ! La fois suivante, lorsqu'elle demanda le vibromasseur, il lui offrit à nouveau son pénis avec tendresse. Elle refusa quelques minutes, puis l'accepta. Plus jamais par la suite elle ne redemanda le vibromasseur. La vie du jeune homme fut totalement transformée. Faire l'amour n'était plus du tout une corvée. Il n'avait plus du tout envie d'être loin de sa femme, ni que quelqu'un d'autre s'occupe d'elle à sa place avec un vibromasseur. C'était à chaque fois aussi merveilleux de voir sa femme heureuse et satisfaite grâce à ce qu'il lui donnait avec son propre corps. Il se sentait viril, bien dans sa peau, et avait maintenant autant envie que sa femme de faire souvent l'amour. Quand il pensait à tous ces hommes et à toutes leurs femmes qui n'avaient pas la chance de connaître une expérience aussi gratifiante, il se sentait très triste pour eux.
Un jour, alors qu'il était avec ses copains, l'un d'eux se mit à parler des avantages du tout nouveau modèle de vibromasseur qu'il venait d'acheter; ils commencèrent à comparer les avantages et inconvénients des divers vibromasseurs existant sur le marché. Le jeune homme déclara soudain:
- Nous, nous avons jeté le nôtre !
- Vous avez quoi ?
- On l'a flanqué à la poubelle. De toutes façon, ça faisait un moment qu'on ne s'en servait plus jamais. Silence stupéfait
- Mais alors, comment vous faites ? demanda le copain " trop gros ".
- Eh bien, je fais l'amour moi-même.
- Mais pourquoi ? C'est aussi bien avec un vibromasseur!
- Ca ne te fait pas mal ?
- Tu n'en as pas marre ?
- C'est pas vrai ! Tu n'as quand même pas été voir ces fanatiques de la Cosa League ! dit le copain qui trouvait ça bestial.
- Ce ne sont pas des fanatiques, répondit calmement le jeune homme. Ils m'ont donné toutes les informations dont j'avais besoin pour réussir, et je suis très heureux de les avoir écoutés.
- Mince alors ! Vous allez voir les mecs, la prochaine chose qu'il va faire, c'est arrêter de se raser ! Tout le monde éclata de rire
- Oh! Ou bien laisser sa femme dormir dans son lit avec lui !
- Mais comment est-ce que tu feras si tu dois partir pendant plusieurs jours ? demanda le copain qui était " trop petit " lorsque l'hilarité fut un peu calmée. Et puis, ça va finir par t'abîmer le pénis !
- Attends-toi à sacrifier à ta femme tous les plaisirs de l'existence ! clama le copain sept fois divorcé.
- Mon pauvre vieux, tu vas devenir complètement ramolli du bulbe !
- Tu ne comptes quand même pas faire ça toute ta vie ! C'est de la folie douce !
Le jeune homme écoutait sans mot dire toutes ces réflexions et moqueries.
Cela ne l'atteignait pas. Il se sentait tellement heureux, tellement sûr d'avoir fait le bon choix. Qu'importait les petits problèmes que ce choix impliquait parfois, en regard de tout ce qu'il lui apportait de bonheur et d'amour !